mardi 1 décembre 2009

épisode 35: Chapitre premier (partie 2)

Et voilà la fin du chapitre 1. J'avais pas pensé à le préciser dans l'épisode 34, mais j'ai fait exprès de ne pas noter qui a écrit quoi, dans le but de vous faire deviner... Toujours est-il que voilà la fin de ce chapitre "guet-apens"; et pour ne pas vous mettre dans l'ambiance, un extrait que tout le monde doit déjà connaître. N'y voyez aucun lien avec notre histoire mais l'époque pourrait être similaire et puis bon, cape, épée, poursuite à cheval, brigands,... on arrive vite à Zorro qui a baigné notre enfance (même celle des plus âgés: je rappelle que la série date de 1959).



Rappelons juste le début du chapitre: une attaque de carrosse s'avère être un piège mais Iléas et ses hommes tuent les mousquetaires. Bredouilles, ils rentrent à leur campement. C'est là que Stanko semble blessé...


Iléas aperçut alors la tache rouge qui grandissait sur le torse de son plus jeune ami. Après quelques pas de plus, il s'effondra sur le sol. Garimboldo arriva à son chevet en courant. A peine fut-il agenouillé près de lui qu'une flèche lui arriva dans l'épaule, le projetant en arrière dans un cri de douleur déchirant.
Lantelme qui accourrait derrière lui s'arrêta net ! A la lisière du bois une trentaine de mousquetaires armés les observaient. Pyrrhus et Caéfan arrivèrent à coté de lui et l'entraînèrent de toutes leurs forces jusqu'aux chevaux, sous une pluie de flèches.
-"Iléas, il faut y aller !" vociféra Klaus.
Mais celui-ci n'écouta pas son ami.
-"Cours, va guider les autres jusqu'à notre retraite, il faut que j'aide Garimboldo." lui répondit calmement son chef.
-"C'est du suicide !" répliqua Klaus en courant vers Guigoz qui l'attendait avec son cheval sellé, à côté du sien qu'il chevauchait déjà. Caéfan et Lantelme montèrent ensemble sur le cheval d'Ileas qui était alors le plus proche d'eux. Brin de vent était un majestueux cheval qui s'enfuit vers la forêt, avec ses deux cavaliers, au galop. Pyrrhus rejoignit Klaus et Guigoz puis ils partirent dans un nuage de poussière.

Lantelme se retourna pour voir ce qu'Iléas faisait. Il chercha des yeux Hilarion mais en vain. Où pouvait-il être ? La dépouille de Stanko gisait par terre et les soldats du roi allait bientôt la piétiner. Une larme de colère roula sur la joue du pillard et vint finir sa course au coin de ses lèvres. Que dira Idylle quand elle saura ?
-"Suivez-moi" hurla Klaus au reste de ses hommes. Lui seul connaissait le chemin de la retraite secrète aménagée par Iléas en cas de catastrophe. Il s'enfonça au galop dans la forêt suivi de Pyrrhus, Guigoz et Caéfan et Lantelme sur Brin de vent qui n'avait aucun mal à suivre l'allure malgré la charge supplémentaire. Les quatre montures s'éloignèrent rapidement entre les arbres et l'obscurité les déroba aux regards des troupes royales qui avaient laissé leurs chevaux plus loin pour ne pas alerter les brigands. Resté sur les lieux de l'attaque, Iléas dégaina sa fidèle rapière et se précipita vers Garimboldo qui respirait difficilement, la douleur lui déformant les traits. La flèche lui avait transpercé l'épaule mais heureusement sans atteindre de point vital et il y avait encore une chance de le sauver. Le cercle des mousquetaires se referma sur les deux hommes. Mais la renommée d'Iléas n'était plus à faire et les soldats du roi connaissaient son habileté à l'épée. S'il ne tuait jamais (hormis ce soir), c'est qu'il désarmait à chaque fois ses adversaires. Malgré leur nombre, les mousquetaires s'avançaient avec prudence.

"-Ecoutez-moi !" leur cria Iléas, "Je veux bien me rendre si vous soignez Garimboldo." Il désigna le blessé qui venait de perdre connaissance. Cette solution était la seule qui lui était venue à l'esprit. Il voulait à tout prix sauver Garimboldo, quitte à se laisser capturer. Il n'aurait qu'à s'évader après; une fois son ami tiré d'affaire.
"Vous savez qui je suis ! Si je dois périr au combat, ce ne sera pas seul: nombre d'entre vous tomberont avec moi."
Un homme en habit ecclésiastique rouge s'approcha alors du cercle de mousquetaires. Tous les hommes semblaient subjugués par sa présence.
-"Ainsi, notre hors-la-loi serait un humaniste", dit-il d'un air railleur. "Eh bien, il ne sera pas dit que l'Église manque de miséricorde."
L'homme se rapprocha encore et Iléas distingua alors son visage osseux et son nez aquilin. La lueur des torches jouait sur son visage et l'on aurait dit une vivante incarnation de la mort.
-"Je suis le cardinal Gui de Chazarieu, commandant en chef de la police royale. Rends-toi sans histoire et j'enverrai mon médecin personnel pour sauver ce va-nu-pied. Mais ça ne lui évitera pas un procès."
-"Eh bien, je dois être flatté que vous vous soyez déplacé en personne." répondit Iléas en jetant son épée à terre. Trois mousquetaires se précipitèrent immédiatement pour se saisir d'Iléas. Quatre autres, des lanciers, se servirent des hampes de leurs lances et de la cape de Garimboldo pour confectionner un travois de fortune pour le blessé.
-"Allons, messieurs, en selle," ordonna Gui de Chazarieu; "nous rentrons à Castel-Bourg ! Cela suffit pour ce soir: nous avons leur chef, vous n'aurez plus besoin de moi pour capturer le reste de ces crapules."

Encore sonné, Hilarion se releva avec précaution quand il entendit décroître au loin les éclats de voix de la troupe du cardinal. Dès le début de l'attaque, une flèche lui avait superficiellement éraflé le cuir chevelu. Le choc l'avait rendu inconscient et il ne devait sa liberté actuelle qu'à sa chute au milieu des taillis qui l'avaient caché aux mousquetaires. Mais sa situation actuelle n'était guère enviable. Sa blessure, certes sans gravité, le faisait souffrir et il allait à tout jamais garder une profonde cicatrice, courant de son front à sa tempe droite. En plus, il ne savait que faire: son chef était aux mains de la police royale, ce dont il était le seul à être au courant; et le reste de ses compagnons se terrait dans un repaire secret. Il erra quelques minutes sur les lieux de l'éphémère combat, recherchant il ne savait quoi, déboussolé. Puis il partit vers Castel-Bourg, décidé à aider Iléas, sans trop savoir comment. Il verrait bien sur place ! Il prit la direction de la ville, à pied, car les mousquetaires avaient "réquisitionné" les chevaux que Klaus et les autres avaient laissés dans leur fuite désespérée. Une dernière étincelle du feu de camp jeta un éclair sur le cairn. Avant de partir, Hilarion avait recouvert de pierres la dépouille de Stanko. Puis la nuit repris ses droits et vint recouvrir toute la scène d'une chappe d'obscurité et de silence. Et Hilarion s'enfonça dans les sous-bois, leur noirceur eut tôt fait de l'engloutir.

* * * *


Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui; la prochaine fois, le chapitre deux: l'évasion !!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire