lundi 24 février 2020

épisode 177 : Atelier Débunkage, TP 1

Les arguments moisis pour défendre des théories fumeuses sont pléthore sur Internet. Heureusement s'y trouvent aussi pléthore de débunkers pour s'attaquer, argument par argument, aux argumentations fallacieuses, conspirationnistes... Pour une fois, je tenterai bien ici un mini débunkage, histoire de voir ce que je peux tenter avec un peu de place et de temps. De quoi parlons nous aujourd'hui ? Du 11 septembre. Les théoristes alternatifs sont toujours légions sur le sujet. Bon, heureusement, voici quelques vidéos sur le sujet, pour démonter les arguments complotistes. Parce que oui, forcément, les tours ont été dynamitées, les terroristes étaient de la CIA, tout était commandité par des sionistes propriétaires des tours pour toucher l'assurance, ... Tout et son contraire peut se trouver sur la toile.




Aujourd'hui, dans ce premier atelier debunk, comme je n'ai ni le temps ni la patience de me plonger dans toutes les théories qui existent, on va se concentrer sur un argument, clef de voûte de l'argumentaire entier d'un monsieur qui est persuadé de savoir la vérité sur le 11 septembre : le graphique joint. Donc bon, que voit-on sur ces graphiques, d'après le monsieur ? Ledit monsieur, s'appelle Mehmet (le lien indique son site, où il explique que le 11 septembre n'est pas fait par des musulmans) et il soutient que les 4 avions n'ont pas été détournés en même temps, et immédiatement, il en tire la conclusion que ces détournements successifs ne peuvent en aucun cas être imputables à plusieurs équipes, mais uniquement à une seule, qui contrôlait les avions l'un après l'autre, sûrement à distance. Qu'en est-il des faits retrouvables facilement sur l'internet?


  • La version officielle :

Vol AA11 :

Ce boeing 767 décolla à 7h59 avec quatorze minutes de retard de l'Aéroport international de Boston. Il avait pour destination Los Angeles en Californie. L'appareil fut détourné vers 8h14, après quinze minutes de vol. Durant le détournement, Betty Ong, hôtesse de l'air, alerta la compagnie American Airlines du détournement de l'avion. Le centre de contrôle de Boston commença à informer la chaîne de commandement à 8 h 28 et le QG de la FAA (Federal Aviation Administration) à 8h32. Le centre de contrôle de Boston alerta ensuite le Northeast Air Defense Sector (NEADS) à 8h38, soit dix-huit minutes après la première alerte. Ce fut la première information reçue par les militaires concernant le détournement d'un avion le 11 septembre. Ce vol percuta la face Nord de la Tour Nord (WTC 1) à 8h46 après trente-deux minutes de détournement.
  • départ prévu/réel : 7h45 / 7h59
  • détournement : 8h14
  • crash : 8h46, soit une durée de vol de 47 min (15 min de vol libre, 32 min de détourné)
  • QG FAA prévenu à : 8h32
  • Défense prévénue à : 8h38

Vol UA175 :

Ce boeing 767 décolla du même aéroport de Boston à 8h14 avec seize minutes de retard. Il devait également rejoindre Los Angeles. À 8h45, après une demi-heure de vol les terroristes détournèrent l'appareil. Dix minutes plus tard, un contrôleur aérien alerta le centre de contrôle de New York du détournement , qui à son tour alerta à 9h02 le FAA. À 9h03, soit 18 minutes après la prise de contrôle de l'appareil par les terroristes, le vol 175 percuta le côté Sud de la Tour Sud (WTC 2). Au même moment, le centre de contrôle de New York alerta la défense aérienne (NEADS) du détournement du vol.

  • départ prévu/réel : 7h58 / 8h14 
  • détournement : 8h45
  • crash : 9h03, soit une durée de vol de 46 min (29 min de vol libre, 17 min de détourné)
  • QG FAA prévenu à : 9h02
  • Défense prévénue à : 9h03

Vol AA77 :

À 8h20, ce boeing 757 décolla avec dix minutes de retard de l'aéroport international de Washington-Dulles en Virginie, pour Los Angeles. Après une demi-heure de vol, l'avion fut détourné à 8 h 53, et son transpondeur coupé à 8h56. Le FAA fut alerté du détournement 9h25, soit vingt-sept minutes après sa disparition. Puis à 9h34, le NEADS fut prévenu, au même moment l'avion commença un virage avant de s'écraser sur la partie ouest du Pentagone à 9h37, après quarante-quatre minutes de détournement.

  • départ prévu/réel : 8h10 / 8h20
  • détournement : 8h53
  • crash :  9h37, soit une durée de vol de 1h17 (33 min de vol libre, et 44 min de détourné)
  • QG FAA prévenu à : 9h25
  • Défense prévénue à : 9H34

Vol UA93 :

À 8h42, ce boeing 757 décolla avec 41 minutes de retard de l'aéroport de Newark au New Jersey près de New York City. Il avait pour destination San Francisco. Le vol 93 fut détourné à 9h28. Deux minutes plus tard, l'un des terroristes déclara à la radio qu'il y avait une bombe à bord. Le message fut intercepté par le centre de contrôle de Cleveland, qui alerta immédiatement le FAA puis le QG à à 9h34. À 9h41, le transpondeur fut coupé. À 9h57, les passagers du vol 93 se révoltèrent contre les terroristes. À 10h03, après trente-trois minutes de détournement, le vol 93 United Airlines s'écrasa au sud-est de Pittsburgh en Pennsylvanie alors qu'il se dirigeait vers Washington. 

