dimanche 31 mars 2019

épisode 141 : Foire à tout




Il n'y a pas que les youtubeurs qui peuvent faire du contenu juste en filmant leurs collections. Les blogueurs à l'audience la plus réduite aussi. Et puis, c'est assez reposant, niveau écriture. Enfin, écriture... Suffit de filmer ses affaires, ou ici d'en prendre une photo, et hop du contenu à moindre frais. Voilà donc l'un des articles les plus reposants pour moi, avec des pièces étranges issues du bazar recouvrant l'ensemble de mes meubles.



On commence par du Star Wars pardi ! Une édition de La Guerre des Étoiles que je ne lirai malheureusement pas. En effet  mon niveau de russe est tel que ça pourrait très bien être écrit en aurebesh, cela ne changerait pas grand chose. Une touche d'exotisme bienvenue au milieu de tous mes romans issus de l'univers de George. 


En continuant dans ma bibliothèque de Star Wars, le Livre Culte: une édition pleine de photos, de fac-similés de manuscrits, de publicités, d'archives en tous genres.





Après la bibliothèque, la vidéothèque, l'un de mes films préférés, mais encore un truc que je ne regarderai pas, forcément je n'ai pas de magnétoscope. Comme pour l'édition russe de Star Wars, merci à mon pourvoyeur d'objets collectors ou insolites !

Maintenant du jeu de plateau, deux versions, chacune aussi facile à trouver que l'autre. Dune, une bonne adaptation de l'univers de Frank Herbert, de la manipulation, de la diplomatie, des heures de partie à chaque séance. Il semblerait qu'en France on aimait déjà le sur-emballage dans les années 70... (la boîte en VO est facilement 30% moins volumineuse).

Impossible de faire ce genre de liste sans mentionner quelques figurines. Une jolie rousse avec un sabre laser ? La femme de Luke Skywalker, dans le "vrai" univers Star Wars: Mara Jade! Et à sa droite, un truc nettement plus difficile à exposer. Il faut avouer que ça n'ouvre pas trop l'appétit. La "chose" de John Carpenter.



mercredi 27 mars 2019

épisode 140 : Manchu

Et c'est reparti (normal, on est en mars) pour plein de belles illustrations; plutôt axées science-fiction avec Manchu. La soixantaine passée, Manchu est un illustrateur français auquel vous avez très certainement eu affaire si vous lisez des romans de S-F. Ou quand vous étiez jeunes, le monsieur a travaillé sur des séries animées comme Il était une fois l'espace ou Ulysse 31. Mais il reste plus connu pour la quantité impressionnante de couvertures chez divers éditeurs. Par ailleurs, Manchu a un blog sur lequel on y trouve ses dernières illustrations, mais aussi diverses choses fort intéressantes, allant de voitures anciennes à de jolies maquettes ou reproductions d'objets Star Wars ! Jetez-y un œil ! Et concernant ses illustrations, vous y trouverez de nombreux crayonnés ou même des versions "étape par étape" pour apprécier le travail de l'artiste !









samedi 23 mars 2019

épisode 139 : Pensez printemps les amis !

Et voilà, ça y est le printemps est fini. Ah. Oui, non. Pas ce printemps-ci, seulement celui du cinéma. Et en même temps, forcément, trois jours c'est court. Mais ce n'est pas par sa taille que nous pouvons juger ce genre d'événement. Parce que pour une fois la programmation chartraine des salles obscures m'a conquis. D'ordinaire les trois jours de cinéma a bas prix ne coïncident jamais avec la présence en salles de films que j'ai envie de voir. Bon c'est vrai que la programmation de l'unique cinéma chartrain est assez aléatoire... Le film sorti la semaine dernière? Pas de séance? Mais si, il en reste une lundi à 11h du matin... Enfin... Cessons là cette digression critique.

