dimanche 30 décembre 2018

Épisode 125 : Il est frais mon Jedi, il est frais !


Comment ça encore du Star Wars? Mais c'est pas ma faute!! Même quand je n'ai pas d'article prévu sur le sujet, il s'impose de lui-même. Et pourtant, on ne peut pas vraiment dire que cette fois il y ait matière à écrire. Après l'échec de Solo au box office, même Bob Iger concédait que Disney avait sorti trop de Star Wars, et surtout bien trop vite. Y avait-il besoin d'être un grand ponte pour réaliser que les épisodes VII et VIII avaient divisé les fans, et que la hype qui accompagnait chaque épisode de la Prélogie venait aussi de l'attente entre lesdits épisodes. Mais là, le monde ne s'était pas encore remis de l'épisode VIII que quelques cinq mois plus tard sortait Solo, avec un manque d'ambition faisant partie de son cahier des charges et un tournage calamiteux qui avait creusé sa tombe sur le net avant qu'un seul de ses fossoyeurs ait pu le voir. Je n'ai d'ailleurs pas compris ce choix. Une volonté de se débarrasser du film bien avant la période de Noël, pour rapidement dépasser les soucis de tournage? Quoi qu'il en soit, on se retrouve du coup à gérer les pots cassés: pas de Star Wars pour ce Noël, mais surtout, pas de spin-offs sur Boba Fett ou sur Obi-Wan Kenobi.

Cette période n'a que trop été vue et revue, mais un film avec Evan McGregor reprenant son rôle, avec le bon âge, ce serait fabuleux... J'en ai la moustache qui frissonne !

Ce qui nous amène donc à notre sujet. Le net a eu trop de Star Wars, rien avant Noël 2019, c'est salutaire pour les fans. Il suffit d'une petite nouvelle distillée avec parcimonie pour nous tenir en haleine, comme le faisait le défunt LucasFilm magasine en son temps. Mais pour la presse, entre affaire Benalla ou gilets jaunes qui réussissent  à monopoliser du temps de cerveau disponible alors qu'il n'y a rien à ajouter, tout est bon pour caser le mot Star Wars dans un titre putaclic. Et depuis trois jours, voici ce que me propose Google. Bien sûr, Big Brother connaît parfaitement mes goûts, et je ne l'en blâme pas (on verra ça un autre jour). Un nouveau comic canon montre Palpatine manipuler la Force pour créer Anakin Skywalker !

Que les sites de poubelle journalistique comme Melty s'y mettent, vu leur niveau habituel... Mais que des vrais sites d'information fassent exactement la même chose...

En 2011, lors d'une réflexion nocturne qui avait donné lieu à un billet sur ce blog, j'avais réfléchi au fait que Dark Plagueis puisse être le père d'Anakin Skywalker. Tous les indices disséminées dans la Prélogie laissent penser que cela pourrait être lui, ou son apprenti, Dark Sidious, l'empereur Palpatine en personne. Un bref rappel des faits.

Shmi Skywalker confie à Maître Qui-Gon que son fils n'aurait pas de père, Anakin semble bien avoir été créé de toutes pièces par la Force. Ainsi, le "petit Ani" est donc tout désigné pour être l'Élu, cet homme créé par la Force pour restaurer l'équilibre dans la galaxie. Comme nous l'avons déjà fait remarquer, "l'équilibre" c'est vague... C'est vrai que tableraser l'ancienne République, l'Ordre Jedi puis l'Ordre Sith, ça rééquilibre la galaxie...
Ensuite, pendant la Guerre des Clones, Palpatine explique à Anakin la tragédie de Dark Plaguéis le Sage: "Dark Plagueis était un seigneur noir des Sith tellement puissant et tellement sage qu'il pouvait utiliser la Force pour influer sur les midi-chloriens; il pouvait créer la vie..."
D'autres petites scènes, comme Palpatine tapotant la tête du jeune Anakin en ajoutant qu'il suivra sa carrière avec le plus grand intérêt laissent penser que Palpatine, à défaut d'être le père du garçon, saurait tout de sa conception (le petit vicelard...). 

Selon la volonté de la Force, ou des Sith, Anakin est-il donc l'Élu? Mais surtout, l'un des deux derniers Sith, à savoir Dark Plaguéis ou Dark Sidious serait-il alors le père de Dark Vador, le fondateur de la lignée Skywalker? Cette lignée qui a changé le cours de la galaxie pendant plus de 150 ans et la face du cinéma de divertissement, du monde du jouet et tout notre imaginaire actuel et qui continue encore à le faire.  En 2011 nous nous étions penché sur le bilan d'Anakin, pour tenter de voir s'il est bien censé être l'Élu ou non. Il semblait de toute façon complètement évident que l'un des Dark présithés était à l'origine de son existence. Personnellement, j'avais, et j'ai toujours d'ailleurs, un penchant pour Plagueis. Plus sage, plus expérimenté que son Disciple, il est censé avoir emporté le secret de la Vie dans sa tombe. Ou du moins dans la Force lorsqu'il l'a rejointe. Le secret de la vie retournant alors fort logiquement à la Force, créatrice de tout. Encore que... Voici quelque chose qu'il faudra qu'on étudie plus tard, vous connaissez les ysalamari , ces créatures hermétiques à la Force? Cessons là ces digressions métaphysiques pour en revenir à la lignée Skywalker.
Si c'est bien Palpatine qui s'est attelé à créer les Skywalker, c'est dommage qu'il ait perdu ce pouvoir dans l'épisode III quand il explique bien au tout fraîchement émoulu Dark Vador que seul son maître possédait un tel pouvoir. Enfin bon, les comics n'ont jamais été à une incohérence près, surtout qu'une simple explication a posteriori vaguement tirée par les cheveux suffit à expliquer le bouzin.

Ce qui me dérange plus tient en deux constats. C'est naze! Et on s'en fout ! Bon alors, détaillons un peu. La Prélogie a posé des indices sur la paternité Palpatinesque d'Anakin. Mais sans fermer la porte à l'hypothèse du Sage Plagueis, presque plus cohérente à mes yeux que simplement Palpatine. Mais à aucun moment les films ne cherchent à résoudre ce problème, laissant cette hypothèse en suspend. À moins de considérer la volonté de Vador de continuer une lignée à la tête de la galaxie comme un prolongement, le remplacement du grand père par la jeune génération?

Viens avec moi, et nous régnerons sur la galaxie comme père et fils.

Donc le film ne nous le dit pas clairement mais nous balance du sous texte au néon: Papy Palpy ou Papy Plaguy ont créé la lignée Skywalker. Selon le bilan que l'on veut mettre sur le dos de Vador, on préfère l'une ou l'autre hypothèse. Mais comme souvent avec certains mystères, tout le sel est justement dans le mystère. Même s'il ne s'agit que d'un choix entre deux théories très proches, choix pas tellement caché par le film. Que le nouvel univers étendu y réponde donc n'a au final que très peu d'intérêt, usant une fois de plus une époque dont l'imaginaire est réduit comme la neige dans les stations de ski en ce moment. Il n'y a vraiment que quand il a une bonne chiasse qu'aucun auteur n'a raconté la vie de Vador, tout le reste on le connaît... Encore moins d'intimité que les Kardashians... 
Donc, le scoop n'a pas des masses d'intérêt, il n'en est plus tellement un depuis l'épisode III, soit 2005. Bon, c'est pas vraiment un scoop non plus de dire que les articles du genre de ceux de la capture d'écran du dessus sont juste merdiques. Il faut bien occuper des journalistes, qui vont simplement se copier les uns les autres parce qu'ils croient avoir un Graal geek ultime. Les mecs, vous savez quoi? Vous avez choisi bien mal !
Au moins, comme l'information vient d'un comic, on évite l'écueil du Dumbledore est gay, ou Deckart est un répliquant, résolvant des mystères (ou répondant à des questions que personne ne se posait) complètement à l'extérieur du film, brisant même le drama des oeuvres citées. Là, il s'agit d'un choix artistique, dont on peut certes discuter la pertinence, mais seule la reprise par les journalistes en est putaclic, ce n'est pas un auteur qui se lâche pour faire bouger la communauté à propos d'un truc qu'il n'a pas osé mettre dans son oeuvre.

