mardi 1 décembre 2009

épisode 34: Chapitre premier (partie 1)

Comme d'aucuns le savent, nous nous sommes lancé dans l'écriture, selon un concept épistolaire: chacun écrit deux ou trois pages (ou plus, selon l'humeur du moment) puis envoie le tout à l'autre qui continue en essayant de respecter une certaine cohérence. Voilà donc le premier chapitre; enfin, la première partie parce que ça fait beaucoup de trucs à écrire. Les suivants arriveront dès qu'ils seront complets. Pas la peine de vous embêter à lire sur le scan, c'est juste pour vous donner une idée de la tronche du truc.






Chapitre premier: le guet-apens


Iléas ouvrit les yeux. Ses tempes le faisaient souffrir et du sang lui coulait dans le cou. L'entaille sur son cuir chevelu était impressionnante mais finalement peu dangereuse. Peu à peu, sa mémoire lui revint. Le carrosse devait transporter un important commerçant ainsi que son épouse. Caché dans les taillis, à la tête de ses hommes, Iléas avait bondi au passage de l'attelage pour le dévaliser. Depuis quelques mois, Iléas s'était taillé une belle réputation de bandit de grand chemin, et ce, sans jamais avoir à tuer quiconque. Alors quand il entendit parler de cette opportunité, il y vit une occasion supplémentaire d'amasser du butin.
Mais la surprise s'avéra très différente: le carrosse transportait quatre mousquetaires du roi, de féroces spadassins experts dans le maniement des armes. Quelqu'un les avait trahi ! Et le plus suspect était ce capitaine de la garde locale: Florentin de Bussigny. C'est lui qui indiquait de bonnes occasions à la bande d'Iléas, en contrepartie d'un juteux pourcentage. Naturellement, le coup de ce soir était encore son idée.

Se relevant d'un mouvement encore peu assuré, Iléas se dirigea vers un bosquet d'où s'élevaient des éclats de voix. Les quatre mousquetaires venaient de succomber sous la fureur de ses hommes. "Pour Iléas, vengeance !" criait Klaus, son second et fidèle lieutenant. Galvanisés de la sorte, les hommes d'Iléas avaient rapidement remporté le combat et les hommes du roi gisaient, morts, à leurs pieds. Quand ils virent leur chef, qu'ils avaient cru mort, tous les brigands entourèrent Iléas en poussant des vivats.
"C'est bon les amis, tout va bien". Après avoir remercié ses hommes, Iléas se dirigea vers les corps des mousquetaires. Miraculeusement, tous les malandrins étaient indemnes. "Ce sont bien des mousquetaires du roi", dit Iléas, "Mieux vaut ne pas s'attarder ici, des renforts pourraient arriver". Pyrrhus et Garimboldo, deux des malandrins récupérèrent les lames de Tolède des hommes du roi et toute la petite troupe se mit en selle pour quitter les lieux. Klaus et Iléas chevauchaient en tête, les sept autres malandrins légèrement en retrait pour les laisser discuter tranquillement.

-"Quelqu'un nous a trahi..." commença Iléas, "une personne qui était au courant de notre embuscade de ce soir..."
-"Tu penses à Florentin ? C'est lui qui nous avait rencardés pour ce soir."
-"Qui d'autre ?" rétorqua Iléas, renfonçant son chapeau que le vent menaçait d'envoyer dans la nature. D'un geste brusque, il tira sur les rênes de son cheval, le faisant quitter la route pour emprunter un petit chemin forestier. Le reste du groupe s'enfonça alors à sa suite dans les sous-bois, réduisant l'allure.
-"Mais je croyais que tu le connaissais bien ?" questionna Klaus quand il fut de nouveau à son niveau. "Tu disais avoir une totale confiance !"
-"En effet, nous avons passé notre jeunesse ensemble; c'est bien pour cela que je ne lui pardonnerai jamais cette infamie."
Après plusieurs minutes de petit trot, le groupe arriva devant une immense colline, au centre de la forêt. Ils mirent tous pied à terre pour la gravir: les éboulis rocheux pouvaient s'avérer très dangereux pour des cavaliers. Guidant leurs montures avec précaution, ils arrivèrent enfin à l'énorme bosquet couronnant la colline où Iléas avait établi son campement.
Pendant que les hommes s'affairaient à leurs besognes habituelles; brosser les chevaux, allumer un feu pour le repas du soir... Iléas et Klaus s'écartèrent du reste du groupe pour terminer leur conversation.

-"Dès demain, nous nous rendrons à Castel-Bourg pour nous occuper de Florentin", commença Iléas. "Quelle est l'importance du butin amassé ce soir ?"
-"Il n'y avait aucun trésor dans ce carrosse. Pas le moindre sou. Les passagers eux-même n'étaient que des leurres, des tas de paille recouverts d'habits !Serait-il possible que l'on ait fait une erreur ? Que l'on ait mal compris le lieu où..." demanda Klaus.
-"Dans l'organisation non, tu as été irréprochable comme à ton habitude, mais dans la réalité nous voilà devenus des tueurs, qui plus est de mousquetaires du roi. Cela change beaucoup de choses, il n'y aura aucune issue pour nous si l'on se fait prendre, la corde nous attend déjà !"
-"Florentin est bien capitaine ? S'il ne nous a pas trahis il se peut qu'il nous aide." rétorqua Klaus.
-"Tant de choses changent. L'époque où nous courrions ensemble dans les champs pour faire enrager les paysans voisins est révolue", s'attrista Iléas. "Il a fait ses choix, j'ai fait les miens. Je n'ai pas eu sa chance de grandir chez Mr et Mme le baron de Bussigny ! Mes parents vivaient tant bien que mal de faibles récoltes et de quelques corvées. C'est parce qu'il a fallut les nourrir que j'ai dû voler pour la première fois. C'étaient les parents de Florentin eux-même, avec l'aide de leur fils, que j'ai dépouillés. Il a alors commencé à contrôler ma vie puis la nôtre. J'en suis désolé. Les coups les plus fumants ont été, sans nul doute possible, les tiens. Je le reconnais Klaus. Tu es un fin stratège et un ami fidèle. Ma confiance en d'autres que toi est ébranlée." avoua Iléas.
-"Je n'ai pas eu la chance de connaître mes parents mais j'ai grandi avec ma sœur et nous avons usé de mille ruses pour subsister. Elle est devenue une belle femme et a trouvé un travail honnête au tavernier du village. Alors que moi, je n'ai jamais cessé de piller. Encore davantage après la rencontre des trois frères." conclut Klaus.
-"Comment as-tu connu Garimboldo, Caéfan et Lantelme ?" le questionna Iléas.
-"Lantelme avait jeté son dévolu sur ma sœur pendant un temps. Alaysia n'a jamais daigné poser les yeux sur lui. Mais nos nombreuses soirées ensemble nous ont fait découvrir une autre passion en commun. L'or ! Garimboldo désirait faire partie des mousquetaires du roi quand il était plus jeune. Mais sa "majesté" n'a pas voulu de ses services et a créé malgré lui un de ses plus grands ennemis. Caéfan désirait quant à lui reprendre la forge de son père. Il a rejoint ses frères lorsque celle-ci fut détruite par le roi, suite à une querelle avec son père." raconta Klaus.
-"Je vois" conclut Iléas, "et Pyrrhus ?" questionna-t-il.
-"Pyrrhus est un ami de Caéfan. Il aurait pu prétendre de même à un poste de forgeron. Il a eu une femme, raconte-t-on. Je ne sais pas si cette nouvelle est fondée. Pour les autres, Hilarion est arrivé en même temps que Guigoz dans notre groupe. Je ne sais pas grand chose de lui. Guigoz m'a dit qu'il était orphelin et passionné d'armes. C'est un vaillant combattant. Guigoz lui-même manie bien les armes et utilise maintes ruses pour vaincre son adversaire. Il prétend avoir grandi dans un petit village d'opposants au roi dans le sud du pays. Stanko a grandi pas loin de lui si on croit les cartes mais il n'a jamais connu un tel village. Stanko est le plus jeune de nos hommes, c'est même le plus timide mais son efficacité n'est plus à mettre en doute." détailla Klaus. "Tiens ! regarde-le revenir de son tour de garde en courant. Un passionné, je te jure !" dit-il.
La silhouette de Stanko se dessinait de plus en plus nettement au milieu des arbres. Sa démarche était maladroite et étrangement saccadée. Ses lèvres bougeaient sans qu'aucun son ne sorte.
-"Il est blessé !" hurla Lantelme.



Et voilà, suite au prochain numéro; rassurez-vous, on devrait être un peu plus rapide que Marvel, pas besoin d'attendre un mois pour la suite.

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