dimanche 15 septembre 2019

épisode 161 : Roulons des mécaniques





Bien le bonjour ami lecteur (selon qui tu es, tu vas trouver que je radote, mais je n'ai pas encore parlé de tout ça son mon blog). Il y a peu je regardais Mortal Engines (les "mécaniques fatales" à prononcer avec l'accent québécois qui transcende tous les titres en français). Dès le premier coup d'oeil, le film est vraiment très beau. Chaque plan est visuellement assez fabuleux, assez numérique certes, mais d'une propreté et d'un piqué de qualité. Un autre bon point pour l'univers, vraiment original sur grand écran. Alors tant qu'on y est, un soupçon du pitch: dans une Europe post-apocalyptique du futur, la ville de Londres à roulettes se balade pour phagocyter des petits villages, en quête de ressources humaines et matérielles. Pour survivre certes, mais surtout dans l'optique d'aller péter les genoux des survivants qui ont décidé de se sédentariser, mettant à mal l'idée que le modèle de cité ambulante serait la seule possibilité de survie. Alors oui, c'est une adaptation d'un roman et le film n'est pas non plus Le film de l'année mais il s'en tire très correctement. Et le moment passé devant m'a bien plus diverti et fait voyager que la dernière séance devant un blockbuster du MCU qui m'a quasiment déclenché une crise de foi(e).

Jetons un oeil au box office, d'après BoxOfficeMojo, Mortal Engines a engrangé les sous suivants (domestic, c'est sur le sol étatsunien, foreign c'est le reste du monde) :


Domestic: $15,951,040   19.1%
Foreign: $67,721,633   80.9%

Worldwide: $83,672,673

Au vu du budget du film dépassant les 100 millions de dollars, c'est une sacrée débandade (je ne sais pas si ça tient compte du marketing, mais de toute façon la comm' n'a pas été fabuleuse sur ce film, vous vous rendez compte, même pas de vignette collector chez Leclerc, ça doit expliquer le faible résultat). Et en comparant avec la qualité de certains films super héroïques, ça me fait assez mal. Tenez juste pour le fun, le box office de films récents de cape et de collants. Je vous laisse deviner ce qui correspond à chaque film: Suicide Squad, Ant Man 2, Amazing Spiderman 2.


Domestic: $325,100,054   43.5%
Foreign: $421,746,840   56.5%

Worldwide: $746,846,894


Domestic: $216,648,740   34.8%
Foreign: $406,025,399   65.2%

Worldwide: $622,674,139


Domestic: $202,853,933   28.6%
Foreign: $506,128,390   71.4%

Worldwide: $708,982,323


Ce qui est très dommage avec ce genre de flop financier, c'est que les grands studios sont de plus en plus frileux pour débourser les sommes titanesques nécessaires pour se maintenir au niveau visuel des aventures des Avengers. Tout n'y est pas parfait, mais pour s'en envoyer plein les yeux, c'est vrai que le spectacle vaut le prix de son billet de cinéma. Et même si un film du MCU faisait bien moins que les autres, il ne s'agit de toute façon que d'un simple rouage dans une gigantesque machine financière qui va se hâter d'éponger les pertes avec le film suivant. Mais vous venez de le voir avec les données de Box Office Mojo au dessus. Même les films les plus médiocres ou les plus anecdotiques pour le MCU font des recettes de folie. Parce que Suicide Squad, c'était quand même sacrément de la merde, Ant Man, tout le monde s'en fout de ce genre de héros qui ne sert que de side kick et dont la renommée est très limitée à côte des poids lourds comme Spidey ou Iron Man. 