Arrivé à ce point de l'article (Merci d'avoir lu d'ailleurs, tu dois bien kiffer Star Wars !), on a presque l'impression que cet article ne sert donc qu'à dire qu'un autre article ne sert à rien ... Eh bien... On va y rajouter quelques informations, pas forcément des plus fraîches, mais autrement plus intéressantes que le pseudo scoop de la paternité de la lignée Skywalker.


  • Après ses cinq et quelques saisons, The Clone Wars a subit les frais du rachat de Lucasfilm par Disney, stoppée en plein élan, avec des épisodes inachevés. Mais il semblerait que la série revienne, avec une douzaine d'épisodes prévus pour le lancement de la nouvelle plate-forme de streaming du géant aux grandes oreilles. Avec Netflix qui a quand même un catalogue impressionnant, Amazon Prime dans l'attente de la série du Seigneur des Anneaux, il va falloir que je m'abonne à un autre service légal? Hum...

  • Des spin-offs annulés? Un nouveau service de streaming à inaugurer en grande pompe avec des exclus? Et hop, une série live sur un descendant de Boba Fett, The Mandalorian, avec Jon Favreau aux manettes. Le budget de cette future série est a priori totalement démesuré, on va sûrement en avoir plein les mirettes! Et pour Noël Mr Favreau nous a publié une photo teasant le retour d'IG88, ou de l'un de ses autres modèles.
  • Le préquel du préquel. Rogue One, le premier et plus réussi des spin-offs est aussi un préquel à l'épisode IV. Eh bien Rogue One va avoir sa série préquel qui suivra les aventures de Cassian Andor.

  • La réalité virtuelle... Ahlala un rêve malheureusement un peu hors budget, sachant que le prix du casque devra se doubler d'un sérieux upgrade de mon ordinateur. Quoi qu'il en soit, voici donc Star Wars VR series : une série en trois épisodes, totalement canon et cohérente avec le nouveau lore. Et exclusivement en VR, ce sera intéressant de voir comment les créateurs réussiront à nous proposer une oeuvre, sachant que si la liberté de mouvement est réussie, ne peut-on pas passer à côté de l'action? Nous devrions avoir le droit de visiter le château de Vador, sur Mustafar, après l'épisode III.

lundi 24 décembre 2018

épisode 124 : Le complot des théories


Pour écrire les pavés sur Star Wars que j'ai publiés dernièrement, j'ai (re)regardé attentivement les films; avais-je vraiment besoin d'une excuse pour ce énième visionnage? Quoi qu'il en soit, en me focalisant sur des petits détails, je me suis pris au jeu de faire mes propres théories de fan, totalement farfelues et invérifiables! C'est parti!


Théorie numéro 1: Qui-Gon Jinn est l'un des Jedi les plus puissants et garde un contrôle énorme dans tout l'épisode 1.

Qui-Gon Jinn n'a jamais eu le rang de maître Jedi à cause de ses méthodes assez peu conventionnelles et souvent en opposition aux décisions des sages du conseil. Mais pour autant, ce Jedi, le premier dans les films à revenir d'entre les morts, est l'un des plus puissants des dernières années de l'Ancienne République. Certes il meurt sous la lame de Dark Maul, un "simple" apprenti Sith. Bien sûr, les Sith n'allant que par deux, le maître et son apprenti, il n'est pas idiot de penser que les apprentis Sith sont infiniment plus doués que les padawans Jedi. Les padawans finissent, au terme de plusieurs années de formation sous l'égide de leur maître, par se voir attribuer le rang de Chevalier Jedi par les maîtres du conseil. En aucun cas cette évolution ne se fait par le meurtre du maître ! Chez les Sith, en revanche, l'apprenti conquiert son rang de maître en assassinant son mentor. Et si l'ordre veut perdurer, il faut bien que le niveau ne baisse pas ! C'est donc bien dommage pour Qui-Gon qu'il croise le chemin de Maul... Mais penchons nous sur ce qui laisse à penser que Qui-Gon est bien plus puissant qu'on ne pourrait le croire au premier abord. Qui-Gon Jinn reste calme dans quasiment toutes les scène de la Menace Fantôme, même quand il semble être en danger de mort. Eh oui, son contrôle de la Force est tel qu'il sait déjà qu'il va pouvoir s'en sortir. Lors de l'excursion sous marine en Bongo "par noyau planète", ils sont à deux reprises attaqués par des créatures cauchemardesques, plus dentues et féroces l'une que l'autre. Très calme, Qui-Gon fait appel à la Force pour entrer en contact avec une autre créature, bien plus grande et sans doute plus réceptive à la Force. Et le monstre vient aider nos héros en les débarrassant des prédateurs, devenus ses amuse-bouches. Plus tard, sur Tatooine, sa confiance en la Force (ou en son usage de la Force) est telle qu'il confie le destin de la reine à un jeune esclave. Mais ne garde-t-il pas un puissant contrôle? Pendant la courses de modules, retransmise sur la tablette de Shmi Skywalker, il garde son calme olympien, voire même prend ce regard détaché qu'ont les Jedi concentrés sur un usage précis de la Force. Anakin est alors aux prises avec Sebulba, leurs deux modules attachés par des tubulures. Malgré son apparente solidité supérieure, c'est le module de Sebulba qui casse, envoyant le dug dans le décors et vers la défaite. Une simple petite manipulation télékinétique est tout à fait à la portée de Qui-Gon, qui se devait de réussir sa mission, quitte à tricher un peu aux courses!

Bon OK, tu es puissant, mais arrête de vouloir former des apprentis trop âgés, ils finissent par faire n'importe quoi et par détruire notre Ordre !


Théorie numéro 2 : Palpatine lit l'avenir comme un journal (il  a juste égaré ses lunettes sur l'Étoile de la Mort).

Dans la Revanche des Sith, Dooku et Grievous ont capturé le chancelier Palpatine sur Coruscant. Comment? Ils sont gentiment descendus frapper à la porte de son secrétariat pour demander une entrevue avec un peloton de droïdes? Ou bien le chancelier faisait-il du parapente dans l'espace et les séparatistes n'ont-ils eu qu'à le cueillir facilement?

Une fois à bord du vaisseau de Grievous, qu'est ce qui était vraiment prévu entre Dooku et Palpatine? A priori, seul Dooku était au courant de l'identité secrète du chancelier. Même Grievous le prenait simplement pour le dirigeant de la République. Et Palpy n'a semble-t-il jamais utilisé la Force à bord du vaisseau séparatiste, quitte à risquer sa vie pour la grandeur des Sith. À moins qu'il n'ait un usage de la Force pour lire l'avenir suffisamment fiable pour tout avoir prévu... Tout se passe toujours "comme il l'avait prévu". Eh bien lors de l'attaque des séparatistes sur Coruscant, c'est pareil. Pas besoin de dévoiler son identité à Grievous ou sa maîtrise de la Force à Anakin, le chancelier savait déjà comment allait se dénouer la bataille, sa fausse passivité capturant un peu plus Anakin Skywalker dans les rets du côté obscur.

Nooon, je savais que j'aurai dû lire mon horoscope ce matin ! !


Théorie numéro 3 : Palpatine cache son véritable aspect avant de devenir empereur.

L'aspect moisi de Palpatine après son combat contre Maître Windu vient-il du retour de flamme de ses volées d'éclairs lancés bien trop près de la lame de Windu? Où est-ce sa véritable apparence, sa chair usée et corrompue par le côté obscur? Pour survivre, il a dû déchaîner tous ses pouvoirs contre le maître Jedi, relevant ainsi le contrôle subtil et discret qu'il entretenait pour camoufler son apparence à la galaxie. D'ailleurs, c'est ensuite bien utile comme preuve de l'attaque des jedi. De plus, Palpatine ne semble pas réellement s'émouvoir de son nouveau visage, qu'il sait devoir dissimuler sous une capuche avant même de s'être regardé dans un miroir.

Quoi ma gueule?


Théorie numéro 4 : Obi-Wan est au courant de tout; d'absolument tout.

Dans La Revanche des Sith, lors de leur retour du front, Obi-Wan laisse Anakin avoir son heure de gloire auprès des politiciens, où il retrouve Padmée. Obi Wan savait il pour Anakin et Padmée? C'est en tous cas bien pratique pour le couple qu'Obi-Wan se soit éclipsé juste quelque instant avant leurs retrouvailles.
Plus tard Kenobi est passé voir Padmée, déjà enceinte et ils ont parlé d'Anakin. Évidemment le Jedi ne se faisait aucune illusion sur la relation entre son padawan et la sénatrice de Naboo.
Mais que sait il d'autre? Obi-Wan dit à Anakin qu'il est très fier de lui, qu'il deviendra un Jedi très puissant... Mais les doutes qu'entretient le conseil l'ont-il rendu plus prudent? Il se sent assez fort pour attaquer Grievous seul sur Utapau mais il se fait maîtriser facilement avant par le comte Dooku. Ne voulait-il pas montrer ses vraies capacités à Anakin? Comme celui-ci le dit au chancelier, il y a des choses que les Jedi ne lui disent pas! Le chancelier veut manipuler Anakin en lui disant que les Jedi voient son avenir et ont peur de son potentiel. Peut être est-il bien plus dans le vrai que lui même ne le pensait!
Obi-Wan forme Anakin pour respecter sa promesse faite à Qui-Gon Jinn, mais cela ne l'a pas empêché d'avoir un certain recul sur son élève. Et sa proximité avec le futur Dark Vador en fait le mieux placé pour se faire une bonne idée de ce que deviendra Skywalker. Et l'amitié développée a été le seul rempart avant de dénoncer son élève au Conseil. Mais pour autant Kenobi est resté prudent, cachant ses capacités à Anakin, peut être même lui cachant des techniques de Jedi qui seraient utilisées à mauvais escient par Vador.

Désolé Padmé, c'est l'ordre des choses. Oui oui, j'ai aussi la technique pour te sauver mais bon, c'est so dark side...




Merci Internet pour tes montages, tes théories... Je ne t'arriverai jamais à la cheville...




mardi 18 décembre 2018

épisode 123 : La sécurité de l'emploi

Ça va faire fureur ça à la cafet' du bahut...


Une demie heure que je poireaute dans la salle vide. Enfin quasiment, les deux autres collègues au fond ont de la visite. Et puis enfin, les premiers parents d'élève avec son enfant, que nous appellerons Claude. Oui parce que Claude c'est adapté pour une fille ou un garçon. Comme ça nous respecterons l'identité de ces chères têtes blondes (ou brunes, chatain, bleues, chauves... enfin vous avez saisi le concept). Bonsoir Claude, bonsoir chers parent. Bien sûr j'adapte, je ne suis pas sûr d'accueillir réellement comme ça les parents d'élèves. Et lesdit parents, quasiment cité pour le coup : Bonsoir, je voulais venir vous voir parce que il y a des soucis au niveau de votre pédagogie, il faudrait la revoir, et arrêter de donner des devoirs sans avoir traité le sujet en cours!
Alors déjà, je sais à peine qui est ton gamin. Oui j'ai une très mauvaise mémoire pour associer tronche et blaze. Surtout si Claude se faisait pas trop remarquer jusqu'à présent. Mais là c'est sûr, je t'ai bien repérée mec. Ce qui est très con, c'est que sous la main j'ai les énoncés incriminés. Pas fait en cours? Tu te foutrais pas un peu du monde Claude ? Y en a même un qui est le copié collé du devoir précédent, mais qu'on a corrigé entre temps. On peut y voir un peu de flemme de ma part. J'y vois aussi un devoir de rattrapage, pour remonter la moyenne de la classe. Mais visiblement t'as pas trop saisi le concept...
Ah oui et ma pédagogie ne te convient pas? Attends voir un peu... Quand j'explique plusieurs fois tu ne comprends pas? Mais je sais tellement pas qui t'étais parce que t'as jamais posé une seule question... Que tu sois pas le seule à comprendre, certes, mais là, mon foutagedegueulomètre me dit qu'il y a anguille sous roche...


Keep Calm and just remember the name!

Heureusement que tous les parents ne sont pas comme ça, loin de là. Même les parents de Dominique qui a tendance à ne vraiment pas en faire beaucoup en cours sont sympas. Parce qu'ils sont bien conscients de l'implication de Dominique en cours, et aussi (Merci) de l'importance de l'école. On dira ce qu'on voudra de notre système éducatif, même s'il n'est peut être pas une machine à fabriquer des génies, au moins on essaye au maximum de ne pas fabriquer des andouilles (sinon on les Vire... oui j'ai faim lors de l'écriture et ça laisse passer des jeux de mots laids).
Bilan de cette magnifique soirée de réunion avec les parents: euh.. Ben c'est fait quoi! Un truc qui me fait rentrer chez moi après 20 heures. C'est bien connu, les profs foutent rien. Là c'est une journée de rien commencée à 8h, et qui a nécessité des heures de préparation en amont.

Ce billet n'a pas pour but de se plaindre, enfin pas uniquement. Commencer avec Claude, c'est vrai, ça met de bon poil pour le reste de la soirée. Paye ton respect. Mais de toute façon, écoute ta gamin, il est sûrement plus compétente que moi en maths, en pédagogie, ou au moins en fake news.
Ce billet a plutôt pour but de tenter de faire comprendre que prof c'est bien loin des 15 ou 18 heures de cours hebdomadaires. On est tout à la fois gardien d'enfants, acteurs, bureau des plaintes... Et le travail se ramène à la maison le soir!
Heureusement ça peut aussi être gratifiant. Et croiser un ancien élève, fut-ce au kebab, quand celui-ci vient discuter, et donner des nouvelles, c'est vraiment top!



vendredi 14 décembre 2018

épisode 122 : Ted Nasmith

En ce mois de décembre, après (trop) beaucoup de Star Wars, changeons un peu de sujet avec un illustrateur pour notre article mensuel. Oui je sais il manque ceux des deux mois précédents. Eh bien, j'ai une excuse, c'est pour le travail.
Ted Nasmith donc. Ted Nasmith est un illustrateur canadien, bien connu des fans des œuvres de Tolkien pour ses illustrations, notamment de la magnifique édition grand format du Silmarillon. Nasmith aurait même envoyé ses premières illustrations de jeunesse à Tolkien, qui l'aurait complimenté ou aiguillé selon les illustrations! Et malheureusement des soucis personnels lui firent renoncer à la proposition de Peter Jackson de rejoindre l'équipe de John Howe et Alan Lee, en charge de la création visuelle. Nous avons peut-être raté des choses fabuleuses ! Mais cessons là le verbiage, vous en avez eu déjà bien assez depuis le début du mois. Place aux œuvres. Comme d'habitude, les images appartiennent à monsieur Nasmith, un clic vous enverra sur son site.












samedi 8 décembre 2018

épisode 121 : It's aliiiiive ! ! !