  • départ prévu/réel : 8h01 / 8h42
  • détournement : 9h28
  • crash : 10h03
  • QG FAA prévenu à : 9h34
  • Défense prévénue à : ?

Est-ce qu'on pourrait pas aussi de notre côté faire une jolie frise? Bon, pour le moment, de prime abord, les informations de Mehmet sont pas totalement fausses, mais pas totalement vraies non plus, voici une petite remise à niveau de son graphique. Bon, ce n'est pas grand chose, mais déjà, c'est dommage de manquer ainsi de précision quant à ce qui est censé une pièce maîtresse de la démonstration.





Les deux vols AA11 (American Airlines) et UA175 (United Airlines) avaient comme destination le World Trade Center; et s'y sont crashés. Tous deux sont partis de Boston, à destination de Los Angeles. Comme on peut le voir sur les images suivantes, l'aéroport de Boston ne propose pas une quantité astronomique de vols à destination de Los Angeles. Pourquoi Los Angeles et pas New York? Bon, je n'en sais rien, surtout que la quantité de vols pour New York est bien plus importante. Mais je suppose que la destination initiale de l'avion a permis de détourner un moment l'attention. Entre la compréhension à tous les échelons du détournement et une quelconque réaction du NORAD américain, New York n'était pas forcément la destination politique la plus logique pour un détournement. Rappelons bien sûr qu'aucun acte de terrorisme de cet acabit n'avait jamais été fait, et que l'idée que l'avion détourné pouvait servir de kamikaze sur une ville surpeuplée n'existait pas encore. La plupart des détournements précédents avaient des buts politiques, avec des revendications comme la libération de prisonniers politiques, ou d'autres motivations plus étranges, comme ce moine trappiste voulant forcer le pape Jean-Paul II à révéler des secrets transmis par la vierge lors de visions... D'ailleurs, pour ce dernier, j'attends impatiemment une adaptation Netflix !



Comme on le voit sur les trajets suivants, les deux vols à destination de New York ont un départ assez similaire, légèrement divergent, ce qui ne semble pas aberrant pour une destination originelle aussi lointaine que Los Angeles. Lors de son détournement, le vol AA11 dévie vers une destination totalement fantaisiste pendant un certain temps avant d'obliquer vers le sud, et New York, pour détourner l'attention de sa cible réelle. Le vol AA11 est parti le premier, malgré son retard, le suivant ayant aussi été retardé. Mais ces deux avions AA11 et UA175 ont tous les deux détourné (façon de parler) l'attention de leur vraie cible en parcourant des portions de trajets dans des directions inutiles. Regardons maintenant les timings de ces deux vols, avec une version mis à jour de notre graphique initial.





Pour le vol UA175, avec des calculs faits grossièrement (c'est les vacances, il est 2h du matin), on trouve à peu près 37% du trajet effectué avec les terroristes aux commandes. La précision utilisée n'est pas à la minute près bien sûr, surtout que des variations de vitesse ont pu avoir lieu, mais on trouve alors un détournement au plus proche de New York. Pour le vol AA11, avec cette fois 68% de vol effectué par les terroristes, on trouve un point de détournement bien plus proche de Boston. Les emplacements potentiels sont rajoutés ci-contre sur les trajets.
Au niveau des timings, le premier vol détourné, le AA11 n'a volé que 15 minutes librement, quand le suivant a donc effectué ses 63% librement, le détournement ayant été effectué une minute seulement avant le crash du précédent. Mehmet en a déduit que ce timing très serré ne peut pas se faire sans qu'une seule équipe ne soit aux commandes. C'est vrai qu'à une minute près, ça semble plutôt bien géré. Sur ces deux vols seulement, voyons ce qui a poussé Mehmet a théorisé qu'une seule équipe a tout géré.






Aucune communication ne serait possible entre les différents appareils pour pouvoir se coordonner ainsi. Pour rappel, 2001 c'est un peu l'âge du bronze des téléphones mobiles. Ci-contre le Nokia 8310. Et il semblerait en effet que seuls les téléphones de bord puissent en 2001 permettre aux passagers d'entrer en communication avec le sol. Ce qui est d'ailleurs arrivé avec le Vol UA93. Mais nous y reviendrons bientôt. D'ailleurs, la lecture de ce qui s'est passé, et des retranscriptions des messages échangés entre les passagers et leur famille me fait toujours froid dans le dos. Les passagers savaient qu'ils allaient mourir et on tenté une action désespérée pour reprendre le contrôle de l'appareil. Et je cherchais les autres arguments, mais là, je n'en ai point, et ça me va, que je ne passe pas ma nuit pour écrire cet article. Mais c'est un peu le cas en fait, tant pis.