Cette année j'ai donc profité de l'occasion pour passer quelques heures devant la toile. Entre deux cours, ça détend! 
Je l'avais mis dans mon bilan 2019, du coup j'ai été voir Captain Marvel. À ce propos, j'ai envie de différencier deux choses: le film en lui-même, et sa position au sein de la fresque popcorn MCU. En lui-même le film est plutôt sympathique. Les personnages sympas, y a de l'action correctement dosée, des retournements de situation "complètement" inattendus... Certes ce n'est pas le film de l'année, on verra ce qui sort cette année mais ce ne sera sûrement pas non plus le film de super de l'année. Mention spéciale au personnage de (Nick) Fury, dont la cure de jouvence numérique s'est vraiment bien passée. 


Ensuite, un petit bémol sur l'époque où se déroule l'intrigue : les années 90. C'est assez proche de nous pour que visuellement les environnements ne choquent pas (et aussi parce que les films de cette époque sont encore très présents et sont à la base de plein d'éléments de pop culture actuelle). La véritable évolution se situe au niveau des éléments technologiques courants: bipeur, windows 95... Mais on appuie un peu trop dessus, nous jouant de la technologie d'époque avec un oeil contemporain. C'est un peu trop méta, et au final même pas si crédible. Comme si nos technologies actuelles étaient au niveau de celles des Kree alors que dans 20 ans les méga gadgets du SHIELD des Avengers sentiront le vieux camembert moisi.
Bien sûr il convient aussi de parler du côté féministe du film. Après 10 ans où Black Widow ne sert toujours que de faire-valoir, la Distinguée Concurrence est au moins en avance nouveau super héroïne avec Wonder Woman et son excellent film origin story qui se permettait des petits piques fort sympathiques.

"J'ai lu les douze volumes du traité rédigé par Clio sur les plaisirs charnels. Ils arrivent à la conclusion que l'homme est essentiel à la procréation mais que quand il s'agit du plaisir... il est inutile."

Captain Marvel présente de bons personnages féminins, une héroïne qui n'a rien à envier aux autres Avengers et qui n'est pas non plus là uniquement pour nous montrer son joli costume moulant. Oui, certes il est plutôt moulant, mais comme tous les autres supers slips. Je suis juste un peu sceptique sur certaines répliques dont la finesse est discutable. Des femmes fortes et pleines de conviction, c'est bien. Une gamine qui dit à sa mère d'aller combattre au péril de sa vie pour qu'elle soit un bon modèle c'est un peu bizarre. Et pas forcément très naturel. Mais bon, c'est globalement plutôt sympa.

Mais la place du film au sein du MCU est globalement celle de cette babiole offerte par tatie sur le haut de ton armoire. Ça semble joli au premier abord mais tout le monde s'en contrefout. Le personnage principal est surpuissant mais n'a jamais été aperçu ni même mentionné dans aucun des films précédents. Le syndrome wakandais mais avec un retour dans le passé qui le rend encore plus artificiel et en ôte les principaux enjeux. Le défaut habituel de tout préquel, sauf que là c'est un préquel à un truc qui n'est même pas encore réellement sorti, avec des personnages inconnus du reste de l'univers... Un épisode filler, très joli mais sans incidence sur la trame actuelle, permettant de balancer Captain Marvel dans le bain d'Avengers Endgame en disant bien qu'elle ne sort pas totalement de la magie du script. Et du coup, avec tous les autres films de supers autour, celui-ci n'apporte rien de novateur. Si ce n'est pas le cas du personnage central, son film reste simplement une jolie potiche.


Mais le printemps du cinéma c'est l'occasion de voir d'autres films qui ne sont pas forcément là pour nous en mettre plein les mirettes. Dans ce genre, alléché plus par la présence de Viggo Mortensen et la critique de Durendal que par l'oscarisation du film, j'ai été voir Green Book.


Si le film traite du racisme, des problèmes rencontrés par les noirs aux États-Unis dans les années 60 ou même de l'homophobie à cette époque, l'oeuvre prend le parti de nous conter une histoire qui met de bonne humeur. S'il est parfois tendu, jamais il ne dédramatise son propos mais nous donne pourtant une oeuvre au ton léger dont on ressort assez optimiste. Les acteurs sont vraiment bons, et même si les problématiques restent malheureusement certaines fois trop d'actualité, un bon goût d'optimisme reste après la séance. N'hésite pas, va le voir!