Après le long épisode 120, voici une petite réflexion complémentaire, postée en un article indépendant. Le précédent m'a semblé suffisamment long et ch... intéressant pour ne pas le surcharger avec du hors sujet. Nous parlions des relations avec des intelligences artificielles. Ce qui me fait me demander exactement ce que l'on considère comme vivant.

Sans trop réfléchir, immédiatement, on pense aux êtres vivants organiques, avec d'un côté les animaux (nous sommes dedans bien sûr) et de l'autre les végétaux. Sur notre monde, ce genre de forme de vie est carbonée, mais c'est totalement insuffisant et très géocentré comme définition du vivant. Il y a sûrement quelque part dans l'univers une forme de vie composée d'autre chose, fût-ce un quelconque gaz ou paramécie.

L'écrivain Robert Forward dans son ouvrage L’œuf du dragon imagine une forme de vie à la surface d'une étoile à neutrons. Le texte évoque l'idée que la vie serait un échange d'énergie entre une entité et son environnement, lui permettant de vivre, de se développer, d'échanger et de se perpétuer. Il en découlerait que la vie n'est pas forcément organique et qu'il peut exister des êtres vivants composés uniquement d'énergie. Bien sûr, tout ceci est de la science FICTION, mais quoi de mieux que la science fiction pour explorer des idées vaguement métaphysiques ? Ou des concepts qui nous dépassent encore, et sans faire appel à des croyances religieuses.

Nombre d'oeuvres de science fiction font état de robots à l'intelligence de plus en plus sophistiquée qui finissent par développer une conscience, et notamment un sentiment d'exister, un peu à la Descartes : ils pensent donc ils sont. Et rapidement vient aussi l'idée de se sentir vivant. Je pense immédiatement à deux exemples : L'homme Bicentenaire, adapté d'une nouvelle d'Asimov et Silverberg, et Detroit Become Human, le dernier jeu vidéo de David Cage (Je n'y ai pas joué, mais Bob Lennon oui, donc clairement, je ne le critiquerai pas ici). Peu importe la façon dont le sujet est traité, nous sommes devant des androïds excessivement perfectionnés qui prennent progressivement (ou presque trop rapidement dans DBH) conscience d'eux mêmes et cherchent alors une reconnaissance en tant qu'être vivants. Et le robot bicentenaire finit par obtenir gain de cause : [AchTuNg SpOiLEr] les principales objections des dirigeants humains s'appuyaient sur son hypothétique immortalité et sur son corps mécanique. Au fil du film, le robot joué par Robin Williams remplace petit à petit son apparence mécanique par des "pièces" organiques, et finit ainsi par mourir, avec au final très peu de différences par rapport à un humain qui aurait petit à petit été soigné et amélioré en remplaçant ses organes défaillants par des organes synthétiques.


Vous ne saviez pas quoi faire de votre soirée ?


Tout ceci me semble compliquer la possibilité de donner une définition simple du vivant. La conscience de soi, un vrai niveau de conscience qui n'est pas juste programmé pour mimer la conscience peut-elle être un critère? Bien entendu, ce n'est pas un critère nécessaire. Actuellement, il ne me semble pas que les végétaux soient des formes de vie conscientes. Que fait un végétal? Il vit, grandit et meurt, sans conscience. Et une étoile? Ou notre planète? Elle est apparu, elle bouge tant dans l'espace qu'intérieurement puis finira par mourir. D'ailleurs on parle souvent d'étoiles mortes, c'est donc bien qu'elles "vivaient" non?

Selon les échelles, une montagne ou un volcan ont aussi un développement similaire. Une pierre est totalement inerte, mais se détache d'un relief qui bouge, grandit ou meurt un peu à la façon d'un bout de peau morte qu'on laisserait derrière nous, ou qu'un gros acarien aurait extrait pour construire sa maison. D'ailleurs, à l'échelle d'un acarien, pouvons-nous être perçu comme vivant ou simplement comme une partie de l'univers, montagne à creuser pour y faire une maison ?




mardi 4 décembre 2018

épisode 120 : Sith, sex & sun



La légende raconte que ce blog avait quelques lecteurs. C'est en tous cas ce que semble confirmer la lecture des statistiques sur les années 2009-2011. Et l'un des articles les plus lus parlait de Star Wars (un peu facile, je sais, mais chut, laissez moi poursuivre) et de sexe. Seulement, un peu d’update ne fait pas de mal, déjà parce que l'article en question ne parlait que de la trilogie originale, mais aussi parce que nombre de nouveaux films sortent, sont sortis ou sont annoncés en ce moment. Comme je pars un peu dans tous les sens, j'ai mis des numéros de paragraphes, autant pour la lecture que pour l'écriture.

* * * * *
Cliquez ci-dessous pour l'article proprement dit. Pour la première fois dans l'histoire de ce blog, certaines images sont à la limite du NSFW... Bonne lecture.

jeudi 6 septembre 2018

épisode 119 : Aleksi Briclot

Septembre, la rentrée scolaire, la reprise du boulot... et un nouvel article sur un artiste. Cette fois-ci, Aleksi Briclot. Travaillant le plus souvent avec l'outil numérique, Aleksi Briclot a travaillé pour des jeux vidéos (il a d'ailleurs été directeur artistique sur Remember Me), des jeux de société, de rôle... et bien sûr il a réalisé moult illustrations pour Magic (et d'autres jeux de cartes). Il est aussi dessinateur de bandes dessinées, et de comics.






samedi 1 septembre 2018

épisode 118 : Zététique de comptoir


Bonsoir tout le monde, comment ça va? Garçon, je voudrais un verre de ça! Tiens, un lecteur, qu'est ce que vous faites dans ce bouge? Bon, tant que vous êtes là, si on bavardait un peu? Déjà, on va pas parler trop fort, parce que je sais pas comment vous avez fait, mais d'habitude le patron sert pas les droïdes!

Z'avez suivi un peu ce qui se trame? J'parle des trucs secrets que le gouvernement nous planque... (chuchote) Des aliens, ou des trucs du genre, on en a vu cet été dans les Vosges....
Hahaha si vous aviez vu votre tête! Oui, je sais, on n'en a pas réellement vus, mais bon, les feuilles de choux locales ont quand même titré sur ça!! Haha! Allez voir les dernières vidéos d'AstronoGeek, et même les vidéos de ses compères Le Defakator, Hygiène Mentale, La tronche en Biais et les autres, j'ai plus leurs noms, mais ils en parlent dans leurs vidéos!







Enfin, c'est top, c'est des zététiciens qui montrent facilement que les prétendus experts en crop circles, interventions alien ou énergie cosmique sont au mieux des doux rêveurs ou des charlatans qui vont tenter de te vendre des bouquins plein de bullshit et au pire des types qui vont te convaincre que l'énergie cosmico-tellurico-new age truc va remplacer tous les méchants vaccins et soigner ton cancer.