Concernant le vol AA77 (American Airlines), on a sans trop de difficulté le point de détournement sur son trajet ci-contre. Ce vol-ci est parti de Washington est après une grosse demie heure de vol, a été détournée pour y revenir, avec pour cible le Pentagone. Cet avion est parti d'un aéroport différent des deux précédents, toujours sûrement pour brouiller les pistes. Si tous les avions disparus venus d'un même aéroport, ses contrôleurs aériens auraient encore lus vite fait de repérer la manœuvre. Par ailleurs, nous pouvons aussi penser que c'est moins visible, même lors de l'embarquement, si les terroristes risquaient de se faire repérer, embarquer tous au même moment, du même endroit n'aurait pas été des plus futés. Le détournement de cet appareil a eu lieu 10 minutes après le 1er crash, mais presque 10 minutes avant le second crash.
Pour le vol UA93, il s'agit du seul avion qui n'a pas réussi à atteindre sa cible. Il semble d'après les interrogatoires des terroristes restant au sol que ce vol devait cibler le Capitole, à Washington. Son détournement a lieu presque 30 minutes après le second crash sur les tours du World Trade Center, mais encore une fois bien avant le crash de l'avion précédent sur le Pentagone; quasiment 10 minutes. Voilà, tout ceci c'est grossièrement la version officielle. Les timings donnés par la version officielle servent d'argument à Mehmet. Nous passerons sur la dissonance cognitive engendrée... Tout est censé être faux pour nous cacher la vérité, mais pas les timings qui sont suffisants pour découvrir le pot aux roses. C'est bête quand même. Et puis quand on fait ce magnifique travail d'une décennie comme l'a fait Mehmet, pourquoi s'appuyer sur des éléments officiels? On dirait Jacques Grimault pour qui rien ne peut se faire sans aller sur le terrain mais qui base tous ses calculs sur des mesures prises début XXème et trouvables sur Wikipédia (oui, je viens de regarder cette vidéo encore une fois, c'est toujours aussi édifiant).


  • Conclusions de Mehmet :


Le timing des détournements est pour notre ami une preuve incontestable que tout ceci n'a pu se faire par quatre équipes différentes à bord des avions. Avec le bon timing, il n'y a en effet qu'une minutes entre le début du détournement du vol UA175 et le craash du vol AA11. Dans la théorie de Mehmet, l'avion serait donc détourné à distance, et quand le crash serait inévitable, les hackeurs (appelons ainsi nos terroristes contrôles à distance) passeraient au vol suivant. Bon, c'est un peu dommage parce que le timing sur les vols suivants laisse un peu à désirer. A chaque fois les hackeurs contrôlent deux avions pendant 10 minutes: le UA175 et le AA77 puis le AA77 et le UA93. Et 10 minutes, c'est quand même un moment assez long pour un aéronef qui vole très vite. A droite, voici les dernières minutes du vol AA77 qui s'est écrasé sur le Pentagone. Rappelons que d'après Mehmet, quand l'avion est en position, que son crash sur la cible est inévitable, les hackeurs passent au vol suivant. C'était tellement inévitable comme crash que l'avion a encore fait une boucle complète pendant que les hackeurs prenaient le contrôle du suivant. En pilotage automatique? ou alors du fait du pilote? Pas d'après Mehmet, puisqu'il n'y avait aucun terroriste à bord. Simplement une commande à distance de l'avion, qui d'après lui ne peut en commander qu'un à la fois pour éviter de donner de mauvais signaux à l'autre avion.

Avant même de montrer comment il en arrive à ses conclusions, jetons un œil aux méthodes de Mehmet. Dans son papier, on commence donc par une hypothèse, qui n'est pas plus (ni moins) rocambolesque que les autres hypothèses des théories du complots, et on cherche à comprendre comment ç'a été fait. AVANT de montrer que quoi que ce soit allant dans ce sens ait pu être prouvé. Un peu à la manière de certains défenseurs de l'homéopathie qui tentent des explications comme la mémoire de l'eau, ou autres, pour expliquer un effet qui n'est MEME PAS montré !! Vous avez entendu parler de l'UPR la dent d'or de Fontenelle?


Dans le graphique précédent, Mehmet nous montre ce qu'aurait dû être le timing du détournement si des équipes de terroristes étaient réellement à bord des avions. Vous savez, un timing tellement parfait que même dans Ocean's Eleven on n'a pas le droit à un minutage simultanée si précis. Un tel minutage sous-entend que toutes les situations seraient parfaitement identiques et prévisibles. Ça fait un moment que je n'ai pas pris l'avion, mais on doit pouvoir sans souci faire comme Mehmet et imaginer un peu. Certains avions selon les conditions arrivent plus vite à leur altitude de croisière, les passagers doivent plus ou moins longtemps garder leurs ceintures, quelques turbulences ont pu interférer; un passager intervenant avec une hôtesse bloquant la travée pour l'accès au cockpit pendant quelques minutes... Et du coup, comme nous n'avons pas avec des conditions réelles le minutage hypothétique parfait, c'est qu'il y a complot !