Sur ce, je retourne finir Love Death + Robots sur Netflix (j'attend toujours mon chèque pour le placement produit 😂), la "série d'anthologie" animée. Chaque épisode fait de 5 à 20 minutes, à la qualité scénaristique variable mais souvent très bonne, et le visuel est à chaque fois une claque différente. Peut-être un futur sujet d'article?

mardi 19 mars 2019

épisode 138 : Levez l'encre

Aujourd'hui, j'avais envie de ressortir quelques illustrations bonus, plus ou moins uniques: des dédicaces ou des dessins originaux que l'on m'a offerts. Je ne suis pas très porté sur la chasse à la dédicace, et au final tout le monde n'a pas le temps de se lancer dans ce genre de cadeaux, fort originaux et satisfaisants au demeurant. Ce qui explique la quantité restreinte; mais sans pour autant perdre en qualité, des dessins que nous allons (re)voir aujourd'hui. Pour ne pas séparer les dessins par une ligne de texte, voici les descriptions, dans le bon ordre, vous pouvez passer directement plus bas pour voir les dessins en question.
  • Commençons par mon blason (oui, je sais, ça fait un peu pompeux, mais en fait c'est cool !), j'ai une version imprimée dans un joli cadre qui vient seulement de trouver une place dans mon appartement. Réalisé par Aristide et Ilo pour mes երեսունմեկ ans, on y retrouve plein de références geek (le terme devient vraiment réducteur, mais comme ça on comprend tout de même de quoi on parle). Vous les avez toutes j'espère?
  • En 2017, pour Noël, une illustration de Camille Tisserand, artiste alsacienne (d'adoption, du reste je n'en sais pas plus) commandée par Claire. Allez jeter un œil aux facebook/site/blog de Camille, ce sont des dessins pour enfants principalement, tous très beaux et doux. Et allez jouer à Galaxy Trucker, comme nous sommes en train de le faire sur l'illustration ! Best Board Game Ever ! (on en reparle plus tard).
  • Ensuite un dessin de Tolkien, bien sûr ce n'est pas un original de Tolkien lui-même mais une version recopiée à la main pour en faire un joli cadre au mur. Du coup, ce n'est pas vraiment aussi original que les autres, mais c'est fort sympathique, surtout quand ça nous vient de nos parents !
  • Et ensuite, quelques dédicaces, à commencer par la première, la seule qui a le même niveau d'intérêt que les dessin précédents, vu que c'était un cadeau. Dédicace donc, dans le tome prologue des chroniques de la Lune Noire, dessinée par Fabrice Angleraud. Une mention particulière pour l'orthographe de mon prénom, que je réutiliserai sûrement plus tard !
  • Viennent ensuite deux dédicaces avec très peu de valeur sentimentale. Certes, pour la première, j'ai vu l'auteur, mais pas réellement de surprise, passé le fun d'avoir un dessin d'un auteur qu'on aime bien, et qui nous représente ! Oui j'assume ma mégalomanie. Dessinée par Boulet pour le tome n°2 issu de son blog, dans ma période de fan boy où je ne voulais acheter ses livres que si je pouvais les faire dédicacer. Ça s'est calmé très très vite, et je n'ai que les deux premiers tomes de ses Notes. Mais allez voir son blog, c'est toujours très agréable à lire.
  • La dernière dédicace était vraiment un coup de chance : j'ai acheté le tome d'occasion, pour trois sous, avec la dédicace à l'intérieur. C'est un peu dommage pour moi (clairement le dessin ne m'était pas destiné) et pour le précédent propriétaire du livre qui a décidé de s'en débarrasser, alors qu'il était pourtant dédicacé pour lui par l'auteur !

Au moment de poster cet article, je me rends compte de la totale mégalomanie de cet article: trois fois ma tronche sur un article, quasiment plus que l'ensemble de mes photos sur Facebook... Et en plus, ce n'est quasiment pas (que) de ma faute ! Mais bon, c'est mon blog après tout, donc au diable ! J'y fais ce que je veux !!










mercredi 13 mars 2019

épisode 137 : Vivent les maths




Aujourd'hui c'est mercredi, et comme chaque mercredi on fait passer les TPE aux élèves de première. Et en sciences, les TPE c'est pas toujours réussi. En effet, il y a deux sortes de TPE, ceux qui maîtrisent leur sujet et les autres. Malheureusement, ces derniers représentent un pourcentage bien trop important. Concernant les pourcentages justement, penchons nous un peu sur ce que les élèves pensent être des mathématiques.


Mais avant, pour vous qui n'êtes pas forcément dans le métier ou qui avez quitté le système scolaire pré-baccalauréat depuis un bout de temps, remettons les choses en contexte. Les TPE, ou Travaux Personnels Encadrés, sont une épreuve du bac général qui se présente sous la forme d'une recherche débouchant sur un exposé et un rapport écrit. En gros, il s'agit d'une version lycée d'un travail de recherche supérieur avec son mémoire de recherche. Déjà, voir des élèves ne même pas savoir ce que l'acronyme veut dire, ça pique salement les yeux. Oui, bon, je sais, l'éducation nationale balance toujours trop de sigles et d'acronymes imbittables, mais quand même... Taffer six mois sur un truc et ne même pas connaître le nom du truc en question...

Selon les classes, les élèves doivent trouver un sujet respectant uniquement deux conditions : suivre les matières enseignées par leurs encadrants et correspondre aux thèmes de l'année en cours. Les thèmes sont assez vagues et interprétables pour qu'on puisse y balancer un peu n'importe quoi. En revanche, y mettre des mathématiques, ça semble bien plus compliqué pour la majorité des jeunes lycéens. Et même en première S, pour beaucoup, les maths c'est juste des nombres. Ahlala les pauvres enfants, c'est tellement restreint et nul comme vision des maths, mais tant pis.  Donc mettre des maths dans une étude revient juste à plaquer une chiée de nombres par dessus. Et quoi de mieux que des statistiques ou des pourcentages ?

Il y a trois semaines je m'affligeais du niveau d'obscurantisme galopant actuel. Et les statistiques personne ne sait s'en servir, à commencer par les politiciens et tous les autres charlatans qui veulent nous faire gober de la merde par paquet de 15 kilos. Mais le problème, c'est qu'on n'a même plus les connaissances pour se rendre compte qu'on nous dit n'importe quoi. Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment des futurs étudiants en science utilisent des statistiques. Bien sûr, pour des raisons évidentes les exemples suivants sont anonymes, modifiés et toute ressemblance avec des TPE ayant réellement existé serait purement fortuite.



La voiture du turfu

Les véhicules autonomes façon Google Car c'est vraiment l'avenir parce que c'est d'une fiabilité à toute épreuve. Ben oui, rendez vous compte, en 2018, en France les véhicules conventionnels font plus de 200 morts par mois, et les voitures autonomes seulement 1 mort sur toute l'année.
Les journalistes font tous la même connerie... Mais comment voulez vous comparer les millions de véhicules français au nombre bien plus restreint de véhicules autonomes, en phases de test, autorisés à rouler sur des zones spécifiques.... 




