jeudi 24 mai 2018

épisode 106 : Reboot solo


2018. C'est fou ce que le temps passe. Mes derniers articles ont quasiment 7 ans. Et un hébergeur d'image qui a disparu depuis… mais ce n'est pas grave, tous les anciens articles ont des illustrations maintenant hébergées chez Big Br.. euh Google. Ce blog est donc comme neuf! À tout point de vue. Son nombre de lecteurs ne doit pas faire exception… Qu'à cela ne tienne, il suffira de publier de temps à autre; et puis, au final, si personne ne lit ce que j'ai envie d'écrire, on s'en fout non ? Tant qu'on y est d'ailleurs, un petit changement éditorial (ce mot me semble tellement grandiloquent pour un blog comme le mien...), à la relecture des articles précédents (juste pour remettre les images, rassurez-vous) je me suis dit que je ne mettrais plus autant d'articles personnels. Parce que je n'ai pas envie de m'étendre sur internet. Parce que la petite communauté de blogs (les autres sont à droite) est quasiment morte et que les lecteurs habituels cités à de nombreuses reprises ne sont plus là. Parce que, parce que, voilà, c'est tout. Donc, à l'avenir, il devrait y avoir ici (mouhahaha, qui croit vraiment que je vais publier des trucs après la whathecuterisation de mon blog) uniquement des articles/réflexions/critiques sur du cinéma, des livres, des sujets d'actualité...

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Cela fait plusieurs fois déjà que j'avais pensé à rajouter quelques articles sur ce blog et voilà que l'occasion se présente. Cette occasion, c'est la sortie d'un film d'auteur confidentiel à petit budget. Solo. Le dernier Star Wars. Eh oui, de quoi pensiez-vous donc que j'allais parler sur ce blog?



Avant de s'attaquer à Solo proprement dit, il va falloir remettre certaines choses au point. On commence d'ailleurs avoir un nombre de films suffisamment conséquent pour qu'un bref récapitulatif ne me fasse pas de mal. Depuis le rachat par la petite souris, notre franchise préférée s’est lancée, au cinéma du moins, dans deux directions différentes. D'une part la troisième trilogie, avec ses films numérotés qui sont censés se suivre pour raconter une histoire globale, et d'un autre côté des spin-off censés être totalement indépendants et couvrir des événements se déroulant entre, avant, pendant d'autres épisodes.
J'évoque le fait que la postlogie est censée être un tout, même si contrairement aux deux précédentes, celle-ci semble plutôt s'adapter au réalisateur de chacun des films et au retour sur le film précédent, quand les trilogies chapeautées par Georges Lucas suivaient un plan prédéterminé quitte à ce que tous les films ne soient pas aussi bons. En effet, ce n'est pas le cadre de cet article, mais l'épisode VIII ne semble pas s'inclure dans le projet de JJ Abrams, vu les petits tacles au numéro précédent. J'attends de voir ce que va donner l'épisode IX avant de vraiment conclure, mais pour le moment, il se dégage de tout ceci un petit côté "cadavre exquis"; cela peut donner de très bonnes choses, mais c'est quand même un peu regrettable par rapport à la cohérence qui régnait jusqu'ici dans l'hexalogie (et même dans l'univers étendu, la Force ait son âme).


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Maintenant, revenons-en à nos shaaks, les films spin-off, "Star Wars Story". Rogue One introduisait de nouveaux personnages, un enjeu certes faible vu qu'on avait affaire à un préquel de l'épisode IV, mais se regardait vraiment comme un film indépendant. L'apparition de Vador et de la princesse Leïa ne laissait pas le spectateur sur sa faim car la suite se trouvait dans la trilogie originale.
Solo, jusqu'à sa toute fin, est aussi un film "solo", qui ne nécessite pas d'avoir vu d'autres choses. Et puis là, boum ! Dark Maul ! Je reviens sur le reste du film après, mais là, comme je suis un peu resté vissé sur mon fauteuil lors de la séance, il faut que je revienne sur la présence de ce personnage !



Quand on connait l'univers étendu (officiel, ou pas), on sait que Maul n'est pas censé être mort dans la Menace Fantôme. Le personnage apparaît aussi dans The Clone Wars, et dans Rebels (il va vraiment falloir que je regarde cette seconde série). Mais jusqu'ici, quand Lucas était aux manettes de son univers, il avait sa vision des choses. L'univers étendu devait s'adapter; même avec Clone Wars, la série créait pas mal de personnages, mais un peu cartoonesques, et on ne les voyait pas dans les films. Pour rappel, la première série animé Clone Wars est sortie 2 à 3 ans avant la Revanche des Siths, il va de soit que le film devait déjà être écrit, et à part Grievous, des personnages aussi importants que Durge ou Ventress ne sont pas à l'écran dans l'épisode III. 

Asajj Ventress, apprentie de Dooku; le général Grievous et le chasseur de primes Durge.



Cette fois-ci, la volonté semble être l'interconnectivité entre tous les éléments de l'univers. Voire même, je trouve que c'est presque une intrusion d'une série jeunesse dans un film. Sans tomber dans un cliché de comics, faire survivre un personnage (ou le faire revenir) de la sorte, ça passe étrangement au cinéma. Et puis, on sort du film en restant largement sur sa faim ! Maul est censé être éliminé dans Rebels; le faire revenir dans Solo ne peut pas être juste un simple caméo sans suite. Tous les fans sont en ébulition (à l'écriture, je cherchais une image de Maul extraite du film, je n'en ai pas trouvé, mais en revanche il y a pléthore d'articles évoquant Maul); et cela n'aurait pas un grand intérêt de juste mettre un personnage si important ici, sachant qu'il meurt ensuite dans une série "canon" si ce n'est pour le montrer dans de futures aventures. Peut-être même des aventures télévisuelles ou papier....