Le complot proprement dit est donc le suivant: une seule équipe, avec une grosse commande à distance gère les avions. L'équipe doit être composée de 2 personnes (plus ce serait une conspiration trop dure à cacher (\o/) ), mais ne peut prendre sous son contrôle qu'un seul avion à la fois. Parce que les méchants américains sont ... je ne sais pas ... trop bêtes? Et qu'ils pourraient mélanger les avions et se tromper d'instruction... Vu la longueur et le ton de mon article, je me retiens à grand peine d'illustrer avec des GIFS... Notons une citation importante de Mehmet :

"Chaque avion doit être traité du début jusqu'à la fin avant de commencer le travail d'un autre avion."
Alors, je ne vais pas finir mon article là-dessus, mais Mehmet se coule tout seul avec cet argument, vu qu'on voit clairement qu'à part le Vol AA11, à chaque fois on a toujours deux vols "contrôlés" en même temps. Ce qui met par terre la théorie disant qu'il faut absolument avoir "fini le travail" sur un avion avant de passer au suivant. Et Mehmet passe sur cet argument d'un simple revers de manche : "les zones de chevauchement sont encore à expliquer". Oui, en effet... On attend ton explication.... Et clairement voici sa conclusion, et l'illustration du niveau de ses inférences :

"Le caractère successif des détournements est clairement prouvé. Ceci montre une exécution par une seule équipe qui avait accès aux données de tous les avions."

L'argument tient donc en deux points :

  • Si c'étaient des humains à bord, ils auraient tout géré à la minute près, et tous les détournements auraient eu lieu 15 minutes après le décollage.
  • Les détournements ont eu lieu l'un après l'autre.
    • DONC il y a forcément une télécommande.
Ce qui au final, comme argument central de son papier, fruit d'une décennie de travail, est très très faible. Il n'y a aucun preuve matérielle. Et surtout, l'une des hypothèses supplémentaires est que toutes les preuves officielles sont fausses. Tous les appels de voyageurs à leurs proches, les informations envoyées aux tours de contrôle... Tout doit être faux pour que l'argument puisse tenir debout. Et surtout, une fois passé ce cap énorme, toujours sans une preuve bien sûr, le raisonnement tient uniquement sur une corrélation illusoire. Si on prenait le contrôle au fur et à mesure des avions, un par un, les détournements seraient successifs. Les détournements sont successifs. CQFD, il n'y a donc qu'une seule équipe. Ce genre de raisonnement fonctionne aussi avec la prémisse suivante: Si jamais le Docteur avec son TARDIS (personnage de Dr Who) se téléportait dans un avion avec son vaisseau pour le détourner, il serait alors obligé de les faire un par un, et les détournements seraient successifs. Les détournements sont successifs. DONC c'est le Docteur qui est responsable du 11 septembre.
C'est triste de noter que tout le papier de Mehmet ne tient que sur une coïncidence, une corrélation illusoire et des prémisses biaisés posant comme axiome qu'aucun musulman n'est impliqué et qu'on veut leur faire porter le chapeau. A partir de là, comment à mon humble niveau puis-je démonter son argument? Eh bien c'est impossible. De la même manière, personne ne peut avec les mêmes prémisses démonter ma théorie du Docteur avec son TARDIS. Et si une telle théorie fonctionne avec les mêmes prémisses, n'est-ce pas le signe que quelque chose ne va pas dès l'origine?

Alors si, en fait, les éléments que j'ai mis plus haut rendent déjà tout ceci très bancal. Deux fois 10 minutes pendant lesquelles deux avions sont contrôlés en même temps à chaque fois; une trajectoire finale qui fait une boucle avant de heurter le Pentagone, précisément pendant ces 10 minutes me semblent déjà trop importants pour ne pas en tenir compte.

Faisons maintenant un peu comme Mehmet, et laissons libre cours à notre imagination, vu que c'est un moyen qu'il utilise pour trouver la vérité. Il imagine une solution avec 4 équipes, la trouve impossible, et en déduit que ce n'est pas valable. Alors oui, moi c'est cette argumentation que je ne trouve pas valable, mais du coup, quitte à tenter de réfléchir à ses arguments, faisons de même. Les 4 équipes sont dans leurs aéroports respectifs, les deux des vols AA11 et UA 175 sont au même endroit, on en déduit facilement qu'ils sont ensemble, et que c'est vers eux (le groupe le plus important) que les autres peuvent se retourner en cas de pépin. Et le premier pépin, c'est le retard très important du vol UA93. Tous les vols devaient partir dans un créneau de 25 minutes, et celui-là s'en prend plus de 40 de retard. Si le plan est au point, et que la cible la plus importante est le World Trade Center, les 4 équipes ont réfléchi avant. En pareil cas, les retards étant annoncés dans l'aérogare, il suffit que l'équipe, à l'aéroport un peu avant le départ prévu, envoie un message au groupe principal façon "Prévenez mamie, le vol aura 40 min de retard, qu'elle vienne nous chercher plus tard à l'arrivée". Le climat de paranoïa n'était pas suffisant pour qu'un tel message, comme on en envoie des milliers en France (coucou les retards de la SNCF), déclenche une procédure pouvant amener à l'arrestation des terroristes. Il n'y a même pas besoin de réponse, l'équipe retardée a une cible de secours et sait qu'elle doit alors changer de destination. Ce qui explique d'ailleurs la présence de deux équipes au même aéroport, pour avoir facilement les nouvelles au même endroit, en limitant les communications avant le départ et pouvoir quand même aviser en cas de souci. Ici, nous tenons bien entendu compte du fait que les communications d'un groupe à l'autre ne sont pas possibles quand les avions sont en vol.
Ensuite, les équipes prennent leur envol, AA11 et UA175 pour le WTC (l'une des deux en remplacement de celle du UA93), AA77 pour le Pentagone et UA93 pour le capitole, mais avec un léger stress dû à leur retard. La peur d'avoir raté leur mission principale peut même expliquer leur délai suffisamment long avant de détourner l'avion, et une prise en main bancale qui a permis aux passages de tenter une rébellion conduisant à un crash prématuré. D'ailleurs, comment le téléguidage explique ce crash raté?
Et la succession des détournements, pourquoi? ce qui est rigolo c'est que sur le graphique possible avec 4 équipes que nous donne Mehmet, les détournements sont aussi successifs, et à aucun moment nous n'avons 3 avions contrôlés en même temps... comme dans la réalité quoi... Encore une fois, qu'est ce que tout cela prouve? Rien, ni dans un sens ni dans l'autre; à moins de tenir compte (ou pas) des autres éléments, comme les témoignages, que Mehmet rejette par défaut.

