dimanche 23 juin 2019

épisode 154 : Deux aurevoirs ?


YouTube change paraît-il. C'est en tous cas ce qui ressort des différents ressentis des créateurs sur la plate-forme, entre les recommandations, l'algorithme, les vidéos sponsorisées (Twitter se demandait même si nordVPN n'avait pas sponsorisé Game of Thrones)... Mais surtout, les créateurs changent, leur travail évolue et doit s'adapter à exigences de YouTube (pour ceux qui veulent simplement toujours plus de clics) ou à leurs envies et à leur exigences personnelles (pour ceux qui veulent continuer à faire du contenu qualitatif). Aujourd'hui, enfin, aujourd'hui, vu l'heure à laquelle j'écris ça c'est peut être plutôt demain, aujourd'hui donc, j'avais envie de revenir sur deux chaînes YouTube auxquelles je suis abonné.

Moi en train de parcourir mes abonnements... Oui j'en ai beaucoup. D'ailleurs dans le lot il y a toujours Mr Antoine Daniel et sa mezzanine qui pourrait faire partie de cet article mais il est parti depuis trop longtemps, cet article commencerait à sentir la naphtaline.

Voilà donc les vidéos qui ont motivé cet article. Les dernières vidéos de Benzaie et de LinksTheSun. Quand je dis dernières, ce sont les dernières en date dans les émissions concernées, en attendant de voir si les émissions continueront après. S'il s'avère qu'au final ce ne sont pas des vidéos de conclusion, il s'agit néanmoins de très bonnes conclusions. Et avant de les regarder, allez voir si ce n'est l'intégralité des chaînes concernées, au moins les émissions; les Hard Corner de Benzaie et les Non mais t'as vu ce que t'écoutes ? de LinksTheSun.




Benzaie et LinksTheSun ont, semble-t-il, tous les deux eu plusieurs changements dans leur vie personnelle. Je ne suis pas un grand lecteur de Voici, et les créateurs qui font du contenu uniquement sur leur vie de tous les jours très banale ne m'intéressent pas vraiment. Cela dit, pour les deux créateurs précédents, on peut comprendre quelques changements au fur et à mesure de leurs vidéos. 
Et dans ces deux vidéos, les créateurs et leurs personnages se mélangent, histoire de mettre certaines choses au point pour leurs spectateurs mais tout en maintenant un excellent niveau à leurs vidéos. D'ailleurs, ce sont parmi leurs meilleures vidéos à mon humble avis. Benzaie et Links font du contenu qualitatif, qui leur plait, et si ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour l'algorithme, et bien tant pis. Et si certains sur les réseaux sociaux n'accepteront pas forcément qu'ils fassent ce qu'ils ont envie de faire, ils ne vont pas se démonter pour autant. Et j'espère qu'ils continueront à faire ce qu'ils aiment pour persévérer leur envie de créer du contenu qualitatif! 

Dans ce dernier Hard Corner, Benzaie célèbre à sa façon les 10 ans de son personnage. Toutes les critiques sur son physique, sur le rythme de sortie de ses vidéos apparaissent alors avec autodérision successivement dans sa bouche en tant que Benzaie (perruque et voix rocailleuse) ou que Benjamin Daniel, pour une fois invité de sa propre émission. Là est tout l'intérêt de la vidéo: la prise de distance avec son personnage pour ne pas rester enfermé dans cet archétype. Et avec son contenu récent sur l'E3 ou sa série Hard Looters, Benzaie montre bien qu'il peut sortir de son modèle du Hard Corner. L'épisode est teinté de mélancolie avec des échos de la vraie vie de youtuber, pas toujours facile, qui ne semble pas forcément correspondre aux idéaux du début de la chaîne, lors de la création du personnage il y a 10 ans. A priori l'émission revient, mais le ton qui s'en dégage rend aussi le fan de Benzaie nostalgique à l'idée que c'était peut-être la dernière fois que l'on voyait sa perruque; sentiment appuyé par une reprise fond vert de son ancien décor et un retour ponctuel de son ancien générique.

Dans son NMT sur Aznavour, Links nous gratifie cette fois d'un épisode aux dimensions gigantesques: près d'une heure mêlant analyse de l'oeuvre de Charles Aznavour et retour sur la création (fictive) de l'épisode. Links livre un épisode très touchant sur le départ de ses frères qui jusqu'ici l'aidaient pour chacune de ses vidéos, aussi bien semble-t-il à la technique que pour l'acting. Ils ont maintenant déménagé, eu des enfants... enfin changé de mode de vie et ne peuvent plus continuer à former le groupe qu'on avait l'habitude de voir dans les émissions de Links. Pour balancer un poncif, ainsi va la vie. C'est normal de s'éloigner de ses frères et sœurs quand on construit sa propre famille, cela n'enlève rien à la tristesse ressentie. Le vide ressenti par Links est parfaitement palpable dans les passages de fiction de la vidéo, tout comme la peur de se retrouver seul à travailler comme avant mais sans ses frères. Et si l'hommage à Aznavour est très agréable, la tristesse de sa disparition se mélange avec la mélancolie du personnage et de l'acteur. Cette fois-ci, contrairement à Benzaie, la distinction est moins palpable entre Links acteur et Links créateur derrière la chaîne. Mais les soucis et la pression rencontrés par les créateurs sont les mêmes.

Voilà, allez donc voir ces deux vidéos, et tant que vous y êtes, abonnez-vous à leurs chaînes !


lundi 17 juin 2019

épisode 153 : Le Bac




Lundi matin, 7h30, du soleil et je suis déjà debout. C'est la première fois de l'année que je suis dehors dès le potron-jacquet. La raison est toute simple, c'est le bac! Je ne sais pas ce qu'il en est ailleurs, à dire vrai je ne sais même pas ce qu'il en est dans le reste du lycée, mais dans ma salle et son petit bout de couloir adjacent, pas d'influence de la grève des enseignants.  Ceci dit, les élèves sont plutôt détendus, normal ce sont des élèves de filière scientifique abordant une épreuve littéraire à la manière d'un Federer abordant le tournoi de Halle. Preuve en sont les questions "Épreuve c'est quoi déjà? Attends, je regarde comment tu as écrit philosophie... y a pas de f ? Et baccalauréat, y a deux c ?"
Au menu donc de cette matinée, philosophie pour la filière scientifique. Au choix:

La pluralité des cultures fait-elle obstacle à l'unité du genre humain?

Reconnaître ses devoirs, est-ce renoncer à sa liberté?

Ou une petite explication d'un texte de Freud de 1927:

La science a beaucoup d'ennemis déclarés, et encore plus d'ennemis cachés, parmi ceux qui ne peuvent lui pardonner d'avoir ôté à la foi religieuse sa force et de menacer cette foi d'une ruine totale. On lui reproche de nous avoir appris bien peu et d'avoir laissé dans l'obscurité incomparablement davantage. Mais on oublie, en parlant ainsi, l'extrême jeunesse de la science, la difficulté de ses débuts, et l'infinie brièveté du laps de temps écoulé depuis que l'intellect humain est assez fort pour affronter les tâches qu'elle lui propose. Ne commettons-nous pas, tous tant que nous sommes, la faute de prendre pour base de nos jugements des laps de temps trop courts ? Nous devrions suivre l'exemple des géologues. On se plaint de l'incertitude de la science, on l'accuse de promulguer aujourd'hui une loi que la génération suivante reconnaît pour une erreur et remplace par une loi nouvelle qui n'aura pas plus longtemps cours. Mais ces accusations sont injustes et en partie fausses. La transformation des opinions scientifiques est évolution, progrès, et non démolition. Une loi, que l'on avait d'abord tenue pour universellement valable, se révèle comme n'étant qu'un cas particulier d'une loi (ou d'une légalité) plus générale encore, ou bien l'on voit que son domaine est borné par une autre loi, que l'on ne découvre que plus tard ; une approximation en gros de la vérité est remplacée par une autre, plus soigneusement adaptée à la réalité, approximation qui devra attendre d'être perfectionnée à son tour. Dans divers domaines, nous n'avons pas encore dépassé la phase de l'investigation, phase où l'on essaie diverses hypothèses qu'on est bientôt contraint, en tant qu'inadéquates, de rejeter. Mais dans d'autres nous avons déjà un noyau de connaissances assurées et presque immuables.

Les trois sujets me tentent bien. Bon le premier un peu moins que les autres: il est très intéressant, permet facilement de parler de différents peuples, de différentes cultures que nombres de choses semblent opposer mais qui se complètent ou peuvent se retrouver sur des sujets transcendants. Ceci dit, des exemples comme des religions répandues (imposées) à travers le monde ont dépassé des cultures; de grands événements culturels ou historiques réunissent aussi au delà des cultures.
En tous cas, le second sujet fait écho à mon article précédent et à nombre de choses qu'on voit passer sur le net. Pour vivre en société sans s'anéantir mutuellement on a forcément besoin de règles et de devoirs qui semblent restreindre nos libertés. Mais bon, les libertés de chacun ne s'arrêtent-elles pas où commencent celles des autres?

Tiens, au point où j'en suis, il est actuellement 9h20 (oui, j'ai publié cet article plus tard, ne sachant pas trop quelle est la restriction niveau fuite des sujets pendant les épreuves), et de nombreux candidats autour de moi ont déjà noirci des pages et des pages de... brouillon... d'une écriture aussi propre que s'il s'agit de la copie. De mémoire, j'ai toujours uniquement mis au brouillon un squelette de travail, avec les grands axes, quelques points cruciaux et tout le reste venait directement sur la copie, à la fois dans l'optique de ne pas perdre de temps et parce que je déteste écrire deux fois la même chose (je vous parle même pas du dernier bug de blogger qui m'a fait réérire un article de deux heures...).

Quoi qu'il en soit, revenons-en au texte, que je trouve totalement d'actualité aujourd'hui, presque cent ans après son écriture. Cent ans, qu'est-ce donc? Oui, la science a progressé depuis; la preuve, j'écris cet article sur une machine de précision dont la puissance aurait fait fantasmer les ingénieurs il y a seulement quelques dizaines d'années. Et si la science semble opaque avec ses termes quantiques repris par les plus grands charlatans pseudo scientifiques pour vendre des bouts de quartz ou des thèmes astraux guérissant les cancers du colon, c'est parce qu'elle explique de plus en plus de choses et commence alors à poser des questions sur des concepts qui n'existaient même pas jusqu'ici. Mais la science continue de progresser et de se poser des questions, et l'obscurantisme continue d'exister aussi, et pas uniquement religieux. Quoique... Quand une croyance est suffisamment ancrée pour que toute démonstration scientifique ne fasse que tomber dans le vide, on n'est pas si loin d'une croyance religieuse envers toutes ces pseudo sciences. Je trouve cet extrait vraiment intéressant; bon c'est pas ce que j'aurai choisi, j'ai toujours eu du mal à faire des commentaires de textes. Surtout que celui-ci me semble très clair, j'ai pas du tout envie d'y rajouter quoi que ce soit.

Ah, il est 10h, la première copie est rendue, prenant comme exemple Huxley et le black métal, je ne peux que plussoyer. J'espère que tous les candidats et toutes les candidates auront passé un moment sympa et surtout couronné de succès.

samedi 15 juin 2019

épisode 152 : Twitter et la bienveillance

Friedrico sortait acheter son pain, comme tous les mercredis après-midi. Au moment de payer, il remarqua la robe de la boulangère, jamais encore il ne l'avait vue avec un modèle de ce genre. Mais pour Lissandre aussi c'était très nouveau de porter cette robe qu'elle avait achetée avec sa fille. Elle s'y sentait mieux que dans ses vieilles robes habituelles, autant physiquement que psychologiquement. Elle n'avait plus fait les magasins depuis le décès de son mari, il y a de cela cinq mois. Avec ses 15 ans de plus que Friedrico et son léger embonpoint, il ne la trouvait pas particulièrement jolie. 
"Vous êtes vraiment moche en fait, et franchement, vous z'avez pas honte de vous habiller avec des robes comme ça?"
Laissant la brave boulangère Lissandre ébahie, rouge de confusion et de colère naissante, il sortit de la boutique, croisant Bertrand-Jules, son voisin, qui allait y chercher ses croissants quotidiens. 
"Franchement mec, te vexe pas, mais ton futal l'est vraiment moche, tu devrais pas sortir comme ça. Et puis six croissants par jour, je dis ça pour toi et pour ta santé, sincèrement tu d'vrais arrêter de bouffer comme ça, tu vas claquer sale obèse!"
Depuis ses 70 ans, l'ouïe de Bertrand-Jules n'était plus ce qu'elle était. Fort heureusement, il ne comprit pas bien ce que lui voulait son voisin. Friedrico semblait pressé, il lui demanderait en rentrant chez lui après son passage à la maison de retraite. Comme chaque après-midi depuis maintenant 7 ans, Bertrand-Jules allait prendre le goûter avec sa mère et ses amies pensionnaires comme elle de la maison de retraite. Il se faisait une joie chaque jour de leur apporter des viennoiseries; et le rituel n'était pas complet s'il ne portait pas le pantalon que sa mère lui avait offert il y a maintenant 30 ans. Il faut dire que sans cet accessoire usé, Philégonde ne reconnaissait plus son fils depuis des années.
Mais la robe de Lissandre ou le pantalon de Bertrand-Jules, autant de détails dont Friedrico n'avait vraiment rien à foutre. D'ailleurs ces gros, moches et vieux, il en avait rien à foutre non plus ce petit con...


Ah la magie de Twitter... Les réseaux sociaux, plus particulièrement ceux où l'on peut interagir avec tout le monde (et surtout n'importe qui), ou même les espaces commentaires d'une plate-forme comme YouTube sont vraiment la représentation de ce que l'humanité fait de pire dans sa grisaille quotidienne. Parce que oui, forcément, on trouvera toujours des horreurs bien pires portant l'estampille de l'humanité, mais à un niveau quotidien c'est tout de même assez difficile de trouver pire comportement que ceux de nombre d'anonymes, planqués derrière leur écran, leur pseudo Twitter et leur photo de profil d'un joueur de foot/acteur connu/random personnage.
Dans la vraie vie, des Friedrico on en trouve heureusement fort peu. Mais sur Internet, des petits connards de ce genre, on en trouve tous les jours. Le principe est toujours le même. Bob ou Bobette ont posté {insérez ici un texte ou une photo parlant du thème de votre choix}. Et Friedrico va venir, tel une mouche à merde qui sentirait un gâteau, pour balancer son avis, le plus souvent dégradant. Alors oui, ça nous est arrivé à tous, moi le premier, de croiser une personne qu'on trouve excessivement moche dans la rue. Mais de là à l'aborder pour lui dire notre avis, et au final pour l'insulter, on a tous un minimum de fibre morale et sociale pour éviter ça. Et les réseaux sociaux permettent à ceux qui le veulent de s'affranchir de ces barrières. Ces gens ne leur avaient rien demandé, qu'à cela ne tiennent, on va quand même venir leur dire bonjour, en agrémentant notre intervention de notre avis: on les trouve moches, stupides... Et puis ensuite ça dégénère souvent très vite, à un niveau facilement godwinesque.

L'excuse lâchée la plus souvent, c'est le droit de donner son avis. Alors, oui, liberté d'expression, tout ça, tout ça... Est-ce que la liberté d'expression c'est aussi celle de venir insulter tout le monde sous prétexte de donner son avis, "en toute sincérité"?
Je passe décidément bien trop de temps sur Twitter en ce moment, mais comme mon emploi du temps actuel est assez tranquille (euphémisme, éducation nationale, vacances, vous savez de quoi je parle), j'ai tenté de "discuter" avec Friedrico, en exposant simplement mon avis. Comme il fait, normal quoi. Et bizarrement, exposer mon avis n'a pas fait très plaisir à Friedrico... Étrange non?

Partie 1: Où l'on se revendique de donner son avis contre vents et marées en émettant des connaissances médicales de comptoir. Ceux qui me connaissent savent à quel point je suis en surpoids. Ah oui, ça semble évident en étant sur le "blog d'Ernest" que mon pseudo est celui qui n'est pas flouté. D'ailleurs je ne sais même pas pourquoi je fais ca vu que Friedrico répond au vu de tous sur Twitter. Il convient de mentionner que Friedrico ne me connaît pas, et encore moins les autres "gens susceptibles".

Partie 2: Où notre nouvel "ami" se rend compte qu'il ne l'est pas, et où notre avis ne lui semble pas légitime dans la mesure où il est en contradiction avec son opinion; mais nous donnons toujours notre avis avec sincérité et sans mentir.


Partie 3: Où l'on veut continuer à donner son avis, mais quand même, ça fait bien chier quand quelqu'un donne son avis. Hein, scrogneugneu, t'es pas gentil de me critiquer, je vais te bloquer, mais je veux pouvoir continuer à critiquer ceux qui répondent pas!

En tous cas, c'est pas la logique ou la cohérence qui vont étouffer Frierico. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, moi ça m'a fait bien rire de prendre un ton ingénu et naïvement même sympathiquement chiant. Malheureusement, à moins d'être touché directement et gravement par une catastrophe, Friedrico continuera sans prendre conscience qu'au mieux il insulte des gens et les ennuie quelques instants, et au pire il aggrave un mal-être, contribuant par sa pierre anonyme à la lapidation numérique d'une personne n'ayant rien demandé d'autre que d'avoir sa place, toute minime fût elle, sur la toile.

mercredi 5 juin 2019

épisode 151 : De la hiérarchie des matières

"La science ! LA SCIENCE !"

