mercredi 16 mars 2011

épisode 95: "Pour la grande Union Soviétique !!!"

Un petit cadeau pour les amateurs d'histoire récente. Je n'ai pas pour habitude de faire politique dans ce blog, et encore moins de propagande, mais le régime en question étant tombé en désuétude depuis longtemps (quasiment tout comme le communisme d'ailleurs), je ne déroge donc pas à mon habitude. Je tiens donc à vous présenter ici un petit opuscule issu des archives familiales. L'ouvrage en question s'intitule "U.R.S.S. 100 questions 100 réponses" et c'est avec un plaisir non dissimulé que je vais en tourner la couverture. Et pour bien me mettre dans l'ambiance, quoi de mieux que l'hymne soviétique ?



Les premières pages ne sont qu'une description presque grand-gignolesque de ce grand pays qu'était l'U.R.S.S.; en voici un petit extrait, tout le reste est dans le même ton:

"Ce livre est consacré à un pays qui occupe un sixième des terres habitables; une bonne moitié de l'Europe et un tiers de l'Asie. Il s'étend sur plus de 172 degrés de longitude. Ses points extrêmes sont si éloignés l'un de l'autre que lorsque le soleil se lève à l'un, la nuit étend son voile sur l'autre. Un express met plus d'une semaine pour traverser le pays dans le sens de la longueur.

[...]

Ce livre est consacré à un pays qui a entrepris, il y a soixante ans, une expérience sans précédent, l'édification d'une société socialiste, alors qu'il accusait un retard économique et technique de 50 à 100 sur les pays capitalistes développés et que les trois quarts de sa population étaient analphabètes. Ajoutons à cela les dévastations, la famine et la misère occasionnée par la Première Guerre mondiale et la guerre civile, l'environnement hostile des puissances capitalistes désireuses d'étouffer au berceau le premier État ouvrier et paysan de l'histoire.
Les peuples de ce pays, qui pendant des siècles passa aux yeux des étrangers pour un mystérieux géant endormi, durent surmonter toutes ces difficultés et bien d'autres encore. Il y a soixante ans, bien peu alors croyaient en la réussite future de cette expérience sans précédent.
Sous la conduite du parti bolchévik dirigé par Lénine, le peuple soviétique s'engagea dans une voie que nul encore n'avait empruntée et réussit à construire une société socialiste développée. Ses succès et ses erreurs, inévitables pour celui qui s'avance dans l'inconnu, servent d'expérience précieuse accessible à d'autres peuples.

[...]

Ce livre est consacré à un pays qui, depuis sa naissance, mène une politique de coexistence pacifique avec les États à régime sociaux différents, qui lutte activement pour le désarmement
(mouhahaha que c'est drôle), l'établissement d'une vaste coopération entre tous les peuples sur la base de l'égalité et de l'avantage mutuel.
L'U.R.S.S. a supporté le fardeau essentiel de la seconde guerre mondiale, a joué un rôle de premier ordre dans la défaire du fascisme. Cette victoire, elle l'a acquise au prix d'importantes pertes humaines et matérielles. Le pays a dû fournir des efforts surhumains pour réparer les dommages incalculables causés à l'économie et retrouver son niveau de production d'avant-guerre..."



Ensuite, le bouquin se compose d'une série de questions-réponses réparties en 7 chapitres:
-L'état, le parti et les syndicats;
-Économie, planification, emploi;
-Ressources naturelles et recherche scientifique;
-Le niveau de vie;
-La société et les droits des citoyens;
-L'éducation, l'art;
-La coopération internationale.

Sans en vouloir donner une transcription exhaustive (je vais pas non plus passer le prochain mois à recopier un bouquin (vu que je n'ai ni scanner ni aucun autre moyen que le traitement de texte basique pour mettre du texte sur le net)), je vais juste recopier quelques petits passages que j'ai trouvés intéressants et rigolos.


Pour créer une dictature du prolétariat, "le pouvoir de la classe ouvrière en Russie dut nationaliser l'économie en un court laps de temps, briser la vieille machine d'État et en créer une nouvelle. Afin d'empêcher les éléments hostiles d'exercer une quelconque influence sur les organes du pouvoir, toute personne ne vivant pas du fruit de son travail (rentiers, capitalistes, propriétaires fonciers, etc.) fut privée de ses droits de vote". Ou comment dès les 10 premières pages du bouquin avouer que son pays est une infâme dictature...


"Pourquoi ne présente-t-on qu'un seul candidat pour les élections aux Soviets ?

Il ne s'agit pas de la loi qui ne limite pas le nombre de candidatures, mais de la tradition qui s'est formée. Notons que, dans les états bourgeois, chaque parti ne présente habituellement qu'un seul candidat et non deux et encore moins trois. Le nombre des candidats à la députation correspond généralement au nombre des partis qui prennent part aux élections. Nous n'avons qu'un parti, le Parti Communiste, et lui aussi ne présente qu'un seul candidat par circonscription". Je crois que ce passage là fait vraiment partie de mes préférés. Pourquoi un seul candidat, ben tiens, parce qu'il n'y a qu'un seul parti !!!!


Pourquoi donc, n'y a-t-il qu'un seul parti ? Après un bref rapport de la situation historique à partir de la révolutionnaire d'octobre, "il s'avéra très vite que les Socialiste-révolutionnaires [l'autre grand parti] n'avaient aucune intention de coopérer avec les bolchéviks et de réaliser le programme de transformations socialistes. En mars 1918, ils sortirent de leur plein gré du gouvernement de coalition et en juillet de cette même année organisèrent à Moscou une émeute contre le pouvoir soviétique.
Les partis petits-bourgeois ne furent pas dissous, comme l'affirment certains historiens occidentaux. ils quittèrent la scène politique s'étant compromis devant le peuple. Le cours des événements historiques contraignit les bolchéviks à assumer eux-mêmes la responsabilité pour le destin du pays." C'est un peu la technique Jospin, tous les opposants se retirent de leur plein gré de la vie politique... Et le bon parti bolchévik se sacrifie pour le pays et assume seul le pouvoir !


Tintin chez les Soviets; Hergé était bien en dessous de la réalité lui qui imaginait 3 partis différents...

Ajoutons ensuite à cela un vernis de bons sentiments sur la grandeur d'âme des communistes et quelques petites pointes d'humour involontaires et littéraires: "L'exemple de la coopération des pays membres du C.A.E.M. en matière de protection de l'environnement fait tache d'huile"; et laissons le mot de la fin à monsieur Dumas: " "Un pour tous, tous pour un", dit le code moral des bâtisseurs du communisme".

2 commentaires:

  1. que de texte j'attends la lecture au tel

    RépondreSupprimer
  2. euuuh...
    le communisme vu un peu comme un conte qu'on lit aux enfants pour les faire dormir... pourquoi pas...

    RépondreSupprimer