Une fois qu'on a vu que rien dans tout l'argumentaire de Mehmet n'est une preuve, et qu'il ne s'agit que d'un raisonnement tentant de prouver une hypothèse ad hoc (et que ça fonctionne très bien avec n'importe quelle autre hypothèse), jetons un œil aux méthodes soi-disant utilisées.


Voilà voilà voilà... Alors là, les propres explications de Mehmet vont à l'encontre de l'argumentation de ... Mehmet. Encore une fois, bien joué ! Au départ, on avait besoin d'un hackeur qui ne pouvait contrôler qu'un seul appareil à la fois et devait quasiment l'avoir crashé avant de pouvoir passer au suivant. Et maintenant quoi? Maintenant la solution consiste en un système GPS de guidage (je vous passe la suite) qui est greffé sur l'appareil, par une entreprise d'équipements militaires, et qui va pouvoir faire le guidage seul. Donc si l'algorithme fait le travail seul, on ne devrait pas voir de succession des détournements, mais au contraire des détournements simultanés, ce qui non seulement aurait été monstrueux au niveau de l'impact psychologique mais surtout qui aurait été assez ingérable au niveau de l'intervention de la défense. Devant 4 appareils qui sont détournés simultanément, le NORAD, recevant des rapports en même temps, mettrait un certain temps à réaliser qu'il s'agit d'appareils différents, et la riposte serait encore plus embrouillée.
Bon, peut-être qu'aveuglé par son travail Mehmet n'a pas vu la contradiction interne de son raisonnement... Encore un exemple de la validité dudit travail...
Et nous voilà devant une autre hypothèse pour rendre tout ceci valable. Forcément, les pilotes réagiraient; ils doivent donc être morts. Tout l'équipage aussi, de même que les passagers, tous tués au gaz sarin au début du détournement. Et l'exemple que c'est possible, je vous le donne en mille :

"Ce principe d'injection du gaz pour tuer les pilotes était déjà connu dans le film de James Bond tourné en 1965."
 Et tout ceci, une fois encore se fait par commande à distance. Ce qui était l'un des principaux arguments pour ne pas avoir plusieurs équipes, c'est que les communications ne passaient pas à l'altitude de croisière des avions. Donc, les communications ne passent pas pour des terroristes arabes (c'est le terme qu'utilise encore et encore Mehmet: ce ne sont pas des arabes d'après lui), mais pour les appareils autonomes façon James Bond, l'altitude ne compte. Une fois encore, aucune preuve de l'installation de ces équipements sur les appareils, ni bien sûr de l'existence de ce genre d'équipement.

Et les trajectoires des avions détournés qui ne vont pas directement vers les tours, mais c'est bien sûr parce qu'il faut tester le dispositif automatique, et que les hackeurs ont donc donné des directions aléatoires, juste pour tester, puis les ont envoyés vers leurs cibles. D'après son concept de guidage par GPS, l'avion trouve très rapidement sa directement, celle de la cible, et y reste. Jetez un œil aux trajectoires que j'ai mises plus haut voulez-vous? Encore parfaitement logique non ? Non ! Et puis, comme l'équipement est fait par une importante compagnie d'équipement militaire, ils n'ont pas trouvé le temps d'affréter un avion plus petit pour faire des tests? Faire ce genre de tests grandeur nature lors de l'intervention proprement dite, c'est quand même un manque de professionnalisme de la part d'un si important complot...

Bon, concernant cette partie du travail de Mehmet, je m'arrête ici. Il n'a produit dans son travail aucune preuve, il doit en revanche partir du principe que tous les témoignages sont faux,  et se sert d'une hypothèse ad hoc complètement biaisée et remplaçable par celle qu'on veut pour ensuite produire une histoire née de son imagination qui valide son hypothèse. Je suis désolé, j'avais dit que je resterai sérieux, mais je ne résiste pas à une petite illustration avant de conclure cet article.




  • Méthodes de Mehmet pour trouver les "commanditaires" :



Pour finir, on va juste dire un mot du reste du travail de Mehmet. Il part du principe inaliénable que la version officielle est fausse; et se met en tête de trouver la vérité. Mais pas sans forcément réfléchir. Le monsieur débunke de lui-même les autres théories, les trouvant toutes plus ridicules les unes que les autres. A  la lecture de son papier, je me suis souvenu ce documentaire sur les platistes fait par Netflix. Les plus fanatiques d'entre eux étaient critiques envers les gens dans d'autres croyances, avec un regard sceptique cohérent, mais n'avaient pas une seule seconde l'idée d'appliquer ce regard critique à leur propre cas. Pile ce que fait Mehmet.