Souvent l'âge varie, bien fol qui s'y fie

Quand on ne sait pas quoi faire pour faire des maths, on rajoute un petit sondage pour en effectuer une étude statistique. Ineptie pour la majorité des cas. On étudie par exemple le nombre de cas de pararibulitis dans la population française. Pour cela le mode opératoire est souvent identique, on mitonne un petit questionnaire à envoyer au plus grand nombre et on dépouille les réponses avec les connaissances statistiques dont on dispose.
Et immanquablement on tombe dans deux erreurs béantes. La première question étant l'âge du sondé, que se passe-t-il quand on prend cette réponse comme série statistique ?
On a beau avoir calculé des moyennes, des médianes, des quartiles, des écarts types et autres joyeusetés statistiques, et bien on a fait tout ça simplement sur l'âge des gens qui ont répondu au questionnaire. Et du coup, quel rapport avec le pararibulitis ? Aucun bien sûr ! Mais on a une étude statistique très poussée des gens touchés non par la maladie étudiée mais par la diffusion du questionnaire... Intéressant mais totalement hors sujet...
Et si on a compris le truc, on finit quand même par tomber dans l'autre erreur typique. À votre avis, qui est touché par un questionnaire diffusé par des élèves ou par l'administration d'un lycée ? Et bien globalement d'autres élèves et des parents d'élèves. Soit à peu près plus de 50% de gens entre 15 et 19 ans, et quasiment tout le reste entre 35 et 50 ans. Pas tellement représentatif de notre population tout ça non ? Et du coup, quelle valeur peut avoir un résultat indiquant un pic de pararibulitis autour de 18 ans si on ne tient pas compte des tranches d'âge complètement absentes de notre étude ? Aucune bien sûr !




Mais il ne s'agit pas de jeter (uniquement) la pierre aux élèves, ni de s'autoflageller en dénigrant la qualité de l'enseignement pratiqué à ces chèrs écolièrs. Nous baignons de tous les côtés dans des inepties statistiques, et ce, depuis des années. Le titre des Échos ci-dessus est-il vrai ou faux ? On va admettre que c'est vrai, mais c'est débile. Une preuve supplémentaire que les statistiques, chacun essaye de leur faire dire n'importe quoi. Eh oui, réfléchissez un peu. Ça veut dire que trois accidents sur quatre sont dus à des gens sobres. Sans plus d'information, logiquement il faut donc en déduire que picoler avant de prendre la route c'est plus sûr !
La base, que chacun devrait éviter de perdre de vue, c'est la population globale qu'on étudie. On ne peut pas comparer proprement des trucs qui ne font pas partie du même ensemble. Et surtout, ne pas donner l'ensemble qu'on étudie, c'est de la manipulation purement et simplement. Et je ne sais pas ce qui est pire : qu'elle soit volontaire ou juste due à de l'incompétence. Par exemple, avancer que l'exposition à l'une ou l'autre substance soi-disant cancérigène augmente de 50% le risque de cancer quand on double la dose peut s'avérer une non-information. Surtout si l'on ne précise pas que les cancers liés à la dite substance ne sont que deux cas sur 500. Forcément, une augmentation du nombre de malades de 50% ça revient alors à avoir 3 cas sur 500. Mais ça reste toujours trop faible pour faire un quelconque lien avec la substance incriminée.

Les statistiques, non seulement on leur fait vraiment dire n'importe quoi, mais il faut surtout savoir les décrypter pour ne pas se faire entuber par le premier gugusse venu (le gugusse fut-il un ou une candidate aux plus hautes fonctions du pays). Et je n'ai pas la prétention de fournir ici de quoi éviter de se faire avoir, j'espère simplement que les exemples précédents, et un soupçon d'esprit critique, permettront d'y voir un peu plus clair. Et pour finir, une petite citation britannique :

"Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées."


lundi 4 mars 2019

épisode 136 : There is only one Return and it's of the Cantal ! !

Qui tient la rédaction de ce blog? Normalement c'est moi, tout seul, sinon il y aurait sûrement moins de Star Wars. Mais il arrive de temps à autre que des lobbies réussissent à passer ma porte et à me proposer avec plus ou moins de finesse un sujet d'article. L'image ci-contre fait partie de cette campagne de loobying que j'ai dû subir... Ahlala ... Bon aller, allons-y, Alonso ! De toutes façon, si je ne voulais pas, je n'aurais pas fait cet article, mais j'aime juste me plaindre un peu !! Un dernier détail : depuis l'écriture de cette critique pour laquelle j'ai cherché deux ou trois trucs sur Google, Big Bro(th)wser me propose toutes les semaines des actualités régionales sur le Cantal...

