dimanche 27 mars 2011

épisode 99: Les artifices du petit écran

Tiens, juste pour le plaisir de critiquer la télévision. Alors oui, y a plein de postes de télévision qui sont en 4/3, et donc diffuser des programmes en 4/3 ça permet d'avoir une image plus grande... Mais pitié pas le cinéma ! Couper les bords d'un film en 16/9 pour le faire passer en 4/3, c'est juste un sacrilège. Un peu comme couper la tête de la Vénus de Milo pour la faire rentrer dans une vitrine (quoique, on a déjà fait ça avec ses bras et personne ne s'en est plaint). Un peu comme raccourcir les Mémoires d'Outre tombe pour en faire un roman-photo, enfin quoi, ça ne se fait pas !!
Et puis outre le côté sacrilège, il y a une telle perte d'information que certains gags entiers sont retirés à cause de ça. Et je ne parle même pas (ah ben si en fait) des scènes mal cadrées, ou les 2 protagonistes à droite et à gauche sont réduits à leurs nez sur le bord de l'écran...

Vous vous rappelez de Fight Club ? Au début, Tyler travaillait dans un cinéma, il mentionne les "brulures de cigarette", repère entre chaque bobine, difficile en 4/3...

Comment ça il montre juste le bord de l'écran ?!?





Et un peu plus vieux, le Jour le plus long, le fameux coup des bottes, mais mais quelles bottes ?



Eh bien oui, elles sont à l'envers !!!







Ceci dit, la télévision fait aussi de très bonnes choses quand elle n'essaye pas de saccager le cinéma. Je viens juste de finir l'excellente série Dr Who et son spin-off Torchwood. Un univers très complet, tout plein de petits cross-overs et de jouissifs clins d'œil, l'une des séries les plus longues de l'histoire (une continuité depuis 1963, il faut le faire !). Un jour j'en ferais un article un peu plus complet. Peut-être.

Ah et puis au fait, c'est le 99ème article que je poste (bon, réellement ça doit faire 100 ou 101 mais les piratages ne comptent pas dans mon décompte officiel). Le prochain, c'est le 100ème !!! A moins qu'il ne s'agisse directement du 101ème, si j'ai pas l'inspiration pour faire un truc sympa qui marquerait le coup... On verra bien.

jeudi 24 mars 2011

épisode 98: La science à friction

Résultat d'une des nombreuses discussions avec Amaury, qu'appelle-t-on vraiment la science fiction ? D'après la définition, c'est un genre (autant en littérature qu'au cinéma) basé sur ce que pourrait être le futur. Et comme son nom l'indique, la vision du futur est basée sur la science, sur les développements technologiques tels qu'ils pourraient être en fonction des technologies actuelles. Ne sont pas censés faire partie de la science-fiction tous les domaines fantastiques ou magiques; on peut aussi parler d'anticipation.

La confusion que tout le monde fait souvent, c'est de confondre la forme avec le fond. Le lieu où se passe un film, le cadre de son action ne suffit pas à définir le film. Un bon exemple est un film que j'ai vu récemment; il s'agit du film Les Proies, avec Clint Eastwood, un huis-clos oppressant et glauque dont voici la bande-annonce:



Le fait que l'intrigue se déroule aux États Unis lors de la guerre de sécession (tout comme le Bon, la Brute et le Truand) n'en fait en aucun cas un Western. De la même manière, ce n'est pas parce qu'un film se passe dans le futur qu'il s'agit de science-fiction.


La science-fiction doit toujours mettre en scène des faits impossibles dans l'état actuel de la civilisation et de la science. Le monde imaginaire ainsi créé ne doit relever ni du merveilleux, ni du religieux. Et Star Wars (pour prendre un petit exemple comme ça) n'est pas vraiment de la science fiction. Certes, cela se passe dans un univers futuriste mais l'histoire pourrait bien être transcrite dans un autre univers, sans science (un peu comme dans Eragon). Il s'agirait plutôt d'aventures spatiales.
Le meilleur représentant de la science fiction c'est Fondation (avec presque tous les bouquins d'Asimov). Toute l'histoire est basée sur le développement scientifique de la Fondation, et la psycho-histoire de Hari Seldon. De même la série des Robots. Ils ne s'agit pas d'aventures avec des robots mais bien d'une histoire basée sur l'avancée scientifique qu'est la création robotique.

Il ne faut pas confondre non plus la science-fiction avec la sociale-fiction, qui si elle aussi se passe dans le futur, n'est pas basée sur une avancée ou un développement scientifiques mais plutôt sur une avancée sociale. Comme oeuvre référence de ce genre on trouve ainsi Le Meilleur des Mondes de Huxley; ou 1984 qui serait au croisement entre sociale et science-fiction.



