jeudi 31 janvier 2019

épisode 131 : Retour à la réalité


Comment reprendre le cours de son ancienne vie? comment continuer, lorsque dans son cœur on commence à comprendre qu'on ne peut plus retourner en arrière. Il y a des choses que le temps ne peut cicatriser, des blessures si profondes qu'elles se sont emparées de vous.
Ainsi parlait Frodon Sacquet, à la fin du Retour du Roi, dans le film de Peter Jackson. En digne successeur de son oncle, Frodon a laissé sa vie posée à Cul de Sac pour partir à l'aventure. Mais contrairement à son oncle, lors de son retour Frodon n'a pas réussi à reprendre sa vie d'antan. Le contraste entre sa vie habituelle et ses aventures aux quatre coins de la Terre du Milieu était trop important. Plus question de s'accommoder du train train quotidien de Hobbitebourg quand on a goûté aux grands espaces du Rohan, du Gondor, quand on a vu le monde du haut de la Tour Blanche ou du dos de Gwaihîr. Peregrin, Meriadoc ou Samsagace ont sûrement aussi ressenti ce manque, ce vide à leur retour en Comté, mais, et pour Sam surtout grâce à Rosie et à leurs rejetons, ils ont tous réussi à reprendre le cour de leurs vies. Frodon quant à lui n'a pas pu se résigner, même rester en Comté ne pouvait plus rien lui apporter. Il a donc décidé de prendre la place que les elfes lui ont proposée sur l'un de leurs fins navires en partance pour Valinor.

La fin de ce film, comme celle du livre m'a toujours laissé un goût étrange dans la bouche. Ce sentiment qu'éprouve Frodon est partagé par son lecteur/spectateur. "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", cette phrase qui clôture nos contes d'enfance préfigure déjà ce blues de fin d'aventure. Après de palpitantes péripéties j'ai toujours trouvé presque décevant à la fois que l'histoire doive s'achever et que les héros en viennent à abandonner leur statut même de héros en redevenant anonyme. Apparaît alors une mise en abîme entre le héros et son lecteur ou son spectateur qui vient de passer des heures scotché dans son fauteuil et se demande comment repasser à sa vie normale. Le Monde de Narnia est un autre parfait exemple de ce syndrome de fin d'aventure. Les enfants Pevensie, à leur retour à Londres ont eu des difficultés à se réadapter à notre monde. Redevenir un enfant anonyme quand on était, il y a quelques heures à peine l'un des rois ou reines de Narnia, c'est assez difficile à encaisser.

On pourrait aussi qualifier ce dur retour à la réalité de syndrome "retour de GN". Ce ressenti diminue de jeu de rôle grandeur nature en jeu de rôle grandeur nature. Mais après plusieurs jours dans un univers fantastique avec une immersion maximale, où l'on vit, mange, et dort loin de notre réalité, y retourner est toujours difficile. Un jeu de rôle grandeur nature, comme un livre ou un film est un concentré d'aventures épiques, de rencontres fantastiques et d'actions héroïques, le tout en un laps de temps bien trop court. Et plus l'immersion est importante, plus la fin de l'aventure laisse l'aventurier vide, et plus le retour dans notre réalité est dur à accepter.

Et les entreprises comme Netflix ont bien compris le concept. Le phénomène de "Binge Watching" popularisé par les services de VOD, fonctionne sur ce concept. Pour reprendre l'exemple de Netflix, tout s'enchaîne, sans même que l'on ait besoin de bouger ses fesses de son fauteuil, et comble le vide de nos existences. Nous avons toujours un écran sous les yeux, télévision, ordinateur, tablette, smartphone... Et notre mode de consommation des médias évolue: la production et la consommation de séries augmente, avec toujours plus de budget, ayant ainsi des castings et des décors n'ayant plus rien à envier au cinéma. Certes toutes les séries ne sont pas Game of Throne, et toutes ne peuvent pas encore se comparer à un Avengers 4. Mais avoir des épisodes qui s'enchaînent tout seuls, coupant le générique, les résumés des épisodes précédents... cela renforce l'immersion que peut nous procurer une série. Notre syndrome de fin d'aventure et notre flemme nous poussent alors à continuer à regarder toujours plus d'épisodes, et à chercher la prochaine série dès qu'on vient de finir la précédente. Et Netflix comble ainsi le vide de notre existence qu'il a lui même exacerbé à un niveau encore jamais atteint pour une simple consommation d'un média. On retrouve aussi ce syndrome quand on finit un jeu vidéo sur lequel nous avons sué sang et eau pour que notre avatar, que notre personnage, que nous puissions compléter le destin que le scénario nous propose. Fort heureusement les Elders Scrolls sortent à un rythme auquel on pourrait donner la note de What The Cut /20. Ça nous donne bien le temps de faire une petite pause pour s'intéresser à autre chose, qu'il s'agisse de la réalité, d'un monde virtuel ou d'un univers créé par notre imagination à partir de simples mots sur du papier.


Buvons à nos aventures les gars, aux souvenirs, bons ou mauvais !

vendredi 25 janvier 2019

épisode 130 : C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !

S'il y a bien un sujet qui manque sur ce blog, c'est Star Wars le jeu de société. Ça fait un petit bout de temps que je voulais y mettre quelques critiques de jeux, ou même simplement quelques retours sur des parties. Idéalement, on ne parlerait que de jeux fraîchement débarqués dans les étals, mais j'avoue être assez blasé par les sorties récentes. Si je reste à l'affût d'un nouveau concept ludique, la plupart des derniers jeux testés semblent plutôt piquer des morceaux de gameplay à droite ou à gauche, et souvent à de bien meilleurs jeux. Du coup, pour commencer ces (hypothétiques) articles sur les jeux de société, on prend un titre assez ancien, totalement épuisé mais toujours très efficace : Cyrano.


Le système est on ne peut plus simple: chaque joueur a un papier et un crayon, à chaque tour on dévoile un thème et deux rimes. Il s'agit alors d'écrire un quatrain, en respectant les rimes, le thème, en essayant d'être le plus original, et bien sûr en tentant d'être le meilleur poète autour de la table (ces deux derniers points sont utiles pour le décompte des points, mais vous aurez compris que l'intérêt du jeu pour une fois réside ailleurs que dans la victoire).
Très fun, alternant des phases de réflexion où chacun se creuse la tête et des phases où les poètes lisent leurs œuvres à tour de rôle, Cyrano est une réussite ludique. Bien sûr, selon les rimes mais surtout selon les rimailleurs, certaines parties ne sont pas forcément tout public. Mais au moins les joueurs choisissent librement, le jeu s'adapte et ne contient rien de vraiment offensant/mauvais goût/gros beauf comme des titres à la Blanc Manger. 
Cela va de soit que ce genre de jeu, comme tous les jeux où l'on doit se mettre en scène (au moins un minimum sous les projecteurs quand on lit son poème) peut s'avérer difficile la première fois pour certaines personnes. Mais entre amis, quand on se sait ne pas être jugé (ou presque), même les plus timides se prendront rapidement au jeu pour d'excellents moments de rigolade. 
Pour être un tout petit peu complet, il convient de noter que je n'ai que très peu de parties à mon actif, et que je n'ai donc pas testé la rejouabilité. Heureusement le système pousse les poètes à trouver des rimes toujours différentes et originales; et bien sûr ce n'est pas non plus le genre de titre qu'on va enchaîner quinze heures d'affilée le même week-end !

Mais cessons toute cette prose pour quelques morceaux choisis parmi les meilleures œuvres de notre dernière partie. Toutes ne sont peut être pas du meilleur goût, qu'importe!