Alors voici le moment de faire un (tout) petit hors sujet sur Ant Man. Parce que j'ai clairement pas envie de faire un article entier dessus. Ce film, je parle du 1, j'ai pas eu envie de regarder le 2, tente une justification scientifique dès le début. On aurait pu faire comme Spiderman: il s'est fait mordre, pourquoi ça l'a affecté? d'où, quoi, comment? Osef, c'est comme ça, le petit geek est devenu Spiderman, passons à la suite. Mais pour Ant Man, on tente je ne sais pas trop pourquoi des explications les plus ridicules les unes que les autres. En gros, il est super fort quand il est tout pitit parce qu'il conserve sa masse, mais du coup en super concentrée ! Donc, ben forcément, quand il chevauche une fourmi, c'est une p***** de fourmi qui porte ses 90 kgs sans broncher. En fait ça devrait être elle le personnage principal... Et puis Michael Douglas se balade donc avec les 40 tonnes d'un tank dans sa poche... normal quoi... Et à l'inverse, le train jouet de sa fille, une fois agrandi devient assez lourd pour défoncer une maison... Je ne parle même pas de Civil War où Ant Man fait une apparition géante: son poing haut de plusieurs mètres devrait donc peser seulement quelques kilos, pas plus lourd qu'une énorme baudruche... Une baudruche qui tabasse d'autres Avengers... Je n'ai pas envie de revenir sur la suspension d'incrédulité vu que tous les films dont je parle sur ce blog en demandent tous des doses assez énormes. Mais quand un film établit une logique interne, une explication scientifique et qu'il chie dessus au bout de quelques minutes, c'est vraiment ridicule. Vous imaginez: l'Anneau porté par Frodon ou un autre personnage de faible puissance ne fait que le rendre invisible; mais en fait, les jours impairs, ça le rend juste brillant au soleil; et de temps en temps, ça fait un effet random au choix pluie de popcorn, geyser de barbe à papa ou +3 en cuisine elfique. Ce serait juste nul non ? Oui, bon, ce serait fun, mais le film serait merdique.

Bon, reprenons. 

Il me semble donc que les gros budgets des plus grands studios hollywoodiens vont donc en priorité à des blockbusters formatés et sortis à la chaîne, d'ailleurs chacun finit par ne plus en être qu'un maillon. Et la créativité qui pouvait s'y trouver au début se noit dans la poursuite du box office en surfant sur les tendances actuelles, ou sur ce que fait la concurrence. Je ne dit pas que c'est mal d'avoir sorti Captain Marvel; mais on y sentait quand même Disney en quête de son Wonder Woman et des millions (et des critiques positives) récoltés par la Distinguée Concurrence. Je ne dis pas non plus que tous ces films à la chaîne sont mauvais; clairement c'est pas moi qui viendrait prôner un cinéma du bon goût contre le méchant cinéma Disney produit comme un objet de consommation de masse. Simplement je trouve simplement que les bons films d'aventure se font de plus en plus rares.
Qu'entends-je exactement ici? Eh bien je suis très fan des films d'aventure façon Goonies ou Indiana Jones. Et des films comme Ready Player One, Mortal Engines ou même Valérian dans un autre registre me font passer de biens meilleurs moment que ceux qui caracolent en tête du classement.