Aujourd'hui, un... film? Allez, admettons que c'est l'équivalent d'un fan-film, avec un certain budget. Avant de passer à l'article proprement dit, je tiens à signaler au gentil lobbyiste que j'ai regardé une seconde fois ce film pour la rédaction de cet article; ça mérite bien en contre-partie deux petits visionnages de la meilleure saga de tous les temps !


Alors de quoi parlons-nous ce soir? Le Hobbit: Le Retour du Roi du Cantal est un long métrage parodique basé sur les films de Peter Jackson

* * * *

Devant le scénario excessivement bien ficelé de ce film, nous voici donc au début d'une critique tout aussi bien structurée... Commençons par le doublage du film. Oui, quasiment l'intégralité des rôles importants sont doublés. Et tous les doubleurs originaux sont là; et nombres de répliques sont calquées mot pour mot sur la version française des films de Jackson; à ceci près qu'on remplace de temps à autre Mordor par Puits de Dôme, Terre du Milieu par Auvergne... et que certaines changent d'interprète pour les besoin du scénario. Ce gros avantage des voix originales est contrebalancé par l'amateurisme de la production (pour le moment, nous ne parlons que du doublage), et quand l’œil non exercé remarque qu'un mauvais acteur français est doublé en français, ça fait bizarre... Et puis dans les premières scènes du film, des voix additionnelles rajoutent un peu d'ambiance aux rues et aux tavernes, cela-dit, comme on dirait que c'est Pen Of Chaos qui les a faites pour du Naheulbeuk, on ne sait pas trop si on doit rire ou pas... J'admet que pour le côté parodique c'est rigolo, mais comme le film se veut quand même plutôt sérieux dans le fond et dans la forme, c'est étrange. Quand je dis sérieux, je ne suis pas totalement débile au point de penser que le "Retour du Roi du Cantal" n'est pas destiné à être drôle. Mais l'introduction nous laisse tout de même penser une envie de montrer un vrai film, avec de vraies références locales, mis en musique et en image pour faire baver les fans du SDA sur une région excessivement proche.
Avant de passer à la suite, une mention spéciale à Gandalf, l'un des seuls personnages dont le doubleur n'a pas voulu (?) participer au projet, et qui se retrouver affublé de la VF habituelle de Morgan Freeman ! Mindblowing !

Ça envoie quand même un peu du Cantal ce genre d'intro non ?

Les voix françaises sont d'ailleurs ce qui m'a permis de regarder ce film une seconde fois: c'est vraiment ce qui est bien foutu, presque drôle, mais de façon quasi méta. Difficile de ne pas imaginer les doubleurs en plein exercice, essayant de ne pas oublier d'envoyer du "Cantal" un peu partout...

Après le doublage, la musique, qui souffre des mêmes paradoxes. La bande originale ne l'est pas du tout vu qu'il s'agit exclusivement des musiques d'Howard Shore. Ce qui est fabuleux pour l'ambiance du bouzin, mais se retrouve gâché de temps à autre par un fondu au noir visuel doublé d'un fondu au noir (enfin, un fondu au silence) sonore plus ou moins habilement placé, plus ou moins en fin de piste audio...

Dommage de ne pas ajouter un petit mot sur les dialogues avec  un petit exemple. Les répliques des films de Jackson, souvent tirées des livres, sont épiques et peuvent, soutenues par la musique, réussir à nous faire dresser les poils, d'émotion et de puissance véhiculées. Là, on assiste à la tirade de Théoden:
Où sont le cheval et le cavalier ? Où est le cor qui sonnait ? Ils sont passé comme la pluie sur les montagnes, comme un vent dans les prairies. Les jours sont descendus à l’ouest derrière les collines, dans l’ombre. Comment en est-on arrivé là?
La musique est là, pas de souci, on passe sans problème sur les modifications pour le background cantalien. Puis.. boum, la réplique se finit, la musique aussi, et le seigneur de Marcolès qui parlait balance un petit: "bon faut qu'on aille voir notre avant-poste"; presque aussi à propos et casse-ambiance que s'il avait proposé un petit kébab à son sbire après l'une des meilleures répliques de la trilogie...