Ah, désolé, je croyais que tu savais de quoi je parlais; ou alors t'as déjà enquillé la bière de trop... La Zététique, c'est l'art du doute, l'étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux ou pseudo scientifiques.... Si tu veux commencer facilement lis "Devenez sorciers, devenez savants" de messieurs Broch et Charpak, et puis tu vas ensuite regarder tous les épisodes d'hygiène mentale. Ça aidera à affûter ton esprit critique. Tiens, une anecdote rigolote: à l'écriture de cet article, j'ai jeté un oeil à la page Wiki du livre de Broch et Charpak. La page annonçait que des "scientifiques" critiquaient le livre... Tiens, v'la ma modification: en rouge supprimé, en vert, ajouté, sans trop de mépris j'espère...


Comme quoi, toujours garder son esprit critique! Avant de me dire que c'était n'importe quoi, je me suis étonné que le terme "scientifique" soit utilisé sans plus de précision. Les CV de ces deux énergumènes sont disponibles sur la toile, et oui, ils ont fait des études scientifiques.... Après leur bac... Moi aussi... Mais de là à me prétendre scientifique... Et puis bon, le lien qui pointe vers paranormal.info...

En tous cas, ça m'a bien fait marrer, parce que forcément y a plein de nouvelles vidéos de J.C. Bourquin. Tu te rappelle pas? Le conspirationniste qui lutte contre les groupes de Jésus Omega! Retourne voir les SLG, c'était fun. Ah mince, je crois que le patron t'as grillé, bouge vite tes circuits de là! On se revoit bientôt, ok? C'était cool de discuter avec toi! Même si j'avais un peu l'impression de parler tout seul... Bizarre...



samedi 18 août 2018

épisode 117 : Chère Hadopi

Bonjour chère Hadopi, 

Je t'écris ce petit mot pour te dire bonjour, déjà, un peu de politesse c'est toujours bien. Et puis bien sûr, pour prendre quelques nouvelles, en plus de celles que m'envoient les médias à grande diffusion quand j'ai la faiblesse de les écouter (un peu de Radio, n'allons tout de même pas jusqu'à allumer BFM, je suis sûr que ma Box TV n'apprécierait pas d'être dérangée une fois tous les six mois pour ce genre de contenu cultur... euh, enfin, bon, tu m'as compris).



Il paraît que tu n'es pas morte ! Grande nouvelle, ça fait plaisir.. euh, façon de parler hein, sans vouloir t'offenser bien sûr. Et en plus, il paraît que tu as mis les bouchées doubles pour lutter contre le méchant contrevenant qui pirate et mange les marges des majors depuis son client Torrent. Bon, je ne vais pas t'embêter à te dire ce que je pense vraiment des marges que se font les éditeurs, par rapport aux auteurs, parce que là, on commence à taper sur le système entier, et qu'au final, à t'écrire depuis mon PC entre mes goodies Star Wars et ma collection de DVD du Seigneurs des anneaux, je me sens quand même un bon rouage du système.

Mais je me posais une petite question : il semblerait que tu saches exactement ce que les méchants pirates (bouhh) téléchargent depuis leurs navires bêtement localisés dans les eaux territoriales françaises. Mais du coup, quand tu enguirlandes M. Sparrow pour la BO de Star Wars, comment savoir si ce bon monsieur n'a pas en sa possession une copie physique de l'oeuvre du délit ?
On a toujours le droit de copier un DVD de sa collection personnelle, pour les vacances par exemple? Il s'avère que je reviens justement de vacances (navré, je ne me souvenais plus de ton adresse physique pour la carte postale), et qu'avant de partir j'ai récupéré quelques films. Ah, je te vois venir, tu veux directement mettre "voler", mais descends donc de tes grands chevaux et laisse-moi finir. Cela va de soit que je possède ces œuvres sur un quelconque support acheté avec de vrais deniers imposés par ton patron. Alors, alors ? C'est autorisé ça non ? Comment fais-tu pour savoir si on a juste fait l'équivalent d'une copie de bluray parce qu'on ne veut pas se trimbaler avec sa platine de salon et sa télé dans le train?

Bon, c'est vrai qu'il y a dix ans, j'avais pas vraiment trop de revenus (c'était rigolo les années étudiantes à bouffer des pâtes pour acheter du Star Wars). Mais maintenant, j'ai une certaine collection de DVDs et Blurays, un compte Netflix, un compte Amazon... Ils avaient des cookies, j'ai pas pu résister. Donc plein de moyens tout à fait légaux de pouvoir regarder des films. Et donc voilà le souci : ça m'embêterait un peu (je ne dis pas ça uniquement pour te faire plaisir) de recevoir de tes nouvelles; à moins que tu ne m'écrives aussi gentiment, avec des photos de tes vacances par exemple. Surtout pour des œuvres dont j'ai légalement le droit de disposer, pour moi, à ma guise. Pourquoi télécharger? Parce que mon ordi fixe ou ma platine bluray sont un peu compliqués à transporter, que Netflix et consorts sont quand même vachement dépendants du réseau, et que leurs options de téléchargement sont pas évidentes à mettre sur un disque dur externe... Et puis, c'est pratique, mais j'aime toujours pas le streaming. Qui me le rend bien, quand je m'affale dans mon fauteuil, après une dure journée de travail, et que ma télé me dit "Netflix éprouve des difficultés à récupérer ces titres, essayez plus tard". Alors que je paye pour un service, ce genre de moment me fait regretter mon .avi qui se lit sans souci.



Voilà, voilà, sur ce, j'espère quand même que tu as pris quelques jours de vacances par ce bel été. Et que tu t'hydrates bien, ce serait dommage de ne pas passer la saison. Et puis, crois-moi, si j'ai téléchargé du Star Wars (oui, oui), eh bien, forcément j'ai les copies physiques, tu te doutes bien, pas acquises Day One mais presque.

Bonne nuit, et à bientôt, mais le plus tard possible :)

Ernest

mercredi 8 août 2018

épisode 116 : John Howe

Reprenons notre série d'article sur les artistes que j'aime beaucoup. Ce mois-ci, John Howe, l'un de mes artistes préférés, que j'ai découvert à travers ses œuvres sur les textes de Tolkien, avant qu'il ne soit chargé de la direction artistique des films de Peter Jackson, avec Alan Lee (qui fera sûrement l'objet d'un autre billet, un autre mois). Cela a dû contribuer à ce que j'apprécie vraiment le visuel des films de Jackson. Howe a d'ailleurs participé à d'autres de mes univers favoris : il a fait de magnifiques peintures pour Confrontation de Rackham (la première illustration représente d'ailleurs un Cynwäll, la version numérotée et signée est bien le seul elfe que j'accepte d'avoir dans mon salon) et quelques cartes pour Magic. N'hésitez pas à vous procurer l'un de ses livres, ou à voir l'une des expositions qu'il fait de temps à autre en Europe (il habite en Suisse). Comme d'habitude, les illustrations appartiennent à John Howe (ou aux divers ayant-droits), un simple clic sur n'importe laquelle vous emmènera sur son site personnel.








jeudi 2 août 2018

épisode 115 : Oraux de rattrapage

Ça fait un petit moment que je ne t'ai pas partagé de musique, toi, cher lecteur esseulé qui se demande encore ce qu'il fait ici. Et comme ça fait presque 10 ans, voici de quoi rattraper un peu le retard. En revanche, si tu es un habitué de la maison, tu ne seras pas perdu, voire même, peut-être satures-tu de ces morceaux de musique? Peu importe, écoute, c'est bon ! Sans réellement changer de registre par rapport à ce que j'avais partagé avant, on va cette fois faire un peu plus varié niveau styles. Et un peu plus propre niveau vidéos et clips. Et si tu veux juste écouter, il y a la playlist Deezer, voici les ingrédients : il te faut un compte Deezer (un compte web gratuit suffit) et un AdBlock pour les publicités.