Disney a écrasé l'ancien univers étendu, pour éviter de se trouver face à un problème de continuité, de liberté d'écriture, et surtout pour que les nouvelles productions ne soient pas comparées aux livres existants ou ne soient pas trop ancrés dans ces œuvres, empêchant ceux qui ne les ont pas lus de bien comprendre. Oui, il existe des gens qui n'ont pas lu Zahn, Stackpole... C'est un peu l'effet "Marvel": les films ne sont qu'inspirés des comics, mais les développements des personnages, les grandes trames sont différents. Et je suis le premier à accepter ça, n'ayant lu que l'équivalent de 3 ou 4 ans de production papier, je suis content de ne pas avoir à remonter jusqu'aux années 60 pour comprendre le MCU. 
Mais là, n'est-on pas justement en train de faire l'inverse ?? Les séries Marvel sont très imbriquées dans l'univers cinématographique (pour Agents of SHIELD) ou au contraire pas du tout (les séries Netflix). Cependant, Agents of SHIELD n'empiète pas sur les films. Là, avec Solo et le retour de Maul, les séries s'incrustent dans le film ! C'est très bien pour les séries; une petite partie de moi attend de voir Thrawn dans un film, mais pour autant, on attend du spectateur une connaissance de l'univers pour bien comprendre le film ! Et alors, E Chu Ta ! Pourquoi avoir effacé notre univers étendu, si c'est pour en créer un nouveau, encore plus connecté avec les films ?

Si on efface l'univers étendu, mais qu'on laisse les anciens auteurs aux commandes du nouveau, forcément, les personnages les plus charismatiques reviendront inéluctablement ! Et c'est tant mieux !


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Bon alors, le bilan ! Avant la grosse critique et le résumé étape par étape, que vous pourrez lire plus bas, voici mon avis. Solo est un film de gangsters, assez réussi en tant que tel. Nous n'avons pas qu'une intrigue mais bien plusieurs phases d'introduction; le gros coup, qui rate, puis les suites de cette action, avec des rebondissements jusqu'à la fin. Rien n'est vraiment totalement novateur, mais le film tient ses engagements, c'est bon divertissement et l'histoire est assez sympa.
Les références au reste de l'univers sont assez présentes mais sans gêner l'histoire (à part la réapparition de Maul), et cela fait un excellent prologue (encore un, après Rogue One) pour l'épisode IV. Mais contrairement à Rogue One, Solo a un enjeu bien plus limité. La situation de la galaxie est bien présente en toile de fond, mais les personnages n'ont pas de réelle influence. Cela nous sert donc en réalité de prologue au personnage de Solo plutôt qu'au reste de l'épisode IV.
Le personnage de Han, justement, est fort sympathique (laissez tout de même de côté l'idée d'y voir ce bon vieux Harrison) et foncièrement gentil. C'est le "gentil vaurien" dont tombe amoureuse Leia. Mais justement, les éléments marquants du film qui développent le personnage (son côté naïf de vouloir toujours aider Qi'ra à quitter Corellia malgré plusieurs années, son bon fond quand il aide Enfys Nest mais aussi son implacabilité quand il tire le premier sur Beckett) semble bien se lier à des petits éléments de la trilogie classique. Peut être même trop: comme si le personnage avait comme un cahier des charges de plusieurs éléments importants de personnalité et qu'entre chaque, il est assez plat.
De même les liens avec les autres personnages sont assez rapidement traités, et ainsi, les motivations de Solo sont parfois au second plan, et lors de la séance, pris par l'action, je me suis demandé, une fois la scène finie : "pourquoi ils sont là déjà?". Nous avons tendance à nous habituer à des intrigues développées sur plusieurs épisodes (séries, MCU, postlogie...) et là, un peu plus de temps pour développer plus d'empathie serait nécessaire.
Cependant, le film est donc réussi, un très bon divertissement, même si les détails cités ci-dessus, et son manque d'ambition galactique (inhérent à son type de film de gangsters par rapport à du space opéra) ne le place pas parmi les indétrônables de la trilogie classique, et reste en deçà de Rogue One (même si son rythme est plus équilibré !).

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Un dernier petit mot, concernant les conditions du visionnage : pour la première fois, j'ai tenté le cinéma IMAX ("the ultimate experience... bla bla bla"). Déjà, même avec la carte étudiant (oui, depuis les premiers articles de ce blog, je suis toujours étudiant !), force est de constater que ça coûte cher. 15 euros. Pour une place de cinéma, c'est quasiment le prix d'un BluRay neuf ! Mais c'est vrai que l'écran est (très) grand, et le côté courbe fait que quand on est bien au milieu, on ne voit rien d'autre ! Les lunettes 3D cachent d'ailleurs les panneaux lumineux des sorties de secours. L'image est vraiment de bonne résolution, et le son envoie suffisamment du pâté et fait trembler les sièges. Enfin, la 3D; je serais tenté de dire qu'elle se fait oublier. Pas de défaut visuel, mais pour autant, pas non plus de trouvaille fabuleuse scotchant le spectateur à son dossier. Elle donne un peu de profondeur, et participe sûrement à l'immersion mais ne me laissera aucun souvenir.



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Et pour finir, vu le temps depuis lequel je n’avais pas parlé de Star Wars, il manque forcément des articles sur les épisodes VII, VIII, Rogue One… Et la galaxie a aussi vu une perte arriver, voilà donc l’occasion de repenser quelques instants à notre princesse préférée qui a rejoint la Force.



le résumé bien lourd est plus bas.