Je suis ... ton père !! Bon, t'as faim, on va au restau?
(comme quoi, y aura toujours du Star Wars partout sur ce blog)

Et maintenant, un mot des décors et costumes. Les décors sont pour la plupart vraiment beaux, vu qu'il s'agit souvent d'environnement naturels ou de vieilles pierres médiévales. Nous choisirons simplement le bon moment pour prendre une pause pipi et ainsi éviter ce que nous voyons ci-dessous.

Il veut filmer un décor médiéval, ça tourne mal !

Quant aux costumes, on oscille entre le costume type médiéval correct (je vais me faire taper sur les doigts par les nazis de la reconstitution historique je pense...) et le déguisement joué club, ce qui nous permet en toute objectivité de donner à ce film la note de barbe postiche/20. On continue sur la photographie? L'étalonnage des lumières et des couleurs n'est pas toujours le même au sein d'une même scène... Vous savez, quand la caméra de votre téléphone change légèrement de colorimétrie à cause d'un surplus de lumière ? Et bien dans un film, c'est un peu moche... Ceci-dit, ce n'est qu'une sorte de faux raccord parmi d'autres...

Pour sûr qu'c'est joli le Cantal !

Vu la qualité des barbes et perruques, vous imaginez ce qu'aurait donné SylveBARBE ???

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Passons maintenant à l'histoire, plus  ou moins dans le détail. Tout le truc commence par une intro "à la façon de la Communauté de l'Anneau" : narrée par les Voix de Galadriel et Bilbon, avec de très belles images du Cantal (c'est dommage de n'avoir qu'une résolution qui fait saigner des yeux quand même les productions les plus pauvres sur le net se permettent minimum la HD, mais bon, passons, on va dire que l'année de sortie _2015_ y  est pour quelque chose)

La qualité de l'intro est vraiment correcte en comparaison de l'intro sur la Comté des films de Peter Jackson. Les scènes champêtres hobbites demandent somme toute assez peu de budget; en revanche la mise en place du scénario se fait exclusivement avec des illustrations sur fond de parchemin et de voix galadriale: c'est à la fois cheap, un peu long et difficilement compréhensible (c'est quelle cité d'Auvergne qui est en bisbille avec quelle autre déjà?).

Enfin grossièrement (je n'ai clairement pas envie de me refaire une troisième fois ce film dans l'immédiat pour dénouer cet écheveau scénaristique convenablement) : les cantalous hobbits et nains étaient prospères et se baffraient tranquillement de fromage dans l'abondance obtenue grâce à leur anneau magique quand celui-ci disparut. Le roi du Puits de Dôme en profita pour fondre sur le Cantal, même si certaines  cités lui tenaient tête. Thorin, le roi déchu du Cantal, n'avait donc d'autre choix que de rallier à lui ces cités pour détruire le Puits de Dôme. Mais pendant ce temps, l'anneau de pouvoir cantalien a été retrouvé par un jeune Hobbit ... 

Passée l'introduction et sa dizaine de figurants, l'armée du Puits de Doom, qui mixe Isengard et Mordor est alors composée de cinq (oui, cinq, comme tes doigts de ta main) péquenots... oulàlà "qui a la force de résister à la puissance du Puits de Dôme?" Ben, je sais pas, même le père Magott ferait l'affaire non? 
Et puis là, boum, sans crier gare, un autre fondu !! MAIS NON !! Ça fait tellement pas pro...

Puis sans transition le Hobbit se retrouve dans la compagnie de Thorin écu-de-barbe, devisant avec Gandalf de la marche à suivre. "Et si on allait chez les elfes?" Quand Thorin Barbe-de-chêne refuse catégoriquement, on se rend compte en fait que des elfes se sont téléportés là... Oui, après une intro au fusain sur parchemin qui n'était pas loin d'atteindre les 10 minutes, on passe d'une scène à une autre avec des transitions dignes de ... #Ernest s'est endormi sur son clavier en cherchant une comparaison#

Avis de recherche: Gandalf dit "Gandalf barbe grise"

Sans transition encore, passons maintenant à la première baston (escarmouche..ron) entre des hommes du Nord (le Puits de Dôme) et les homme du Cantal (de Marcolès). Ça fait un peu petit mais c'est pas si mal foutu, même si certain figurants sont en roue libre, ils nous livrent une version pas désagréable de l'attaque des Uruk pour chopper les Semi-Hommes. A ceci près que l'attaque commence comme celle d'Osgilliath par le Mordor... Tout ça sent bon le découpage/charcutage pour ne pas avoir à écrire une seule ligne de scénar original...

