dimanche 27 septembre 2009

épisode 15: Un peu d'ataraxie




Dans son dernier article, le Docteur Hareng se pose la question du bonheur. Qu'est-ce exactement que le bonheur ?? Effectivement, c'est une question assez compliquée, et chacun pourrait en donner une version différente selon ses goûts, ses désirs et ses aspirations. La version d'Alex se rapproche principalement de l'ataraxie. (Merci les cours de Philosophie de terminale; d'ailleurs ça me manque...). L'Ataraxie, si mes souvenirs sont bons, est l'absence de troubles, en gros le calme plat et absolu ! Je compte sur les vrais littéraires pour me contredire si c'est pas ça.

Aucun trouble, aucune douleur, que ce soit physique ou intellectuel. Que des trucs agréables, au toucher, à la vue... pour les cinq sens. Après cette description un peu sommaire, citons Alex qui dit:
"Il y a d'autres choses qui sont nécessaires pour le bonheur. L'amour, l'amitié [...] Il y a deux sortes de bonheur : le bonheur en tant qu'émotion, court, éphémère, il restera comme un bon souvenir ; le bonheur long, une façon de vivre, le meilleur des bonheurs, mais quasi-inaccessible malheureusement."

En effet, je pense que l'ataraxie ne peut pas mener au vrai bonheur. Le fait de se sentir bien et comblé peut suffire mais qui, parmi nous, n'a pas un désir ou une envie encore irréalisée?? (C'est rigolo ce genre de sujet, on retrouve assez facilement les concepts de nos cours) . Pour être totalement bien, il faut que ce concept d'ataraxie ne soit pas uniquement physique. Au contraire, je trouve que l'absence de problèmes physiques n'est qu'un must, une cerise sur le gâteau. On se rend bien compte que les gens riches ne sont pas forcément les plus heureux alors qu'ils peuvent bénéficier de tout le confort possible et inimaginable: le côté bassement matérialiste ne suffit pas au bonheur.
Le bonheur va plutôt passer par la réalisation de nos désirs. Je parle ici d'un bonheur sur le long terme. Le bonheur en tant qu'émotion, court et éphémère dont nous parle le docteur n'a pas de vraie recette. Il suffit de savourer le moment présent et de se laisser surprendre par la vie. On ne sait jamais ce que nous réserve la vie mais parfois, un simple échange de regards, un rayon de soleil sur un paysage bucolique suffit à remplir notre cœur de joie. Une solution consisterait à vivre sa vie en dégustant tous ces petits bonheurs; mais ce ne serait qu'un palliatif. En somme, ce ne sont que de simples lumières dans l'obscurité de la nuit; quand on recherche la lumière du jour.

Nous tous, nous rêvons de quelque chose, ou de quelqu'un. Nous avons tous une envie ou un manque à combler. Comment alors espérer le vrai bonheur dans ces conditions ? Que m'importe un beau paysage ou un bon repas quand je déprime ? Au mieux, cela va me "changer les idées" mais ce n'est que provisoire. Si le bonheur se trouve dans l'absence de trouble, alors il faut parler de l'absence de troubles intellectuels; de désirs non réalisés. Mais comment ? On ne peut réaliser tout ce qu'on aurait envie de faire, ni transformer le monde ou les gens pour qu'ils correspondent à nos idéaux. Et imaginons le cas extrême: plus aucun fantasme, plus aucune envie... La vie deviendrait alors monotone et vide. Il faut trouver un juste milieu.

En gros, il s'agit d'avoir toujours une occupation intéressante à accomplir, un défi à remplir ou un but vers lequel concentrer son attention. Il faut que ce soit accessible et que l'on puisse en trouver un autre un fois le premier accompli. Sinon, par exemple, prenons le cas d'un record sportif, un fois battu, on a perdu son but et on retourne à sa monotonie initiale. Évidemment, on peut savourer sa victoire, son harmonie momentanée ou sa joie retrouvée, mais pour combien de temps ?? Quand on voit certains de nos parents, qui vivent, vont à leur boulot mais n'improvisent jamais rien... Certes, on peut penser à une certaine forme de bonheur, faible et dénaturé: une famille unie (enfin, plus ou moins), une situation stable, un conjoint qu'on aime... Mais pour autant, a-t-on envie d'être comme ça plus tard ?? Je ne pense pas. La monotonie totale s'est installée et le bonheur (sans doute présent à l'origine) s'est mué en une sorte de langueur vide.

Pour ajouter sur la version "longue" du bonheur selon Alex, une façon de vivre, la tranquillité et le simple bien-être ne sont pas suffisant. Ils sont nécessaires, certes. Mais il faut se méfier de l'immobilisme !! Heureusement le genre d'exemple prôné par le Docteur, calqué sur le modèle de notre séjour au pays de Galles, offre souvent des surprises. Et il n'empêche nullement de se concentrer sur une activité particulière (comme par exemple, l'écriture de scénarii... ou même d'avoir ce que j'appellerais une certaine activité sentimentale). Mais cela n'est malheureusement possible que pour des courtes périodes telles les vacances. Car notre modèle de société de consommation n'est pas fait pour permettre aux utopistes ou aux rêveurs en notre genre de vivre correctement sans s'intégrer dans le système.

Quoi qu'il en soit, je partage entièrement son avis sur ce petit voyage qui, pour le moment, est l'un des meilleurs moments de ma vie. Gageons que cela se reproduira pendant les prochaines vacances d'été (j'espère en tout cas recommencer ce genre de vacances avec vous, tous qui y étiez).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire