Et voilà, ça y est le printemps est fini. Ah. Oui, non. Pas ce printemps-ci, seulement celui du cinéma. Et en même temps, forcément, trois jours c'est court. Mais ce n'est pas par sa taille que nous pouvons juger ce genre d'événement. Parce que pour une fois la programmation chartraine des salles obscures m'a conquis. D'ordinaire les trois jours de cinéma a bas prix ne coïncident jamais avec la présence en salles de films que j'ai envie de voir. Bon c'est vrai que la programmation de l'unique cinéma chartrain est assez aléatoire... Le film sorti la semaine dernière? Pas de séance? Mais si, il en reste une lundi à 11h du matin... Enfin... Cessons là cette digression critique.
Cette année j'ai donc profité de l'occasion pour passer quelques heures devant la toile. Entre deux cours, ça détend!
Je l'avais mis dans mon bilan 2019, du coup j'ai été voir Captain Marvel. À ce propos, j'ai envie de différencier deux choses: le film en lui-même, et sa position au sein de la fresque popcorn MCU. En lui-même le film est plutôt sympathique. Les personnages sympas, y a de l'action correctement dosée, des retournements de situation "complètement" inattendus... Certes ce n'est pas le film de l'année, on verra ce qui sort cette année mais ce ne sera sûrement pas non plus le film de super de l'année. Mention spéciale au personnage de (Nick) Fury, dont la cure de jouvence numérique s'est vraiment bien passée.
Ensuite, un petit bémol sur l'époque où se déroule l'intrigue : les années 90. C'est assez proche de nous pour que visuellement les environnements ne choquent pas (et aussi parce que les films de cette époque sont encore très présents et sont à la base de plein d'éléments de pop culture actuelle). La véritable évolution se situe au niveau des éléments technologiques courants: bipeur, windows 95... Mais on appuie un peu trop dessus, nous jouant de la technologie d'époque avec un oeil contemporain. C'est un peu trop méta, et au final même pas si crédible. Comme si nos technologies actuelles étaient au niveau de celles des Kree alors que dans 20 ans les méga gadgets du SHIELD des Avengers sentiront le vieux camembert moisi.
Bien sûr il convient aussi de parler du côté féministe du film. Après 10 ans où Black Widow ne sert toujours que de faire-valoir, la Distinguée Concurrence est au moins en avance nouveau super héroïne avec Wonder Woman et son excellent film origin story qui se permettait des petits piques fort sympathiques.
"J'ai lu les douze volumes du traité rédigé par Clio sur les plaisirs charnels. Ils arrivent à la conclusion que l'homme est essentiel à la procréation mais que quand il s'agit du plaisir... il est inutile."
Captain Marvel présente de bons personnages féminins, une héroïne qui n'a rien à envier aux autres Avengers et qui n'est pas non plus là uniquement pour nous montrer son joli costume moulant. Oui, certes il est plutôt moulant, mais comme tous les autres supers slips. Je suis juste un peu sceptique sur certaines répliques dont la finesse est discutable. Des femmes fortes et pleines de conviction, c'est bien. Une gamine qui dit à sa mère d'aller combattre au péril de sa vie pour qu'elle soit un bon modèle c'est un peu bizarre. Et pas forcément très naturel. Mais bon, c'est globalement plutôt sympa.
Mais la place du film au sein du MCU est globalement celle de cette babiole offerte par tatie sur le haut de ton armoire. Ça semble joli au premier abord mais tout le monde s'en contrefout. Le personnage principal est surpuissant mais n'a jamais été aperçu ni même mentionné dans aucun des films précédents. Le syndrome wakandais mais avec un retour dans le passé qui le rend encore plus artificiel et en ôte les principaux enjeux. Le défaut habituel de tout préquel, sauf que là c'est un préquel à un truc qui n'est même pas encore réellement sorti, avec des personnages inconnus du reste de l'univers... Un épisode filler, très joli mais sans incidence sur la trame actuelle, permettant de balancer Captain Marvel dans le bain d'Avengers Endgame en disant bien qu'elle ne sort pas totalement de la magie du script. Et du coup, avec tous les autres films de supers autour, celui-ci n'apporte rien de novateur. Si ce n'est pas le cas du personnage central, son film reste simplement une jolie potiche.
Mais le printemps du cinéma c'est l'occasion de voir d'autres films qui ne sont pas forcément là pour nous en mettre plein les mirettes. Dans ce genre, alléché plus par la présence de Viggo Mortensen et la critique de Durendal que par l'oscarisation du film, j'ai été voir Green Book.
Si le film traite du racisme, des problèmes rencontrés par les noirs aux États-Unis dans les années 60 ou même de l'homophobie à cette époque, l'oeuvre prend le parti de nous conter une histoire qui met de bonne humeur. S'il est parfois tendu, jamais il ne dédramatise son propos mais nous donne pourtant une oeuvre au ton léger dont on ressort assez optimiste. Les acteurs sont vraiment bons, et même si les problématiques restent malheureusement certaines fois trop d'actualité, un bon goût d'optimisme reste après la séance. N'hésite pas, va le voir!
Sur ce, je retourne finir Love Death + Robots sur Netflix (j'attend toujours mon chèque pour le placement produit 😂), la "série d'anthologie" animée. Chaque épisode fait de 5 à 20 minutes, à la qualité scénaristique variable mais souvent très bonne, et le visuel est à chaque fois une claque différente. Peut-être un futur sujet d'article?
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