"Quand les théories n'étaient pas justes, j'ai argumenté pour montrer la raison. L'absurdité des théories m'a vite fatigué. [...] Avec beaucoup de patience, j'ai pu corriger quelques théories."

Et à partir de là, le monsieur nous démontre des relents de conspirationnisme, en déduisant que si de nouvelles théories fumeuses apparaissent, c'est uniquement pour créer la confusion. Eh ben oui, si les théories sont ridicules, pourquoi des gens les défendraient? Et bien parce qu'ils sont tous complices des auteurs des attentats. Et voire même pour certains pour bloquer ses propres recherches à lui ! Eh oui, parce que Mehmet se fait l'apôtre de la vérité, il a même été jusqu’à envoyer en recommandé sa théorie à tous les présidents américains successifs... Vous vous doutez bien qu'il doit être lu avec passion dans le bureau ovale... Et son travail est d'une telle importance que les gouvernements déploient des efforts pour invisibiliser ses recherches.
Là, encore une fois le monsieur pointe la paille dans l’œil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien: vous vous rendez compte, des gens qui prennent des années pour montrer des fausses théories sont forcément soutenu par un puissant groupe. Mais enfin Mehmet, tu as passé des années à faire la même chose ! Ces gens ont tous la même motivation que toi !
Pour en revenir à ce groupe, eh bien c'est évident, comme la version officiel dit qu'il s'agit de terroristes islamistes, il s'agit alors forcément d'un groupe de sionistes qui "agissent pour la protection de l'état d'Israël". Make Sense... Et pourtant, encore une fois à cette étape de son travail Mehmet tente de bien faire (ou au moins de nous le faire croire) : "tout cela paraît réaliste, mais on ne peut évidemment pas rester avec des préjugés sans preuve. Il faut vérifier tous ces pressentiments. Mais comment vérifier cela? [...] La première étape serait de vérifier les relations que ces personnes, ou des membres de leurs familles, ont avec l'état d'Israël". Voilà encore une fois le niveau de preuve fourni par Mehmet, une corrélation même illusoire. Si dans un groupe le neveu de l'oncle de untel sort avec une personne d'origine juive, bim, on y est ! La preuve qu'Israël tire les ficelles ! Bien joué ! Et si je semble être ironique ici voyons directement une capture d'écran de cet argumentaire: à base de gens dont le prénom est Israël, d'une ville qui commence par la même lettre... etc...

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S'il se défend d'être antisémite et de ne prôner que la recherche de la vérité, une des seules sources de Mehmet dans son sens est Eric Hufschmidt qui dénonce une grande variété de théories du complot, principalement centrées sur les juifs et / ou les sionistes et qui semble penser que les Juifs sont en fait des reptiliens, qui "utilisent leur intelligence pour tuer, saboter et faire chanter leurs concurrents". Encore une fois, un aperçu du niveau d'arguments utilisés par Mehmet, c'est dommage pour un papier qui lui a pris plusieurs années de sa vie. A ce moment de mes lectures du travail de Mehmet, notons un truc qui fera beaucoup rire les sceptiques: pour lui ReOpen911, le principal porte-parole francophones des conspirations sur le 11 septembre est aussi contrôlé par Israël... ReOpen appréciera aussi je suis sûr; il ne reste qu'à leur organiser un octogone !

"L'égalité de tous les humains est une évidence. Mais on ne peut pas non plus exclure un groupe de personnes du champ d'investigation sur une base de leur origine"
Mais enfin Mehmet, la version officielle parle d'islamistes, et toi, par défaut, immédiatement, comme un axiome, tu exclus quiconque est musulman de ta liste... Ton argumentation utilise de grandes et belles phrases que tu fais tout pour ne pas mettre en pratique, c'est bien triste. Et ensuite, on finit par retomber sur le locataires des tours qui a touché la prime d'assurance, alors que cet argument est déjà débunké de tous les côtés... Ah oui, vous vous rappelez l'affaire Lewinski? Avec Clinton? Toujours un plan d'Israël pour que l'Amérique arrête de mettre la pression à Israël, et comme ça n'a pas bien marché, bim, le 11 septembre... Et depuis Israël fait ce qu'il veut ! CQFD !


Bon, je vais m'arrêter là, puisque j'avais commencé cet article en annonçant un premier et "petit" débunkage, et qu'au final, ça m'a quand même pris un certain temps. Mais pas autant que Mehmet... Je ne prétends pas pouvoir trouver une vérité complexe sur un sujet historique en une nuit; mais c'est bien dommage que des années de son labeur ne résistent pas à une seule nuit de réflexion... Allez Mehmet, on attend avec impatience (non) ta version 1; parce que ça ne pouvait être que la Béta !


samedi 22 février 2020

épisode 176 : Terese Nielsen

J'ai failli oublier l'artiste du mois ! Artiste américaine, Terese Nielsen est bien connu pour ses illustrations sur Magic (oui, forcément, il y a beaucoup d'artistes de Magic sur ce blog), ou sur des univers très variés comme Star Wars, DC, Marvel, Harry Poter. Elle réalise des illustrations pour différents jeux de cartes dans ces univers, pour de nombreuses couvertures de livres ou même des romans graphiques. Toutes ses œuvres contiennent sa patte si particulière, et si elle dit être inspirée par Vallejo, Frazetta et de nombreux autres, ses œuvres sont clairement reconnaissables au premier coup d’œil ! En voici quelques unes que j'apprécie beaucoup (un clic sur les images vous enverra vers son site):












mercredi 19 février 2020

épisode 175 : Bois ton thé au lieu de ricaner !