Un autre petit aparté pour parler de Valérian. J'aime vraiment beaucoup la bande dessinée qui offre un univers et des personnages un peu plus matures que les classiques franco-belges des années 80. Même le style graphique, tout en restant assez classique mélange vraiment les genres avec brio d'un tome à l'autre. Le film quant à lui n'est clairement pas au même niveau. Il en est même loin. Le principal défaut étant à mon avis un scénario au "rebondissement" final ultra téléphoné. En revanche le visuel est impeccable, la réalisation fait son job (ce qui est possiblement décevant de la part de Besson) et le reste permet de passer un bon moment. Je ne le met pas dans les bouses, sans pour autant le porter aux nues. Ce qui est dommage c'est qu'à sa sortie deux tendances ont émergé: d'un côté ceux disant que voir une entreprise de cette importance faite en France méritait le respect, d'un autre côté ceux qui le conspuaient. Au final le résultat au box office est décevant. Ce film est le record du film français le plus cher (près de 200 millions de budget, quand le suivant atteint "juste" les 80 millions. Et il rentre dans ses frais de justesse, dégageant près de 20 millions sur l'ensemble de sa carrière, ce qui est ridicule pour un film de cette ampleur qui était en droit d'attendre minimum dix fois plus. D'ailleurs c'est ce film qui a signé le début de la fin pour Europa Corp, la société de Luc Besson qui frise la mort financière. Et pour le cinéma français, c'est bien triste. Si une des seules fois où un film de cette ampleur est financé entièrement en France, et qui avait lancé un mouvement de relocalisation en France de nombre de tournages, l'accueil mitigé suffit à couler l'une des plus grosses sociétés françaises dans le domaine, on peut être sûr de ne plus avoir à l'avenir que des trucs du style Qu'est-ce que les Chtis ont fait au Bon Dieu. Parce que les budgets sont bien plus faibles, le public déjà présent, le risque inexistant. Bon, cet aparté commence à s'étirer en longueur, avec des phrases dépassant les huit lignes, il est temps de revenir à nos moutons.

Et je trouve ça dommage de ne plus voir que très peu de films d'aventure familiaux sans un héros en collant. Ce qui me manque c'est un peu le Spielberg des années 80, avec des films à la ET/Indiana Jones. Alors certes, Steven fait toujours des films, et qui correspondent plutôt bien à ce que je cherche, même si la qualité n'est plus forcément celle de sa grande époque. Mais s'il reste un cinéaste incontournable, il est un peu passé de mode. Ready Player One a bien fait une semaine ou deux en tête du Box office, mais ce n'est rien comparé à sa domination d'antan.
Même sans remonter aux années 80, et en s'abstenant de juger leur qualité, des films comme les Tomb Raider avec Angelina Jolie ou les Benjamin Gates avec Nicolas Cage avaient repris le créneau des Indiana Jones. Et font plus ou moins le taff. Il y a d'autres films d'aventure, du style Le Labyrinthe, mais ils sont plus ciblés pour des adolescents, et bien que cela ne soit pas évident au vu du thème général de ce blog je prends petit à petit de l'âge, et je me sens moins concerné par ce genre de film.
L'autre souci, cause ou conséquence, c'est aussi que je sors plus rarement du cinéma totalement conquis. Un lien à faire avec une surconsommation? Ou avec les séries qui ont de plus en plus de budget et qui sont les produits culturels les plus mis en avant sur les plate formes telles Netflix ou Amazon? Est ce que je me suis habitué à un changement de format?

Quoi qu'il en soit, et malgré une bande annonce détestable, tout ce constat va me pousser à regarder le film Dora l'exploratrice. De l'aventure, un film qui semble adapté aux enfants mais aussi aux adultes, si le scénar et les visuels sont bien, ça respecterait pile le cahier des charges.

Le film est beau, l'scénar nouveau, aventureux !
C'que nous voulons c'est de l'action, au moins un peu !

Et il va de soi qu'un bon film d'aventure, même s'il s'inscrit dans une trilogie, doit être totalement indépendant. Il faut qu'on puisse voyager devant ce film, peu importe l'époque, même si le film est ancré dans notre quotidien, le parfum de l'aventure doit nous transporter. Et bien sûr une bonne histoire d'aventure se regarde avec des jeunes, pas des nourrissons non plus hein, et se savoure toujours quand on prend de l'âge l'expérience. Mince d'ailleurs d'ici un jour ou deux je vais avoir un an de plus.
Bon voilà, fini de radoter, cette petite réflexion arrive à terme; je vais me mettre en quête d'un bon petit film d'aventures pour finir la soirée.




Un petit PS : à chaque fois tout au long de l'article, je n'ai fait que parler du MCU en parlant de Disney, je n'ai pas mentionné Star Wars. Forcément, j'aimerai que ce cas soit un peu à part. Mais on y est de plus en plus proche d'une Marvelisation totale. Chut, laissez moi croire que c'est différent.

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