Le mois de juin, son soleil, ses averses orageuses impromptues... Tout ça sent sacrément bon les vacances scolaires! Mais avant tout ceci, il y a une étape à laquelle on ne peut pas couper: les conseils de classe. Encore une activité fort sympathique qui fait rentrer les professeurs chez eux fort tardivement. Mais ce n'est pas l'article pour parler de la réputation que notre profession continue de se trimballer.
Les conseils de classe c'est surtout l'occasion pour les classes de seconde de valider leurs choix pour la nouvelle classe de première. Une classe de première dont la peinture Blanquer n'est pas encore sèche qu'on se demande pourquoi on en a tant mis partout. Pour les élèves restant dans une filière générale, le contenu est à présent séparé entre le tronc commun et des spécialités à choisir. 

Alors, le tronc commun, voici les ingrédients de cet étrange appareil:
- du français,
- de l'histoire et de la géographie,
- de l'enseignement moral et civique,
- des langues vivantes (deux),
- du sport (pardon, je trolle les collègues professeurs d'éducation physique et sportive),
Et enfin une dose d'enseignement scientifique.

Je ne m'étrangle même plus en écrivant que les mathématiques disparaissent de l'enseignement obligatoire de la classe de première. Observons maintenant les ingrédients facultatifs avec lesquels nous pouvons épicer notre délicieux ragoût.

Il ne te plait pas mon ragoût?

Pour le prix de la classe de première, trois ingrédients au choix, seulement deux resteront en terminale.

Vous avez fait votre choix?

Personnellement, le lycée, ça commence à dater, même si j'ai l'impression de ne jamais l'avoir quitté. C'est ça d'avoir passé plus de temps dans le même bahut comme élève que comme prof. Si mes années de lycéen n'ont pas forcément été les meilleures de ma scolarité, il n'en reste plus maintenant que les bons souvenirs. Ceux-ci incluent des parties de Magic à la cafèt', des parties de JDR à la cafèt', les voyages scolaires en Italie avec les cours de Latin, des parties de Magic à la cafèt'... Non obstant ces quelques exemples somme toute assez peu liés au contenu du programme scolaire (ce que je déplore bien, enseigner un peu de stratégie fût-ce en jouant à Magic à la jeune génération ne pourrait pas leur faire de mal), j'ai aussi apprécié suivre des cours comme Histoire, Latin ou Philosophie. Cours que j'ai suivis jusqu'au bac. En filière scientifique bien sûr. What Else? (Ne nourris pas le troll ami à la formation littéraire, je t'aime quand même).

Ces cours, j'ai pu les suivre en les ayant pour certains choisis comme option, pas au détriment d'autres matières que je considère comme capitales. Je conçois très bien que l'épanouissement des élèves passe par un choix de leur part dans les enseignements proposés, qu'on n'est pas là uniquement dans l'optique de diffuser des connaissances pour décrocher un job, et que les spécialités proposées puissent vraiment s'avérer intéressantes et enrichissantes. Cela dit, c'est toujours mieux que les études offrent plus de débouchés que l'upr de députés. Certains élèves choisissent de reconstituer la défunte filière S (qu'elle repose en paix) quand d'autres se font un petit panaché Danse, Latin, Espagnol.
Tenez d'ailleurs voici le détail de la spécialité "Arts ".




  • Arts du cirque : tu devras réaliser une prestation personnelle, réfléchie et riche en références.
  • Arts plastiques : tu découvriras la diversité des démarches artistiques, des oeuvres, de leurs interprétations, etc.
  • Cinéma-audiovisuel : tu pourras écrire, mettre en scène, filmer, monter et découvrir divers métiers, techniques ou contraintes économiques.
  • Danse : tu conduiras un travail chorégraphique personnel et approfondiras ton questionnement sur cet art.
  • Histoire des arts : tu étudieras les différentes formes de création artistique et leur contexte de création, et visiteras des institutions culturelles.
  • Musique : tu réaliseras des projets musicaux et acquerras une large culture musicale.
  • Théâtre : tu pourras pratiquer, tout en développant ta culture théâtrale.


  • Tout ceci semble fort sympathique n'est-ce pas? Et puis c'est sans hiérarchie aucune dans le choix de nos ingrédients supplémentaires. Ils sont tous au même tarifs! La possibilité ainsi de se concocter un bac sur mesure, avec uniquement des desserts qu'on aime bien. C'est peut être pas totalement équilibré... Mais du coup on peut se retrouver face à des choix de menus comme Danse, Latin et Anglais. Des matières qu'on pouvait déjà choisir de mon temps.