Bien trop de temps s'est écoulé depuis le dernier article à thème ludique, alors que ma consommation de jeu de société augmente ces derniers mois. Aujourd'hui nous allons jeter un œil sur un titre qui a déjà quelques années : Les sorcières du Disque Monde. Il s'agit du second jeu développé par Martin Wallace dans l'univers de Terry Pratchett, après Ankh-Morpork.

Un peu de contexte :


Le jeu donne aux joueurs la possibilité d'incarner de une à quatre sorcières débutantes se faisant la main sur les problèmes qui ne vont pas manquer d'infester la région de Lancre. Dans la région vivent les sorcières du Convent de Lancre, des sorcières renommées comme Esméralda «Mémé» Ciredutemps, Gytha "Nounou" Ogg, Magrat Goussedail et Agnès Créttine. Les sorcières, même si elles ont de vrais pouvoirs, cherchent à éviter de trop les utiliser pour ne pas sombrer dans la malveillance, considérant que la magie ne résout jamais rien et qu'il vaut mieux laisser les gens vaquer à leurs propres affaires. Comme Mémé Ciredutemps, elles aiment se servir d'une forme de psychologie appliquée, la «têtologie». Pour elles, la têtologie est le véritable pouvoir de la sorcière, en tout cas un pouvoir bien plus dans l'ordre des choses que la magie: ce pouvoir consiste à imposer sa propre volonté, par la seule force du regard et de la conviction, à un autre individu. La têtologie permet notamment de convaincre un opposant qu'il vaut mieux céder à Mémé que risquer son courroux, de le convaincre qu'il est une grenouille plutôt que de vraiment le métamorphoser en batracien ou encore de soigner par l'effet placebo

Mécanismes de jeu : 


Commençons par un petit mot sur les mécaniques de jeu. Il s'agit donc se promener dans la région de Lancre (sur l'un de mes plateaux de jeux préférés) pour résoudre différents problèmes qui apparaissent au fur et à mesure (avec une bonne quantité déjà placée sur le plateau en début de partie. Sans être coopératif, le jeu ne propose pas non plus de réelle opposition entre les sorcières. Il s'agirait plutôt d'une course aux points de victoires rapportés par chaque problème résolu. Notons qu'un mode coopératif existe, mais je ne l'ai encore jamais testé. Par ailleurs, certains gros ennemis comme les elfes peuvent immédiatement mettre fin à la partie s'ils sont trop nombreux; les sorcières doivent donc se mettre un minimum d'accord pour aller les éliminer sous peine de défaite générale.


Quelques petits problèmes communs, qui vont du mouton malade à la grossesse de la voisine.

Et maintenant des problèmes un peu plus sérieux, en passant des elfes venus envahir la contrée à Lili Ciredutemps.


Le tour de jeu de chaque sorcière se compose alors de deux séquences successives de déplacement + action. Un déplacement (deux cases maximum) s'interrompt dès qu'on doit rencontrer quelqu'un, un problème comme une autre sorcière. La résolution d'un problème se fait en partie aux dés, en partie grâce à des cartes que chacune a en main. Les seuils de difficulté sont en bas à droite de chaque tuile problème, à gauche se trouvent les points de victoire en récompense.
Ces seuils sont à obtenir avec 4 dés. Attention, sur chaque dé, à la place du 1 se trouve une face "ricanage", représentant un usage de la magie qui trouble un peu l'esprit de la sorcière ! Aux dés s'ajoutent des cartes. Les cartes peuvent être utilisées pour des symboles de magie (+2) ou de tétôlogie (+1); ou pour les effets de leurs cadre de texte (par exemple, relancer les dés, ajouter +2 au total, etc...). Un problème résolu est alors ajouté à la fiche de la sorcière. En cas d'échec, il y a divers malus, surtout s'il s'agit de gros problèmes.

Tout ceci semble très simple n'est-ce pas ? A ceci près qu'un symbole de magie fait ajouter un jeton ricanage, tout comme la face correspondance sur un dé. A quoi qu'ça sert tout ça? Quand on doit piocher un jeton ricanage et qu'il n'y en a plus en stock, la sorcière pioche immédiatement un jeton avec un -1 point de victoire (aucune possibilité de s'en débarasser).
Et si on ne peut peut pas se débarrasser de ces "-1", on peut assez facilement se débarrasser des ricanages. Il suffit d'utiliser son action pour boire le thé avec une sorcière sur la même case ! Et ainsi les deux sorcières se reposent et remettent des jetons ricanages dans la réserve !


La fiche d'une sorcière, avec 4 de ses cartes, 3 jetons ricanage et un jeton "Aliss La Noire" qui vaut -1 point de victoire.