  "Psychopathe"
J'utilise ma perceuse
Pour tuer si je l'ose 
Uniquement en heure creuse
Ça apaise mon arthrose

  "Quinze ans seulement"
Derrière la tranchée les soldats patrouillent
À terre des corps entre les douilles 
Quinze ans seulement
Déjà eu par les Allemands

  sans titre
La tolérance a triomphé par de belles embrassades
La religion s'est tue devant la majorité 
Dieu a été refoulé par une ultime bravade
Démystifié par notre vaillante communauté

  "Nouveau programme"
Encore un changement
Dans notre enseignement
Ils nous cassent les couilles 
Avec ces carabistouilles 

  sans titre
La femme passant la ménopause
S'effrite de toutes parts sous l'ostéoporose
N'épargnant pas ses hanches devenues crémeuses 
Ni sa poitrine à l'odeur douteuse

  sans titre
Boire seul le soir une tasse de camomille
Devoir faire le trottoir dans les rues de Manille 
Ne plus avoir de jambon pour manger ses endives
Que de choses tristes qui pourtant arrivent

  sans titre
Torturé par l'aspect bleu de mes couilles 
Je ne saurai me satisfaire autrement
Qu'en me masturbant frénétiquement
Car ce soir je rentre de nouveau bredouille



samedi 19 janvier 2019

épisode 129 : Les taxes ! Les taxes ! Magnifiques taxes !



Aujourd'hui une petite expérience. En attendant que notre bon gouvernement supprime la taxe d'habitation, nous avons dû payer celle de 2018 il y a peu, doublée de la taxe audiovisuelle. Et en payant cette jolie facture (dommage, c'était le prix d'un casque VR, c'est pas aujourd'hui que j'arpenterai Bordeciel en immersion totale), je me suis dit que ça suffisait. 150 euros pour l'audiovisuel public? Sérieusement? C'est pas que je suis contre les impôts, mais voyons voir à quoi sert celui-ci. Admettons que les ordres de grandeurs sont identiques depuis la moitié des années 2000. Avec la redevance, nous finançons l'audiovisuel public à hauteur de près de 64% ! C'est bien plus que ce à quoi je m'attendais! Le reste vient de la publicité, des sponsors, et encore un peu de notre poche via un rab d'argent public. Quant à la répartition de l'argent de la redevance, des chiffres et des couleurs valent mieux que de longues phrases:


En 2017 cette taxe aurait permis d'engranger 3,2 milliards d'euros. Dans les bénéficiaires, heureusement on ne paye pas pour France Télévisions ou Radio France, mais pour l'INA par exemple, le contenu complet n'est pas disponible autrement que par abonnement. Bon, nous n'en finançons que 3% me direz vous, et près de 80% sont accessibles gratuitement, alors pourquoi pas un petit abonnement pour faire tourner le service. D'ailleurs saviez-vous qu'en plus d'un nombre énorme de chaînes de télévision, l'INA conserve aussi depuis près de 10 ans plusieurs dizaines de milliers de sites internet et même des comptes Twitter !!

Là n'est pas vraiment la question. La redevance sert quand même majoritairement à payer la télévision publique. Vous savez, ce truc que regardent nos parents ou nos grands parents pour qui Internet, la VoD ou le streaming sont aussi obscur qu'un pré-hilbertien ou que l'orientation des lycéens en ce début 2019. Les chiffres qui vont suivre sont vaguement extraits d'Internet, si vous voulez des sources, Google est votre ami; clairement je me soucierai de faire un travail propre et sourcé quand je dépasserai les trois lecteurs. Admettons grossièrement que les ordres de grandeurs sont vrais, et faites-moi confiance.