Les gnomes de Pratchett: "La Science-fiction, c'est de la fantasy avec des boulons"


Et pour finir (parce que ça me fait plaisir et que j'adore ce résumé, et encore plus le bouquin dont c'est la quatrième de couverture), un petit résumé. Je remets en jeu le bocal de cornichons offert ICI et j'ajoute même une tablette de Galak pour qui trouvera d'où ça vient (sans faire mumuse avec Google parce que Google il connaît et qu'il en aurait rien à cirer d'un bocal de cornichons).

"Dans un repli du continuum, la Force Sombre attend. Deux cents cuirassés armés en guerre et qui n'ont jamais servi. Depuis des dizaines et des dizaines d'années, ils sont tapis, seuls, silencieux, effrayants. Mais Talon Karrde, le contrebandier, marchand d'armes et de mondes, a découvert le secret. Là-bas, dans la galaxie, les planètes flambent, les systèmes tombent tour à tour..."

dimanche 20 mars 2011

épisode 97: Question à 1000 Dinars

Alors, ça y est, la communauté internationale, chapeautée par l'ONU a décidé d'intervenir en Libye. Évidemment, on ne pouvait rester de marbre devant une population qui souffre. Mais tout ceci ne sent-il pas un peu l'hypocrisie ? Combien de populations d'Afrique Noire sont opprimées sans que personne ne s'y intéresse ? Seulement voilà, l'Afrique centrale c'est plus loin de nos côtes, aucun réfugié ne peut facilement débarquer sur les côtes européennes. Et puis bon, niveau pétrole c'est pas trop ça non plus... Alors posons-nous la vraie question: certes, il y a un côté humanitaire, mais pourquoi l'occident intervient-il vraiment en Libye ?

Et forcément, si on attaque un dictateur, même en ayant reconnu l'opposition comme seul vrai représentant du pays, on se retrouve en guerre. Kadhafi menace tous les pays autour de la Méditerranée de représailles. Peut importe, au nom du bien fondé de l'action, on attaque quand même. Avouons évidemment que l'action "humanitaire" se limite aussi à des pays qui ne sont pas censés avoir l'arme nucléaire... Si jamais la population nord-coréenne décidait de se soulever (bon, vu la dictature là-bas, ils peuvent pas faire grand chose), irait-on aussi au secours de ce peuple ?

Ah oui, les libyens manifestent "de leur plein gré" pour sauver leur guide, leur Führer...



Voilà, ca m'arrive pas beaucoup de faire de politique ou de commenter l'actualité ici, mais là comme ça, je me posais des questions sans vraiment avoir de réponse...

samedi 19 mars 2011

épisode 96: John Avon

Ça fait plus d'un mois que j'avais pas posté un article sur un illustrateur, eh bien voilà, c'est réparé ! Cette fois-ci, un dessinateur que tous les joueurs de Magic connaissent bien, John Avon. Créateurs de couvertures de romans, il a surtout livré plus de 200 œuvres pour Wizard of the Coast et son jeu de cartes à collectionner. Sa spécialité, ce sont les terrains de base; avec de magnifiques forêts. Originaire de Cardiff, peut-être doit-il son talent à la présence de la faille... Je crois qu'il faut que j'arrête mes divagations dans le Whoniverse et que je laisse la place aux illustrations.








mercredi 16 mars 2011

épisode 95: "Pour la grande Union Soviétique !!!"

Un petit cadeau pour les amateurs d'histoire récente. Je n'ai pas pour habitude de faire politique dans ce blog, et encore moins de propagande, mais le régime en question étant tombé en désuétude depuis longtemps (quasiment tout comme le communisme d'ailleurs), je ne déroge donc pas à mon habitude. Je tiens donc à vous présenter ici un petit opuscule issu des archives familiales. L'ouvrage en question s'intitule "U.R.S.S. 100 questions 100 réponses" et c'est avec un plaisir non dissimulé que je vais en tourner la couverture. Et pour bien me mettre dans l'ambiance, quoi de mieux que l'hymne soviétique ?



Les premières pages ne sont qu'une description presque grand-gignolesque de ce grand pays qu'était l'U.R.S.S.; en voici un petit extrait, tout le reste est dans le même ton:

"Ce livre est consacré à un pays qui occupe un sixième des terres habitables; une bonne moitié de l'Europe et un tiers de l'Asie. Il s'étend sur plus de 172 degrés de longitude. Ses points extrêmes sont si éloignés l'un de l'autre que lorsque le soleil se lève à l'un, la nuit étend son voile sur l'autre. Un express met plus d'une semaine pour traverser le pays dans le sens de la longueur.

[...]