Une partie :


Et maintenant un mot de la dernière partie, parce que l'une des sorcières a joué d'une façon que je n'avais pas encore testée. Bon, j'ai pas non plus 30 parties derrière moi. Nous étions 3, et un joueur a très rapidement joué avec les jetons ricanage et une finesse dans les règles qui précise qu'une sorcière avec laquelle on boit le thé PEUT remettre des jetons ricanage dans la réserve. Cette possibilité lui a permis de jouer avec une pénurie de jetons ricanage. Etant quasi le seul à en posséder, il utilisait à chaque tour sa première action pour boire le thé avec un autre joueur, et sa deuxième action pour résoudre un problème récupérant au passage les jetons ricanage qu'il venait de remettre dans la réserve juste avant.
Conséquence pour les autres: aucun jeton ricanage ni en stock ni sur les fiches de personnage, chaque action risquant alors de se voir agrémentée directement d'un ou plusieurs jetons négatifs, qui retirent 1 point de victoire sans possibilité de s'en débarrasser. S'il n'a pas gagné en jouant ainsi, la victoire s'est joué au point près, le gagnant ayant réussi un lancer de dés sans ricanage, arrachant alors la victoire de justesse.



Mon avis :


S'il ne s'agit pas d'un grand jeu, les règles et les mécanismes sont très accessibles et permettent alors de le sortir facilement, même avec des joueurs occasionnels. Le jeu est assez court, le matériel très joli, et je trouve qu'il permet une immersion fort sympathique dans le Disque-Monde. De plus, la simplicité du jeu permet même de jouer avec les plus jeunes (pas non plus 4~5 ans hein). En revanche, ce qui est un bonus dans certains cas, fait aussi que ce jeu n'attirera pas forcément des joueurs plus hardcore, avides de parties longues, de mécanismes et de stratégies complexes.
Ceci dit, comme le montre le bref rapport de partie précédent, on peut tout de même trouver différentes façons de jouer en restant en course pour la victoire. Je n'avais pas sorti ce jeu depuis des années, et cette partie finalement assez inattendue m'a bien donné envie de le ressortir sous peu !

Un dernier mot : n'essayez même pas de le trouver, il est épuisé et comme tous les produits sous licence un peu geek épuisés, il se trouve à un tarif démentiel sur le net. Clairement, il ne vaut pas les 120 balles de la dernière annonce où je l'ai vu sur le bon coin...

vendredi 7 février 2020

épisode 174 : Pourquoi BFM...

Je parle rarement politique, et encore moins sur ce blog. Mais aujourd'hui, j'avais juste envie de réagir à chaud à une vidéo d'actualité venant de BFMTV que j'ai trouvée dans les suggestions YouTube. Il s'agit d'un petit reportage sur l'"affaire" Mila. Pour rappel, Mila est une jeune fille de 17 ans qui, lors d'un live sur un réseau social, a été prise à parti par des viewers à cause de son orientation sexuelle (elle est lesbienne), avant que la discussion ne s'envenime et ne se porte sur des arguments religieux pour l'insulter davantage. Quoi de plus facile que d'utiliser un ancien texte complètement dépassé pour jeter l'anathème sur des membres de la communauté LGBT+. Ne digressons pas sur la manif pour tous. Suite à cette discussion, Mila a publié une vidéo où elle insulte copieusement les religions, principalement l'islam. La magie des réseaux sociaux fonctionnant à plein, elle s'est retrouvée insultée, menacée de mort de toutes parts mais surtout, des informations personnelles comme son lycée ont été dévoilées. Et cela est remonté un peu partout dans les médias, jusqu'aux ministres. La garde des sceaux se fendant d'une déclaration disant en substance : c'est pas bien de menacer de mort des gens mais elle avait qu'à pas mal parler. Et là, pour une fois, chapeau à Monsieur Castaner qui a presque immédiatement réagi, rappelant sa ministre à la loi. Parce que depuis la fin du XIX ème, le blasphème est autorisé. Pas l'insulte à la personne. Mais on a le droit d'insulter une idée. Et donc, on a le droit d'insulter une religion. Et depuis 10 jours que tout le monde en a parlé, je vais pas en faire des tartines.
Mais si des gens disent qu'elle l'a cherché, ça sous entend qu'ouvrir sa gueule dans un cadre légal mais trash comme le faisait Charlie justifie les menaces de mort... Ce qui validerait presque les thèses de Marine le Pen, disant que les islamistes sont là, dans nos campagnes, partout, et qu'on tordrait la loi pour leur plaire. On en arrive à remettre sur le dos des victimes la responsabilité de ce qui peut leur arriver. Évitons les amalgames avec les viols. Enfin... Bon...

Ah oui, revenons en à la vidéo de BFMTV postée sur YouTube, le but était de faire juste un petit article à chaud. Le reportage fait un rappel global de la situation, en diffusant par exemple un extrait de la vidéo de Mila. Mais, MAIS en bippant ses insultes ! Et ensuite, on a un screenshot des menaces reçues, avec les insultes, mais lisibles... BORDEL ! Donc en fait, implicitement BFMTV se censure pour ne pas blasphémer, comme si c'était interdit, mais les menaces sur des jeunes adultes, alors ça, ça va, c'est Charlie, c'est vendeur, on peut publier... Je ne sais pas pourquoi j'ai cliqué sur cette vidéo, mais on ne m'y reprendra plus avant un bon moment...

Bon sur ce petit coup de gueule, je vais retourner à mes activités habituelles : les corrections de copies bien sûr. Quoi ? Hein ? Des artworks de Star Wars ? Comment ça, écrire un article bien trop long sur Star Wars... Bon, mon escalier corrigera bien les copies sans moi !