Commençons en douceur par du Faun, que j'ai découvert grâce à Omnia :



Pour la suite, clique là-dessous.

samedi 28 juillet 2018

épisode 114 : Une petite tranche de Soylent?

Un blog c'est un peu comme un cahier, avec des croquis, des idées griffonnées à droite ou gauche, et de temps à autre un bout de texte complet qu'on veut montrer. J'avais laissé en plan pas mal d'articles dans la section brouillon : des choses qui vont d'articles à demi écrits, à de simples idées, posées là, en me disant que j'écrirai l'article idoine plus tard. Bon, depuis 10 ans, les idées je les ai oubliées, mais il reste quelques petits bouts de textes. Du coup, je fais du cadavre exquis avec moi même... très conceptuel tout ça... Le début de ce qui suit a été écrit pour l'épisode 100. Et la suite est toute fraîche, sachant que je n'ai strictement aucune idée de la direction que je voulais emprunter...



La sueur coulait sur le front crasseux de l'homme. Jadis roux et courts, ses cheveux tombaient maintenant sur ses épaules, noyés dans la poussière et la saleté. Une barbe rousse et hirsute lui mangeait le visage, dissimulant à grand peine la cicatrice qui courait de son orbite gauche à son menton, fendant sa bouche en un rictus figé et presque ironique. Vestiges de son armure et de sa cape, ses hardes le mettaient au ban de la société dans chacune des villes qu'il avait traversées sur le trajet du retour. Seule son épée, dissimulée dans un fourreau rafistolé, gardait un peu de la superbe qui l'animait quand il avait quitté son foyer pour partir sur les routes, il y avait huit années de cela.
Il en avait tant vu en huit ans que plusieurs vies entières lui semblaient s'être écoulées. Mais il se rappelait vaguement, il avait quitté son pays... impossible de se souvenir d'un nom, d'ailleurs même le sien avait déserté sa mémoire depuis longtemps. La solitude, le dénuement, les épreuves qu'il avait traversées, les créatures horribles qu'il avait fuies ou vaincues... Tout ceci dans un seul but. Trouver le talisman de Xénon et le ramener pour pouvoir tuer le Maître. Trouver le talisman de Xénon et le ramener pour pouvoir tuer le Maître... Il n'avait plus en tête que ce leitmotiv. Et depuis que la lourde chaîne en bronze, soutenant le fameux talisman, mordait les chairs de son cou, sa rengaine ne le poussait plus seulement en avant, mais elle le maintenait en vie, effaçant sa fatigue, muselant sa faim, guidant ses pas sur le trajet de retour. Vers le dénouement de sa quête. Vers sa cité, et vers le palais du Maître.


Son entrée dans les faubourgs s'était quasiment faite sans encombre. La population semblait encore plus raser les murs que lorsqu'il était parti et les troupes du maître patrouillaient, toujours omniprésentes, mais la tradition de la garde de la porte sud était toujours au laxisme. Et un vagabond, sale, puant et l'air illuminé était rarement considéré comme une menace pour la sécurité de l'état. Ses pas l'avaient mené machinalement vers la Place aux Ours, et son tableau d'affichage public, véritable état des lieux de la vie dans la cité. Il avait failli ne pas reconnaître le lieu: les chênes millénaires sculptés qui donnaient son nom à la place n'ombrageaient plus les pavés irréguliers. Ils avaient cédé la place à un gibet où se balançaient doucement plusieurs cadavres, certains morts depuis plusieurs jours. Le panneau d'affichage, quant à lui n'avait pas bougé, mais présentait maintenant uniquement des tracts à la gloire du Maître ou des avis de recherche contre divers traîtres, terroristes, ou tout opposant au Maître. Toutefois la répression avait dû gagner en efficacité vu le nombre limité de primes. D'ailleurs, en soulevant un parchemin vantant l'honnêteté et la bonté de la justice du Maître, l'homme resta figé devant une représentation naïve d'un groupe de jeunes gens affublés d'une prime de 180 couronnes. Les affiches placardées au dessus avaient empêché l'illustration de complètement disparaître, mais le texte et notamment les noms avaient été effacés par le soleil.
La voix lancinante qui guidait ses pas depuis des années et la tension de la chaîne du talisman autour de son cou semblèrent soudain passer à l'arrière plan, tandis que l'homme sentit des larmes tracer des sillons dans la crasse recouvrant son visage. Ses quatre amis étaient morts depuis longtemps, tombés les uns après les autres, les revoir ainsi, même sous un trait si grossier l'avait bouleversé. Et là, au centre de l'illustration, cheveux roux et visage étrangement juvénile, c'était lui, à côté de Myra! Myra... Il ne retrouvait pas les noms des autres, mais comment avait-il pu oublier celui de Myra? De vagues sensations, des images de joie passée lui revinrent. Les détails et le reste de son passé continuaient pourtant à lui échapper, occultés par sa rengaine incessante, maintenant renforcée par un renouveau de haine envers le maître. Un coup de hampe dans les côtes le fit sortir de ses pensées en sursaut.

*

lundi 23 juillet 2018

épisode 113 : Ntelfix en vrac

Ceci n'est pas qu'une infâme publicité pour un site de streaming légal, dont le nom en lettres rouges commence par N. Mais ça fait globalement un an que j'ai souscrit un abonnement, et j'ai regardé ou découvert plein de trucs, plus ou moins bien. Et en suivant les sorties très régulières d'articles critiques que la majorité de mon lectorat publie comme des "vracs", je me suis dit que j'allais faire de même. En éditant l'historique, j'ai regardé tout pile 1138 épisodes/films/contenus vidéos sur cette plateforme. 

Encore une perche tendue pour parler de Star Wars ?

Alors, place au bilan, non exhaustif, parce que bon, le but c'est quand même que vous restiez jusqu'à la fin de l'article... Et je ne vais causer que des œuvres que j'ai découvertes cette année.

Speed Racer : c'est très beau, excessivement flashy, et avec un fond plus profond qu'il n'y paraît au premier abord. Le scénario n'est pas forcément le truc le plus original filmé par les Wachowskis mais ça fonctionne bien et offre des belles scènes de course.

Marvel's Iron Fist, Jessica Jones, Luke Cage, Daredevil, Defenders et Punisher : alors, la première saison de Jessica Jones est vraiment très bien (parce que David Tennant en meilleur super méchant depuis des lustres), Daredevil est assez sympa aussi, les 2 saisons de Luke  Cage (la série afro américaine de Marvel) offrent une ambiance sympa mais un scénario plus que poussif, et le reste des séries a très peu d'intérêt. Et puis Iron Fist, c'est pas totalement mauvais, mais presque... 

Il est de retour : ça c'est le film dont on se demande ce qu'il fait là. C'est un film allemand qui part du principe qu'Hitler ne meurt pas dans son bunker mais se retrouve téléporté à notre époque, au même endroit. À aucun moment il ne se cache ou dissimule son identité, et il finit star de la télé avec une influence grandissante parce que les gens le prennent pour un acteur provocateur et subversif. Plein de bons questionnements sur notre société actuelle.

Er ist wieder da! Allez le voir!

Les Goonies : bon, ok, je l'avais déjà vu, c'est juste l'occasion d'une critique sur la plateforme : le catalogue augmente mais certains films disparaissent sans crier gare... Et c'est très frustrant, en payant un service, de se croire posséder le film, comme on posséderait un DVD, puis de voir que le mois d'après il a disparu furtivement....