Ce livre est consacré à un pays qui a entrepris, il y a soixante ans, une expérience sans précédent, l'édification d'une société socialiste, alors qu'il accusait un retard économique et technique de 50 à 100 sur les pays capitalistes développés et que les trois quarts de sa population étaient analphabètes. Ajoutons à cela les dévastations, la famine et la misère occasionnée par la Première Guerre mondiale et la guerre civile, l'environnement hostile des puissances capitalistes désireuses d'étouffer au berceau le premier État ouvrier et paysan de l'histoire.
Les peuples de ce pays, qui pendant des siècles passa aux yeux des étrangers pour un mystérieux géant endormi, durent surmonter toutes ces difficultés et bien d'autres encore. Il y a soixante ans, bien peu alors croyaient en la réussite future de cette expérience sans précédent.
Sous la conduite du parti bolchévik dirigé par Lénine, le peuple soviétique s'engagea dans une voie que nul encore n'avait empruntée et réussit à construire une société socialiste développée. Ses succès et ses erreurs, inévitables pour celui qui s'avance dans l'inconnu, servent d'expérience précieuse accessible à d'autres peuples.

[...]

Ce livre est consacré à un pays qui, depuis sa naissance, mène une politique de coexistence pacifique avec les États à régime sociaux différents, qui lutte activement pour le désarmement
(mouhahaha que c'est drôle), l'établissement d'une vaste coopération entre tous les peuples sur la base de l'égalité et de l'avantage mutuel.
L'U.R.S.S. a supporté le fardeau essentiel de la seconde guerre mondiale, a joué un rôle de premier ordre dans la défaire du fascisme. Cette victoire, elle l'a acquise au prix d'importantes pertes humaines et matérielles. Le pays a dû fournir des efforts surhumains pour réparer les dommages incalculables causés à l'économie et retrouver son niveau de production d'avant-guerre..."



Ensuite, le bouquin se compose d'une série de questions-réponses réparties en 7 chapitres:
-L'état, le parti et les syndicats;
-Économie, planification, emploi;
-Ressources naturelles et recherche scientifique;
-Le niveau de vie;
-La société et les droits des citoyens;
-L'éducation, l'art;
-La coopération internationale.

Sans en vouloir donner une transcription exhaustive (je vais pas non plus passer le prochain mois à recopier un bouquin (vu que je n'ai ni scanner ni aucun autre moyen que le traitement de texte basique pour mettre du texte sur le net)), je vais juste recopier quelques petits passages que j'ai trouvés intéressants et rigolos.


Pour créer une dictature du prolétariat, "le pouvoir de la classe ouvrière en Russie dut nationaliser l'économie en un court laps de temps, briser la vieille machine d'État et en créer une nouvelle. Afin d'empêcher les éléments hostiles d'exercer une quelconque influence sur les organes du pouvoir, toute personne ne vivant pas du fruit de son travail (rentiers, capitalistes, propriétaires fonciers, etc.) fut privée de ses droits de vote". Ou comment dès les 10 premières pages du bouquin avouer que son pays est une infâme dictature...


"Pourquoi ne présente-t-on qu'un seul candidat pour les élections aux Soviets ?

Il ne s'agit pas de la loi qui ne limite pas le nombre de candidatures, mais de la tradition qui s'est formée. Notons que, dans les états bourgeois, chaque parti ne présente habituellement qu'un seul candidat et non deux et encore moins trois. Le nombre des candidats à la députation correspond généralement au nombre des partis qui prennent part aux élections. Nous n'avons qu'un parti, le Parti Communiste, et lui aussi ne présente qu'un seul candidat par circonscription". Je crois que ce passage là fait vraiment partie de mes préférés. Pourquoi un seul candidat, ben tiens, parce qu'il n'y a qu'un seul parti !!!!


Pourquoi donc, n'y a-t-il qu'un seul parti ? Après un bref rapport de la situation historique à partir de la révolutionnaire d'octobre, "il s'avéra très vite que les Socialiste-révolutionnaires [l'autre grand parti] n'avaient aucune intention de coopérer avec les bolchéviks et de réaliser le programme de transformations socialistes. En mars 1918, ils sortirent de leur plein gré du gouvernement de coalition et en juillet de cette même année organisèrent à Moscou une émeute contre le pouvoir soviétique.
Les partis petits-bourgeois ne furent pas dissous, comme l'affirment certains historiens occidentaux. ils quittèrent la scène politique s'étant compromis devant le peuple. Le cours des événements historiques contraignit les bolchéviks à assumer eux-mêmes la responsabilité pour le destin du pays." C'est un peu la technique Jospin, tous les opposants se retirent de leur plein gré de la vie politique... Et le bon parti bolchévik se sacrifie pour le pays et assume seul le pouvoir !


Tintin chez les Soviets; Hergé était bien en dessous de la réalité lui qui imaginait 3 partis différents...

Ajoutons ensuite à cela un vernis de bons sentiments sur la grandeur d'âme des communistes et quelques petites pointes d'humour involontaires et littéraires: "L'exemple de la coopération des pays membres du C.A.E.M. en matière de protection de l'environnement fait tache d'huile"; et laissons le mot de la fin à monsieur Dumas: " "Un pour tous, tous pour un", dit le code moral des bâtisseurs du communisme".