Les salaires des présentateurs, ou des producteurs, ou les coûts des émissions sur les chaînes publiques n'ont heureusement rien à voir avec ceux des chaînes privées. Ca me ferait mal de me dire qu'on donne tant de notre argent à des gens qui font une telle... Une telle... Enfin bon... Les émissions télé quoi. Nagui par exemple semble être l'un des présentateurs-producteurs les mieux payés (je ne parle pas de ceux uniquement dans les chaînes privées, les groupes comme Canal+ font ce qu'ils veulent de leur argent, je m'en fous). France télé lui commanderait pour plus de 30 millions d'euros d'émissions par an. Et il toucherait près d'un million pour les présenter en plus d'un salaire de 150 000 annuel pour animer une émission radiophonique sur France inter. Et au final, nombre de programmes appartiennent tous à la même entreprise de production, qui serait à l'origine de tout ce qui suit :

Le groupe Banijay a pour principal client le groupe Canal+ et ses filiales (70 millions d'euros de programme commandés en 2017) et France Télévisions (60 millions d'euros de commandes en 2017). Voilà quelles sont ses filiales en France :
  • Adventure Line Productions (100%): "Koh Lanta", "Fort Boyard", "On a échangé nos mamans" 
  • Air Productions (97,6%): "N'oubliez pas les paroles", "Taratata", Tout le monde veut prendre sa place"
  • H2O Productions (92,72%): "Touche pas à mon poste"
  • KM (100%): "28 minutes"
  • Banijay Productions (97,6%): "Les Marseillais", "les Ch'tis", "Une saison au zoo"
  • Banijay Studios France: "Versailles"
  • Gétévé Productions (100%)
  • Non Stop People (61%)
  • My Major Company & Bamago (50%)
  • Skillstar.com (50%)
  • EuroMedia (8,71%)
Au final, même en se concentrant uniquement sur les programmes publics, on finance Hanouna. Désolé d'en arriver là sur ce blog, je ne pensais pas devoir citer ce personnage un jour ici. Tant pis, on s'en remettra... Et outre payer outrageusement cher (mais non, je ne suis pas jaloux...) des animateurs qui font de la merde, à quoi utilise-t-on l'argent des contribuables? 

En plus de ces animateurs de divertissement, les chaînes publiques ont aussi moult journalistes à financer. Pour ceux qui gagnent le plus, les salaires sont plus que corrects, mais on ne dépasse quasiment jamais jamais les 10000 euros mensuels sur les chaînes publiques. Disons que ca reste honnête. C'est pas comme si un prof avait une mission bien plus importante au niveau de la culture... Nous on fait ça pour la gloire...

Et puis France Télévisions nous passe aussi des films, en s'engageant à n'y insérer aucune coupure publicitaire. Ah. Heureusement. Surtout vu les quantités de réclames entre les émissions. Et vu le niveau de qualité de diffusion des films à la télé...
Juste pour comparer, sur Netflix (sans parler d'avoir la diffusion à la demande), on conserve les ratios de diffusion originaux, on peut choisir son doublage... J'espère vraiment qu'en 2019 la télé a compris que couper le format d'un film, c'est comme rogner les bords de la Joconde sous prétexte qu'elle rentre pas dans un classeur A4. Ça m'avait fait saigner des yeux il y a dix ans, et je ne vais pas essayer de trouver un moyen de regarder la télé pour voir s'ils se sont améliorés.

Et pour en revenir à Netflix ou Amazon Prime Vidéo, pour un montant annuel équivalent à la redevance, on a un contenu cinématographique de plus en plus étoffé, des séries exclusives (oui, bon, The Pirate Bay rend tous ces genres de contenu beaucoup moins exclusifs...) Mais au final quasiment aucune de ces émissions de divertissement poubelle qui semblent coûter si cher à France Télé. En résumé, c'est mieux, au même prix, on a le choix de mater ce qu'on veut, quand on veut et on ne patauge pas dans la merde dès qu'on allume l' appli.

Le seul service audiovisuel public que je consomme c'est un peu de radio. Je serai bien tenté de dire que ça permet de rester informé rapidement, mais depuis un mois, c'est quand même Benalla, Gilets jaunes, Benalla, Gilets jaunes.... Que des informations qui m'intéressent....

Donc pour un prix équivalent à un abonnement Netflix premium ultra HD multi écran tutti quanti, ça me dérange un peu de payer un service que je n'utilise pas et que je considère majoritairement au mieux comme sans intérêt et au pire comme débile. Parce que sans vouloir le citer une seconde fois ici, le petit brun barbu est au final aussi soutenu par notre redevance et son contenu n'est clairement pas du genre à cultiver les masses, au contraire...
N'ayant plus de Box tv, ni même de câble pour relier ma télé à une quelconque antenne râteau, je considère plutôt cet écran comme le troisième relié à mon pc. Je vais donc envoyer un petit courrier de réclamation à notre bon service public de perception des taxes et impôts.
On verra bien ce qui se passe, au mieux le Prince Jean me remboursera la redevance, au pire il ne se passera rien. Aucun risque de pris, si ce n'est le prix du timbre. Il faudra que les gentils précepteurs me fassent confiance, vu qu'il semblerait que ces vampires ne puissent entrer chez vous vérifier que si vous êtes présents et que vous les acceptez. Ils peuvent vérifier au près des fournisseurs d'accès... Mais j'ai trouvé un forfait sans la télé.


Une mort certaine. Une faible chance de succès. Mais qu’attendons-nous ?

Et en plus qu'est ce que je viens de voir sur les actus Google (pour une fois, j'en ai même aussi entendu parler à la radio)? France Télévision n'aime pas Netflix. Alors, normal vu les part de marché du géant américain; que faire pour lutter? Un meilleur service? Mais non voyons, il suffit de s'arranger pour qu'aucune des séries produites majoritairement par l'audiovisuel public ne puisse plus être sur la plate-forme. Vous les voulez en VoD? Rassurez vous, vous pourrez payer le nouveau service de France Télé, quand il sera opérationnel, pour regarder des services que vous avez déjà financés vous-mêmes avec votre redevance. Elle est pas belle la vie?

lundi 14 janvier 2019

épisode 128 : Sympa ta robe, Harry


Bien le bonjour ami moldu. Oui, il me semble que d'après tes vêtements, tu ne peux qu'être un moldu. Quoique... Dernièrement je suis allé voir les Animaux Fantastiques 2: les crimes de Grindelwald. Alors, pour la suite nous nous abstiendrons du sous-titre, à moins de ne vouloir faire du remplissage, d'ailleurs le premier film a un sous-titre encore plus long... Attention, "Oubliettes" et voilà, tu viens juste d'oublier qu'il ne s'appellent pas simplement les Animaux Fantastiques 1 & 2.
Ou en étais-je? Ah oui, les vêtements. En relisant les Harry Potter, et en regardant les films (pour la première fois le mois dernier pour ma part, et leur qualité n'est clairement pas constante), on peut relever nombre d'incohérences dans l'histoire. Je ne vais pas m'amuser à en faire un top, ou à simplement les lister, parce que faire un top demande du travail, et que vous pouvez déjà trouver ça un peu partout sur l'Internet.
J'ai juste envie de parler de deux soucis de cohérence de l'univers de J.K. Rowling. Le premier concerne l'éducation. Oui, sûrement un peu de déformation professionnelle... Mais où vont donc les sorciers pour apprendre les bases comme lire, compter....
Il semblerait que la première expérience scolaire des jeunes sorciers anglais soit Poudlard. Mais Poudlard on y entre à onze ans. Et on connaît les bases. Harry et les autres moldus ont des connaissances en calcul, en langue, en histoire, en géographie... J'ai beau être vaguement de la maison je n'ai que des bribes quant au programme de primaire. Avant Poudlard, les jeunes sorciers sont donc forcément quelque part. Si on prend l'exemple des Weasley, on pourrait admettre qu'ils restent au terrier, sous la garde de Mrs Weasley. Je ne crois pas qu'il soit mentionné à un moment ou un autre qu'elle travaille. C'est vrai qu'avec autant d'enfants à gérer, c'est un job à plein temps, surtout si l'école commence à onze ans. Mais pour la majorité des jeunes sorciers, ça me semble compliqué d'avoir toujours un parent à domicile capable de faire l'éducation pour les dix premières années. Et s'il y a des écoles de quartiers spécialisées pour les jeunes sorciers, c'est tout de même dommage de ne les avoir mentionnées nulle part, et surtout, c'est bien dommage de ne pas y apprendre quelques bases de la vie des moldus. Parce qu'en effet s'il y a des cours dédiés à Poudlard, c'est bien parce que les sorciers de souche ne connaissent rien au mode de vie des moldus. Les questions restent donc en suspens: où vont les jeunes sorciers avant Poudlard? Qui leur apprend à lire, à compter...? Pourquoi les laisse-t-on dans l'ignorance la plus totale concernant le monde des moldus qui les entoure?
D'ailleurs j'ai l'impression qu'à part les livres (enfin, à part, les livres c'est déjà le top hein, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit), les sorciers ont un vide culturel impressionnant: pas de films, ni de contenu vidéo ou même vidéo ludique, très peu de musique... Bloqués par bien des côtés dans un univers rétro, ils passent à côté des travers de notre ère surconnectée mais aussi de ses bienfaits. Eh oui Harry, pas besoin de nuits blanches à la bibliothèque pour trouver un article dans un vieux livre, Internet aurait pu t'aider à dormir!! Je ne pensais pas pouvoir dire ça un jour... Mais même sans Internet, une simple base de données des livres de la bibliothèque de Poudlard, quelques clics, et hop, la référence du livre recherché!

Allez mon petit Harry, trace un "a"! Un "a", pas un escargot... Ahlala ces CP, ça finira à Serpentard... Ou dans la classe de SEGPA de Humblebundledore...


Ce qui nous amène au second problème, les vêtements! Les livres de la saga Harry Potter nous font clairement état de sorciers habillés de façon excessivement reconnaissable, portant chapeaux, capes et robes, aux tissus chamarrés ou exotiques. Ces mêmes sorciers qui sont complètement déconnectés du monde des moldus (merci le ministère de l'éducation magique) ne savent pas s'habiller correctement en moldus. On le voit bien quand ils essayent, à la coupe du monde de Quidditch, les seuls qui tentent des vêtements moldus sont complètement ridicules pour des non-mages. Le seul que l'on nous présente habillé à la moldu et avec une rigueur qui aurait impressionné Oncle Vernon, c'est Barty Croupton senior. Tout ceci pour dire que les sorciers issus de familles au sang pur ne peuvent absolument pas passer pour des moldus.
Et bien c'est pour moi le plus gros problème des films, aussi bien dans la saga Harry Potter que pour les Animaux Fantastiques. Dans les films Harry Potter, tous les élèves de Poudlard, en tant que "robe de sorcier" ont un équivalent robe de chambre passée sur des vêtements moldus on ne peut plus basiques. Voire même uniquement jean et sweat à capuche... Wizard's Style...

"Comment ça des robes?" "Mais oui les garçons, j'ai lu le livre, on aurait dû porter.." "Tais-toi Hermione!!"

Et pour les Animaux Fantastiques, on n'essaye même plus d'avoir l'air sorcier... Alors pour une reconstitution des années 30, ça a une bonne tête des années 30. Bon en fait j'en sais rien, j'ai aucune connaissance sur la mode à l'époque. Ce qui est sûr, c'est qu'on est loin du côté magique décrit dans les années Harry Potter. Je trouve vraiment ça dommage que J.K. Rowling ait elle-même détruit un pan de son univers. Parce que nombre de situations comiques ou d'incompréhensions entre sorciers et moldus qui contribuaient à établir la magie du monde aux yeux de Harry et du lecteur disparaissent ou deviennent totalement hors sujet. 
Le seul personnage qui faisait vraiment sorcier, qui dégoulinait de magie par le moindre pli de sa robe, Albus Dumbledore himself, devient simplement Jude Law en costume trois pièces vintage... Non, juste non!! Si on en est à faire porter des jeans aux Weasley qui ne comprennent rien au monde des moldus, laissons aussi tomber les parchemins et les plumes pour passer aux stylos et au papier à carreau standard de tout élève moldu. Ah oui, les messages par Hedwige? Eh bien si on en est là, je suis sûr qu'Hedwige c'est juste une nouvelle application de messagerie instantanée. Méchant Voldy de l'avoir désinstallée du téléphone de Harry dans Les Reliques de la Mort ... Comment ça, ça retire la magie? Ben oui, c'est ce que je dis depuis tout à l'heure.

Écoute mec, si tu veux devenir directeur, t'as pas le choix, faut porter ça. Oui, oui c'est la même depuis 1312, mais on l'a lavée en 1845, rassure toi !

samedi 5 janvier 2019

épisode 127 : Ce soir c'est sushis

Aujourd'hui une petite critique sur le pouce, en sortant tout juste de la salle de cinéma. Premier film de 2019 : Aquaman, à qui nous donnerons la note de Gungan/20.



Jason Momoa est cool, fidèle à lui-même, peut être un tout petit peu trop lui-même, mais on ne lui veut pas. En revanche, son personnage oscille entre quelques fulgurances héroïques et un niveau de gros beauf que nous laissait déjà présager la bande-annonce. J'ai tenté de ne pas manger mon écharpe quand l'homme poisson, au milieu d'une scène d'action qui dégénère balance des "putaiiiiiiin" ou "ça part en couilles"...
Sinon, pour le reste du casting, ça fait plaisir de retrouver Jango Fett ou le Hibou. La plupart des personnages ont des flashbacks, on retrouve alors Temuera Morrison, Nicole Kidman ou encore Willem Dafoe avec un bon coup de rajeunissement numérique. C'est plutôt étrange, surtout pour Morrison ou Dafoe qui ressemblent à une autre version d'eux même et pas à ceux qu'ils étaient dans les films qu'ils ont tourné il y a plus de vingt ans.

Visuellement le film est plutôt réussi, avec des ambiances variées, et il développe enfin l'Atlantide, contrairement aux 20 secondes montrées dans Justice League. Les effets spéciaux "sous l'eau" sont plutôt bien foutus, et on ne nous ment pas sur la marchandise en délocalisant trop de scènes en surface. Même la 3D de province est assez sympa, entre profondeur et débris bien nets qui nous arrivent dessus. Mais, oui, il y a un mais, je trouve personnellement que les effets aquatiques rajoutent du flou, ce qui est dommage pour la beauté des arrières plans. Par moment, j'avais un peu l'impression de voir le Wakanda à travers un calque... On a même droit à un joli petit passage à la Jurassic World, avec un océan secret, dans le noyau de la planète....

Voussa trouver le script par Noyau Planète !

Pour les costumes, ça fait vraiment kitsch pour certains personnages, mais a priori ils semblent proches de ceux des comics (je ne m'y connais pas trop quant à la Distinguée Concurrence). Du coup, au moins on assume le côté comic, au lieu de vouloir à tout prix modifier les visuels pour les rendre "réalistes".



Ce qui me dérange plus ce sont les faiblesses du scénario et les incohérences de l'histoire. Attention, chérie, ça va spoiler.

Pour bien introduire le personnage de Momoa, on a droit à une scène d'action où des pirates attaquent un sous-marin russe en plongée. Le russe est contemporain, le sous-marin pirate est un truc du turfu, totalement science-fictionnesque. Tellement furtif que le sous-marin russe ne l'a pas repéré et n'a rien pu faire. Et quand Aquaman arrive, les pirates le repèrent avec l'équipement russe.... Normal quoi... Surtout que le mec arrive juste en nageant...
Une petite scène d'intro sur les méchants, avec papa méchant qui donne un couteau de famille de feu papy méchant à fiston méchant. Sur ce, Aquaman arrive. Baston, baston, paf, pouf, Aquaman tabasse les méchants, et laisse papa méchant mourant, avec fiston à côté. Et hop, naissance d'un super vilain. Mais la plus mal amenée depuis un bail, avec un méchant dont on se fout dès les cinq premières minutes du film.