Avant je voulais être Boromir, puis j'ai pris une flèche dans le genou...
Noooooon, Boromir est moooooort !!!!

Tout cet imbroglio scénaristique est entre-coupé de scènes bien trop nombreuses sur le seigneur d'Aurillac qui s'envoie cognac sur cognac, tout en refusant la proposition de son conseiller d'aller aider Thorin. Conseiller qui, notons-le au passage, a englouti tout le budget barbe: c'est bien le seul sur lequel les postiches ont un peu de crédibilité. Ces scènes sont peut-être drôles pour les autochtones qui connaissent la région et ont peut-être du passif avec Aurillac, mais pour le natif du [insérer random autre région] c'est pas utile. (Vous l'avez senti l'euphémisme là?) Surtout quand on commence à citer les commerçants locaux...

Quoi? Moi, je cabotine? meuuh non voyons ! Vous dites ça parce que je suis le seul à pas être doublé par quelqu'un d'autre !! De toutes façons, je suis là pour le cognac, renvoyez une lampée !

Mais retournons un peu suivre notre Bilbo de service qui arrive à Boisset, The Village qui doit se dresser contre l'envahisseur mais seulement si on lui balance l'anneau magique sous le nez ! L'occasion de vanter un peu l'hospitalité proverbiale de la région: tout le village rumine à l'arrivé d'un étranger, les sourcils se froncent, les fourches apparaissent... encore sûrement une private local joke... Grâce à l'anneau le hobbit amène tous les "nains" de Boisset en renfort au château des elfes où Thorin commence à préparer les défenses. Défenses mises à rude épreuve avec l'attaque des troupe du Puits de Dôme; qui a lancé une procédure RH et attaque avec une troupe multipliée ! Heureusement Gandalf arrive sur ces entrefaites, accompagné du seigneur de Marcolès qui a finalement décidé de venir aider Thorin. On se doute de la fin, hein, victoire pour le Cantal ! Et puis scène avec Bilbo vieux, qui écrit son livre pour Frodon. Cette scène de fin est vraiment plutôt bien foutue, il faut l'admettre (à ceci près que quand Bilbo écrit le bouquin, soit il n'a pas d'encre dans sa plume, soit il fait des gribouillages sur sa feuille... était-ce si dur de faire semblant d'écrire?).

* * * *

Voici venue l'heure de faire le bilan ensemble de ces 70 minutes de film: ça oscille du visuellement sympa au visuellement suédé, le scénar est difficile à suivre, à coups de private local jokes, les acteurs sont pas fous, mais, oui, oui, mais... le doublage fait quand même le café, avec  un côté méta fort sympathique. Ceci dit, une fois que vous l'aurez regardé une fois, l'expérience ne sera peut-être pas facile à réitérer si vous n'êtes pas des autochtones (ou si vous n'avez pas un groupe d'amis avec qui voulez partager une bonne bouteille devant).

Avant de finir, il convient tout de même de mettre ce truc en situation : son réalisateur a sorti le film a 19 ans, avec un budget ridicule estimé par Wikipédia à moins de 10 000 euros. Il a tout de même réussi, malgré son jeune âge à décrocher des subventions de sa région, de son député... pour un projet au final réunissant de nombreux figurants, et quasiment tous les doubleurs des films originaux ! Et s'il le vend en DVD (plusieurs milliers d'écoulés), il l'a aussi mis en ligne gratuitement ! Pour tout ça, allez le voir, et on se refera un visionnage ensemble autour d'une bonne bouteille de vin d'Alsace et/ou du Jura !