Breaking Bad : une excellente série, vu le temps depuis lequel elle est sortie, et vu la quantité de produits dérivés, je ne perdrai pas de temps à parler du pitch. La série est bien réaliste, Bryan Cranston est vraiment très bon, à la fois en père de famille et en fabriquant de drogue. La série prend bien aux tripes, ce qui est aussi peut être sa faiblesse: la descente de Walter White est telle qu'au final on est presque content que la série soit finie pour pouvoir passer à un truc plus léger. 

Bright : Will Smith dans un film noir qui prend place dans un univers à la Shadowrun mais sans les droits d'adaptation. Au final, on est devant une enquête de police paranormale qui ne va pas révolutionner le cinéma mais qui reste un divertissement sympa. La ségrégation contre les orcs sert à critiquer le racisme dans notre société, cela dit on ne peut pas dire que cela soit fait de façon subtile, plutôt au tracto-pelle. Reste que l'univers est sympathique. Un film entièrement Netflix, avec aucune autre diffusion.

Le trailer de la suite : "si des gens jouent à Shadowrun..."

New girl : une sitcom à la Friends, sympathique, on y évite les rires pré enregistrés. Pas forcément novateur, mais bon, y a Zooey Deschanel. Voilà, pas grand chose à dire de plus.

Stranger Things : la série qui se vante d'être un concentré de nostalgie des années 80. Et en effet, on a l'impression de voir la bande de gamins des Goonies ou de E.T.. Au delà de l'exercice de nostalgie, la série est vraiment très bien, un peu lente peut être, mais c'est dans son ADN, souvenez-vous, avant les films se permettaient de la mise en place et tout n'explosait pas dès les premières minutes. D'habitude je n'aime pas trop les personnages joués par des enfants, mais là aucun souci. Je préfère la saison 1, même si Sam-Mikey Gamegie joue dans la seconde.

The end of the F***ing world : une mini série vraiment décalée, assez dérangeante mais très très bien; à ne simplement pas regarder quand on recherche un truc joyeux; parce que bon, c'est de l'humour noir, certes, mais quand même très très noir. Les deux personnages principaux parlent sous forme de voix off et donnent le ton très vite : James nous explique qu'il pense être un psychopathe, et qu'à neuf ans il a plongé la main dans un friteuse pour ressentir quelque chose, et qu'il est en quête d'un humain à tuer pour changer des animaux... Mais ça se regarde d'un coup, les épisodes sont courts, on en redemanderait !

Van Helsing (la série) : enfin la série.... Juste l'épisode 1... Parce que le scénario était tellement naze, le jeu des acteurs, les décors et la photographie criaient tellement le navet que je n'ai pas réussi à aller au delà. Ah oui, juste un truc, "Van Helsing", niveau ambiance je m'attendais pas à du contemporain avec des mitraillettes et des zombies... 

Black Lightning : à part le concept de la famille entière qui a des supers pouvoirs, rien de bien novateur ni fondamentalement de très intéressant. La série afro américaine de DC. Vous avez sûrement du temps pour aller regarder autre chose.

Altered Carbon : une série de SF avec du budget et de l'ambition. Le concept principal est que l'on peut télécharger son esprit de corps en corps et ainsi éviter la mort de son enveloppe physique. La série prends la forme d'une enquête avec un côté film noir, et en creusant plus ou moins ses sujets aborde des thèmes commela religion,  l'intelligence artificielle.... Certains épisodes sont un peu confus, mais globalement une bonne série, vous pouvez y aller.

Dirk Gently : YES ! BEST SÉRIE EVER ! Bon, c'est peut être l'enthousiasme post visionnage, mais pour que je regarde une série deux fois d'affilée... Totalement ma came! Deux saisons, deux histoires quasiment séparées, deux univers totalement déjantés, qu'on ne comprend qu'après plusieurs épisodes. Tous les personnages sont très bons, barrés mais très bons. Et Elijah Wood a sûrement gardé la babiole de Sauron parce qu'il ne prend pas une ride !

Orange is the New Black : ça c'est la bonne surprise alors que j'y allais sans grande conviction. Je ne sais pas quel est le degré de réalisme de la description de la vie dans une prison de basse sécurité, mais on rentre très vite dans l'ambiance. On pourrait arguer qu'on tombe dans certains clichés mais tout est plutôt bien écrit. Les personnages venant des diverses couches de la société et de diverses origines, on peut alors développer plein d'intrigues différentes, notamment grâce à des flashbacks, puis voir comment toutes ces femmes apprennent à vivre ensemble. Bon, certains épisodes semblent un peu inutiles quand ils parlent d'un personnage qui ne nous a pas fait vibrer. La saison 6 arrive bientôt, vous avez juste le temps de (re)regarder les cinq premières.

The Musketeers : une série en costumes, vaguement inspirée de l'oeuvre de Dumas. Les scenarii ne sont pas forcément fous mais l'ambiance est vraiment très sympa, légère tout en se permettant des épisodes plus sombres. J'y ai retrouvé un peu de l'esprit que j'aime dans la série Zorro de Disney. Bon, après, les décors ne sont pas très fidèles... Prague, ce n'est pas Paris. Mais on passe à chaque fois un bon moment. Et puis le rôle du cardinal de Richelieu va si bien à ce bon docteur Capaldi.

Le thème principal, on sent bien la patte de Murray Gold, compositeur attitré des saisons modernes de Doctor Who.

Snowpiercer : un excellent film post apo qui prend aux tripes dès le début. Toute l'humanité survivante est dans un train qui ne s'arrête jamais. La façon de filmer au début montre bien le côté exigu du train, et très pesant, très sombre (des plans ont un angle qui montrent bien que les personnages sont entassés les uns sur les autres) avant de s'ouvrir vers l'extérieur grâce à la vue par les fenêtres. Même s'il ne s'agit que d'une illusion de liberté, car tout ne reste qu'un grand huis clos.
Un mot de la très grande violence du film. Sans être forcément très gore, le film est très violent, par certains certaines scènes de combat, mais surtout par des scènes plus psychologiques, comme la “ punition” en exposant au froid le bras d'un homme ou le récit du héros sur les premiers jours dans le train, qui lui ont appris le goût de la chair humaine, avec une prédilection pour la viande plus goûteuse des bébés…
Une question de cohérence m'a taraudé pendant tout le film: pourquoi s'encombrer des derniers wagons? La réponse vient sur la fin. Reste la question suivante: pourquoi ne jamais s'arrêter? Pourquoi ne jamais aller explorer? Nous dirons que la Machine qui fait avancer le train et maintient tout le bouzin à bonne température en fournissant une énergie illimitée ne doit pas s'arrêter…
Au final, un film post apo, mais il pourrait s'agir d'une dystopie sans même avoir le côté post apocalyptique. La planète se résume quasiment au train, et cela pourrait presque n'être qu'un prétexte, pour mettre en scène ce genre de conflit de caste.

Frontier : Jason Momoa, des jolis costumes mais un budget et des décors qui semblent tout de même limités et un scénario un peu confus. Pas grand chose à ajouter. Si ce n'est que vous êtes fans de Ronon Dex ou de Khal Drogo, allez plutôt mater Star Wars the Clone Wars avant la reprise de la série.