    Garde les pieds sur terre gamin et apprends au moins à faire une multiplication!

    Sauf que de mon temps, celui qui choisissait Arts plastiques, Latin, Danse... ne le faisait pas au détriment d'autres matières. D'ailleurs quitte à offrir une pléthore de choix artistiques, pourquoi n'avoir rien mis sur le jeu? Je suis très déçu. Avec l'essor du jeu de société, la démocratisation du jeu vidéo et l'e-sport qui fait son militant upr pour tenter d'entrer aux JO, ça me semblerait plus pertinent d'en proposer que de proposer du cirque !

    Forcément on va dire que je défends ma crèmerie ainsi que les autres matières scientifiques. Et on sera sûrement un peu dans le vrai. Mais quand on se targue de posséder en France des filières de haute technologie, des découvertes scientifiques à la pointe du progrès, il faut conserver une certaine cohérence... Et il ne faudra pas s'étonner dans quelques années de voir les futurs bacheliers se plaindre que la version 7.78.4 de Parcoursup leur refuse l'admission au Circus Maximus malgré leur spécialité estonien...
    Parce que pimenter la fin de sa scolarité pré-bac avec des matières qui donnent l'eau à la bouche, oui, je suis pour. Mais laisser toute une génération de futurs bacheliers tenter de passer la porte d'une fac, d'une grande école ou simplement du monde du travail sans aucune connaissance scientifique, ça me semble très peu fair play. Ne me dites pas que ceux qui n'auront suivi que le teaser, l'apéro des cours de sciences en s'arrêtant après la seconde auront des restes après le bac. Et la majorité des grandes écoles et des filières post-bac demandent des maths. Il ne faudra pas compter sur une fac pour compenser les lacunes en proposant des remises à niveau capables de repartir à zéro. Aucun club sportif de haut niveau ne va débourser le moindre kopeck pour recruter quelqu'un dont les seuls hauts faits sportifs seraient d'être venus à l'entretien, sur le seul principe: on va l'entraîner à partir de rien, vous allez voir, d'ici 5 ans il va tout déchirer!
    Et puis c'est vrai, les sciences, et les mathématiques en particulier, qui s'en sert réellement tous les jours? Wait... Ah oui, les politiciens, les publicitaires, les journalistes sensationnalistes... Tout ce beau monde qui ne cherche qu'à biaiser les chiffres pour manipuler l'électeur, l'acheteur, le téléspectateur... Rien de bien méchant, "n'est-ce pas ?"

    Comment est votre blanquer? Le patron vous présentera quelques bacheliers 2021, vous vous ferez une idée.


    Jusqu'ici cet article est très scientifiquo-mathématiquement centré. Bon ben c'est normal non? Je parle de ce qui m'intéresse. Mais tout ce que je dis jusqu'ici ne me semble pas inepte si on prend un point de vue littéraire. C'est vrai qu'un élève de l'ancienne série L avait abandonné toute matière scientifique depuis un moment en arrivant sur les bancs du bac. Mais la littérature ou la philo qui les remplaçaient peuvent comme les maths céder la place au cirque. En piste les futurs bacheliers 2019 ! 
    J'espère simplement que la majorité des élèves auront compris le système, d'ici un an ou deux quand il sera rodé et qu'ils éviteront de se faire un menu entièrement de bonbons, sans une petite dose de féculents qui tient au corps!



    Bon, sur ce le prochain conseil de classe va commencer. Je plaisante bien sûr. Il n'y a pas de conseil de classe le mercredi soir. Et puis qui s'amuserait à blogguer en pleine séance? Un peu de sérieux voyons!

    samedi 1 juin 2019

    épisode 150 : Hiroshi Yoshida

    Pour ce nouvel article à contenu artistique, sortons un peu de notre zone de confort. Cette fois-ci point d'illustrateur spécialisé dans le médiéval fantastique, point de Magic, de D&D, de Tolkien ni même de Star Wars.
    Hiroshi Yoshida est un grand artiste japonais de la première moitié du vingtième siècle. Il est mort en 1950. Célèbre pour ses estampes et ses gravures, il ne fait pas réellement partie des artistes que je connais. Et je le déplore bien; il a suffit de quelques images postées sur Twitter (pour une fois qu'on y trouve du bon) par un biologiste sale pour que je tombe sous le charme de son travail. Mais je vous laisse plutôt contempler ses oeuvres, et ses paysages du monde entier, réalisés avec le style japonais.