Quand Aquaman se bat contre le vilain pirate, celui-ci ne peut rien lui faire, sauf quand il est en possession d'acier atlante. À moins qu'il ne ressorte le couteau de famille de papy pirate. Clairement, ce couteau n'est que symbolique. Mais il semble que le symbole fonctionne et blesse l'homme poisson... Quoi ça? Logique? Qué logique, hé fada!

Quant à l'antagonisme principal du film, c'est le demi frère d'Aquaman, le roi d'Atlantide. On a un début de personnage bien intentionné à la Thanos ou Killmonger avec des vraies motivations: nettoyer la mer des ordures, des bâtiments de guerre et éviter que la terre ne se réchauffe, causant sa propre destruction. On apprend vite qu'en fait le bougre veut juste dominer le monde, un antagoniste qui manque d'originalité. En mentionnant Killmonger, on a aussi droit au combat des chefs entre les frères, qu'Aquaman perd, avant d'y revenir plus tard et de le gagner.

Sans entrer dans les détails du scénario, le frère d'Aquaman payait les méchants pirates pour monter une fausse attaque de "surfaciens" pour pouvoir unir ses troupes atlantes et les lancer à l'assaut de la surface. Une ficelle énorme.... Comme celle de la mère d'Aquaman, qu'on suppose morte alors qu'en fait, non! Ahlala mon dieu, personne ne s'en doutait... Et puis Aquaman gagne parce que... Ben parce que le scénario dit que seul le vrai roi peut gagner. Donc bon ben il gagne...

Enfin bon, j'ai passé un moment agréable même si j'avais oublié de débrancher mon cerveau, ce qui fait que je n'en ai pas profité autant que j'aurai pu. C'est vrai que c'est joli, cool, drôle par instant mais avec un registre trop sérieux ou pas assez selon les scènes (ben, c'est la recette Marvel), et le scénario et ses rebondissements ne sont pas d'un niveau fabuleux.

Pour finir, un mot du DCEU : le film ne fait que mentionner très très rapidement les événements des films précédents. Et heureusement, sinon on en revient à la question qui sous-tend chaque film mineur du MCU: où sont les autres héros, plus puissants? Parce que Superman aurait sacrément fait le café ici...


mercredi 2 janvier 2019

épisode 126 : J.R.R. Tolkien

Nous voici en 2019.Cette année cela fera dix ans que j'ai ouvert ce blog; même s'il n'en compte d'année effectives que moitié moins. Et pour fêter ça, ouvrons en fanfare notre article mensuel sur un illustrateur par Tolkien. Oui, oui, Tolkien. En effet, s'il mondialement connu pour ses œuvres littéraires, J.R.R. a aussi illustré ses textes lui-même. Il en a aussi dessiné les cartes; ou les couvertures, preuve de ses multiples  talents. Pour Noël, son éditeur attitré en France a sorti un beau livre avec nombre de ses aquarelles, croquis, cartes revues et annotées...
J'ai failli poster cet article le mois précédent, mais comme il s'avère que j'avais en stock ledit livre à offrir à l'un de mes lecteurs, je ne voulais pas gâcher la surprise. Oui ben non, désolé, c'était pas pour toi... (enfin si?)
Comme d'habitude, je ne possède aucune des œuvres ci-dessous, achetez le livre pour d'autres illustrations.






Et je viens de voir que la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson travaille sur un gros projet, en partenariat avec le Tolkien Estate bien sûr pour tisser les plus belles illustrations de l'auteur. N'hésitez pas à jeter un œil sur la page de la Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson. Jusqu'au printemps 2021, les tapissiers vont travailler à treize tapisseries murales et un tapis. 

Édit janvier 2019: Pour le moment, quatre œuvres sont déjà achevées et seront visibles à partir de février lors de la réouverture de la Cité de la Tapisserie. La première d'entre-elles, Bilbo comes to the Huts of the Raft-elves, l'une des aquarelles préférées de Tolkien a été finalisée en avril 2018, et la plus récente, Christmas 1926 vient d'être dévoilée fin décembre.