lundi 21 septembre 2009

épisode 10: Un peu de background

Mettons nous tout de suite dans l'ambiance adéquate: désert, souks et malandrins en babouches:



Les trois derniers jours avaient été fatiguants et sans grand intérêt. J'avais juste fini d'accompagner la caravane de Sidi Narif jusqu'au premier oued au sud de la ville. Le trajet s'était effectué sans encombre, et le retour, seul, à dos de dromadaire, m'avait laissé un goût de sable et d'inaction. Même si j'avais reçu mon salaire, et ce , sans sortir mon suyuf de son fourreau, ne rien faire me pesait. La poussière du désert faisait une couche grisâtre sur mes vêtements et je n'avais qu'une hâte: rentrer à Sagrada pour prendre un bain et un bon verre de vin de palme.


J'attachai donc mon dromadaire dans la cours de la taverne d'Abdal Raztif. Cela faisait presque quatre ans que j'occupais cette taverne très régulièrement. Sa position privilégiée, à la lisière de la ville basse de Sagrada m'offrait la proximité d'un certain nombre de contacts utiles. Je salivais déjà à la pensée du bain chaud et du repas épicé, servis par les magnifiques créatures qu'emploie Abdal Raztif. Ah ! Un peu de compagnie féminine pour me délasser me serait du plus grand bien, pensai-je, lorsqu'un pauvre ère, encore plus sale que moi, me bouscula.

Mes sens aiguisés repérèrent immédiatement le groupe de traîne-babouches qui collaient aux basques de l'homme. Leur allure brutale détonnait au milieu de la foule des badauds. J'interceptai le premier malandrin au moment où il s'apprêtait à donner un coup de poignard à sa proie.
_"Laissez cet homme ! Que vous a-t-il fait ??" Mon air menaçant et mon regard acéré firent fléchir la volonté du brigand et des deux comparses qui l'avaient rejoint. Mais un bref coup d'œil en arrière, vers un homme en sarroual sombre sembla les remotiver. Visiblement, ils avaient moins peur de moi que de leur chef. Je sortis promptement ma dague; me maudissant d'avoir laissé arc et suyuf dans les fontes de mon dromadaire. D'une rapide passe, je détournai la lame destinée à m'embrocher. Ces hommes n'étaient que des brutes sans expérience; il ne me fallut que quelques secondes pour en venir à bout, dans un tourbillon de lame.

_"Qui croyez-vous que je sois !!" m'écriai-je."Je suis Amjad Ibn Malik, et je permettrais pas que vous vous en preniez à ce pauvre homme !"
L'homme en noir, jusque là en retrait, se précipita vers moi, son khanjar prêt à me transpercer. D'un simple mot, je transformai son arme en sable. Au moment où je voulais en finir avec cet homme (pour enfin pouvoir goûter au repos et au repas bien mérités), des lianes apparurent par enchantement pour bloquer mon bras. Une fort jolie femme se détacha de la foule, intimant à tous d'arrêter le combat. C'est alors que je remarquai l'agalanthéen, à quelques mètres de là, lui aussi aux prises avec un groupe de truands; et l'homme frêle à la démarche féline qui s'approchait de moi. Nullement impressionné par l'intervention de la jeune femme, mon adversaire voulut sortir une dague de sa botte pour m'achever. Heureusement, l'homme à la démarche féline abattit une dague sur sa nuque et le brigand s'effondra.

Le maître voleur (personne d'honnête ne pouvait se déplacer ni agir de cette façon) s'approcha alors de moi pour couper mes liens végétaux. La foule s'était clairsemée pour éviter d'être mêlée à la bagarre. Seuls restaient alors, en plus du pauvre homme traqué: la jeune femme, le voleur, l'agalanthéen et l'un de ses adversaires survivant qu'il traînait dans la poussière et moi, avec mon dernier agresseur, encore inconscient.

Pour tirer plus au clair cette affaire, mes nouveaux compagnons et moi décidâmes d'interroger nos deux prisonniers; dans une ruelle, à l'abri des regards. Plus impressionnants et brutaux que les autres, l'agalantheen et moi se chargâmes de les bousculer un peu. Mais rien n'y fit, car grande était la crainte de leur employeur. Désireux de rapidement en finir pour -enfin- aller profiter de la taverne, je proposai quelques idées de mon cru. Comme nous avions une guérisseuse avec nous, nous pouvions toujours soigner les deux traîne-babouches entre chaque séance... J'avouerais bien volontiers que cette attaque, quand j'allais profiter d'un bain, d'un repas et d'une charmante compagnie m'avait mis hors de moi. Je ne laissai pas beaucoup de dents aux deux hommes et me préparai à leur entailler le tendon d'achille lorsque ...

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