La Casa de Papel : un très bon concept pour une série qu'il fallait que je regarde pour pas paraître vieux jeu. L'occasion d'une autre critique sur le fonctionnement de Netflix qui annonce cette série comme une "série originale Netflix" alors que non ! Ils l'ont achetée et en sont les diffuseurs exclusifs hors d'Espagne, mais pas les créateurs ! Et la progression est lente , rythmée d'épisodes un peu grotesques: les personnages se mettent à faire n'importe quoi, ce qui crée l'intrigue, mais en fait, le plan est tellement parfait que c'était prévu! Et au bout de 4 comportements débiles, mais prévus, on se demande juste pourquoi avoir recruté ces abrutis si on avait prévu qu'ils allaient faire de la merde toutes les deux heures... Au final, il y a quand même de beaux moments de bravoure qui en font une bonne série !

Bellaciao, popularisé par la Casa de Papel. Un chant de partisans ITALIEN, bien trop repris par des chanteurs (hum) français...

mardi 17 juillet 2018

épisode 112 : Addendum multimédiartistique

L'autre jour je parlais des modifications qu'un réalisateur ou un dessinateur pouvait effectuer sur son œuvre, une fois celle-ci déjà publiée, diffusée, mise à disposition d'une communauté qui peut déjà se l'être appropriée. Il semblerait bien qu'on ne peut pas impunément toucher à une oeuvre d'art, même si l'on en est le créateur. 

Mais pour autant, ça ne semble pas affecter toutes les "sortes" d'art. Oui, d'après notre encyclopédie en ligne préférée, on retrouve, avec les qualificatifs idoines (premier art, deuxième art...) et plus ou moins dans l'ordre : architecture, sculpture, peinture et dessin, musique, littérature (au sens large), scène (pareil, ça ratisse large), cinéma (le 7ème), puis les "arts médiatiques", la bande dessinée (le 9ème) et enfin le jeu vidéo.

Tiens, justement, comme je suis en train de me balader sur Hyrule pour la première fois, c'est justement le jeu vidéo qui m'intéresse pour commencer cet article.




C'est plutôt joli hein, Breath of the Wild ?


"Pour sûr qu'c'est artistique" le jeu vidéo. Mais contrairement à nombre d'arts précités, ici l'oeuvre n'est pas aussi figée que dans le cinéma ou la sculpture par exemple. Personne ne se plaint d'une mise à jour faite correctement, même s'il ne s'agit que d'un upgrade graphique. Vous vous imaginez la Joconde mise à jour pour avoir une texture de peau en 4K? MaJ, Patches, DLCs, Extensions... un même titre va pouvoir offrir une expérience totalement différente à chaque joueur (sans parler du ressenti subjectif de chacun bien sûr), et même une expérience qui va évoluer au fur à mesure de la vie du jeu.

Il y a d'autres formes d'art qui offrent un peu ce genre d'"expérience"; comme le théâtre par exemple. D'une représentation à l'autre, selon la salle, la logistique, la fatigue des acteurs... et bien sûr d'un metteur en scène à un autre, l'expérience change pour le spectateur. La substantifique moelle reste la même mais le côté cosmétique évolue sans cesse. D'ailleurs on voit même des représentations de théâtre classique adaptés dans un décor et avec des costumes modernes. Pour autant personne n'a jamais essayé de remettre au goût du jour les costumes sur un tableau ou dans un film (en 4K, et en survêt' la Mona Lisa). Parce que à part un nettoyage de l'image pour s'adapter à la haute résolution, le moindre changement visuel dans un film déclenchera des levers de bouclier (ou des conneries de la part des rageux de l'épisode 109). Pauvre George qui voulait déployer un patch graphique pour virer certains bugs...


Alors pourquoi le jeu vidéo ne subit-il pas les critiques de puristes qui voudraient continuer à jouer en 400x600 aux vieux jeux qui ressortent en HD, ou qui refuseraient tout patch pour éviter un bug graphique ou scénaristique ? Oui, je vous en pose de ces questions... J'avais ça en tête l'autre jour en écrivant sur Don Rosa et George Lucas. Mais d'ailleurs, ça soulevait aussi le problème des traductions diverses.

Don Rosa avait modifié la version française de ses histoires pour y réintroduire dans certains cas la vraie traduction quand certains traducteurs avaient adapté voire carrément modifié son texte au profit d'une version qu'ils préféraient. Évacuons immédiatement les mauvaises traductions de Star Wars : je n'en parlerai pas plus parce que les exemples/articles/top10 pullulent sur la toile. Il convient néanmoins de noter que notre cher George n'a pas modifié les noms existant dans la VF alors que la trilogie classique a été traduite au bulldozer...


Au bulldozer, on vous dit, ma p'tite dame !
Puisqu'on vous dit que C-3PO ça s'prononce "sispéo" !



L'exemple que j'ai en tête immédiatement en terme de (re)traduction, c'est l'oeuvre de Tolkien. A commencer par le Hobbit, le premier à être ressorti en 2012 avec la nouvelle traduction de Daniel Lauzon. Je n'ai pas lu l'intégralité du bouquin retraduit, et le but n'est pas ici de critiquer son travail (ça vous rappelle quelque chose) : c'est un professionnel qui, à n'en pas douter, a fait son travail du mieux possible, et de façon "plus moderne et légère", en s'évertuant "à appliquer les consignes de traduction laissées par J.R.R. Tolkien dans le texte qu'il a adressé aux traducteurs" comme nous explique le site Tolkiendil

La communauté des lecteurs de Tolkien semble adopter un point de vue différent des fans de Star Wars. Comme on peut l'entendre ou le lire lors de l'interview de l'auteur, le but de refaire une traduction (au moins du point de vue du traducteur et des lecteurs) était de moderniser le texte, et de le rendre plus proche du texte original, de la volonté de Tolkien. Parfois même de surprendre le lecteur en s'approchant du sens profond quand la traduction des années 70 avait pu faire des concessions; et retranscrire aussi l'idée que le Hobbit est à la base une oeuvre pour enfants. Pour les détails sur les termes qui ont été modifiés par rapport à l'ancienne traduction, et donc par rapport à la version française des films de Peter Jackson, je vous laisse lire l'interview en entier. 


Il est indéniable que le traducteur a fait un réel travail poussé, motivé par le respect de l'oeuvre, et pour fournir au lecteur un texte plus agréable, au plus proche de l'anglais.  Mais dans ce cas-là, les sites de fans ne semblent pas crier à l'hérésie ou au calcul financier. Elle a l'air bien cette communauté là ! J'ajouterai juste à cette débauche de motivation légitime, celle de l'éditeur. Éditeur qui risquait de perdre l'exclusivité des nouveaux textes et qui ne s'est pas privé de mettre bien en avant "sa" nouvelle traduction, plus fidèle à l'oeuvre de Tolkien. Ecoutez ... Ah non, il ne me semble pas entendre de foule en colère... Décidément, elle est cool cette communauté. Une fois de plus, une question : pourquoi certains choix, faits avec les mêmes motivations, avec au final des résultats que l'on peut qualifier d'équivalents, ne sont pas du tout perçus par les lecteurs/spectateurs/clients de la même manière ? 

De la même manière, toujours avec le même univers, quand Peter Jackson sort les versions longues de ces films (je parle du Seigneur des Anneaux, la faiblesse du Hobbit cinématographique, version longue ou courte est un autre problème qui ne sied pas à cet article), on rachète, s'extasie, sans le vouer aux gémonies. Les versions longues et autres director's cut tant qu'elles n'ont pas derrière elles une communauté fanatisée semblent plutôt bien acceptées (et ne me dites pas que c'est parce que George en a trop fait, sinon, va falloir qu'on cause des 7 ou 8 versions de Blade Runner...).

Je vous laisse avec toutes ces questions sans réponses... et je m'en retourne faire un petit tour sur Hyrule, avant de passer à Nilfgaard, mais ceci est une autre histoire...