Qui tient la rédaction de ce blog? Normalement c'est moi, tout seul, sinon il y aurait sûrement moins de Star Wars. Mais il arrive de temps à autre que des lobbies réussissent à passer ma porte et à me proposer avec plus ou moins de finesse un sujet d'article. L'image ci-contre fait partie de cette campagne de loobying que j'ai dû subir... Ahlala ... Bon aller, allons-y, Alonso ! De toutes façon, si je ne voulais pas, je n'aurais pas fait cet article, mais j'aime juste me plaindre un peu !! Un dernier détail : depuis l'écriture de cette critique pour laquelle j'ai cherché deux ou trois trucs sur Google, Big Bro(th)wser me propose toutes les semaines des actualités régionales sur le Cantal...
Aujourd'hui, un... film? Allez, admettons que c'est l'équivalent d'un fan-film, avec un certain budget. Avant de passer à l'article proprement dit, je tiens à signaler au gentil lobbyiste que j'ai regardé une seconde fois ce film pour la rédaction de cet article; ça mérite bien en contre-partie deux petits visionnages de la meilleure saga de tous les temps !
Alors de quoi parlons-nous ce soir? Le Hobbit: Le Retour du Roi du Cantal est un long métrage parodique basé sur les films de Peter Jackson
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Avant de passer à la suite, une mention spéciale à Gandalf, l'un des seuls personnages dont le doubleur n'a pas voulu (?) participer au projet, et qui se retrouver affublé de la VF habituelle de Morgan Freeman ! Mindblowing !
Ça envoie quand même un peu du Cantal ce genre d'intro non ?
Les voix françaises sont d'ailleurs ce qui m'a permis de regarder ce film une seconde fois: c'est vraiment ce qui est bien foutu, presque drôle, mais de façon quasi méta. Difficile de ne pas imaginer les doubleurs en plein exercice, essayant de ne pas oublier d'envoyer du "Cantal" un peu partout...
Après le doublage, la musique, qui souffre des mêmes paradoxes. La bande originale ne l'est pas du tout vu qu'il s'agit exclusivement des musiques d'Howard Shore. Ce qui est fabuleux pour l'ambiance du bouzin, mais se retrouve gâché de temps à autre par un fondu au noir visuel doublé d'un fondu au noir (enfin, un fondu au silence) sonore plus ou moins habilement placé, plus ou moins en fin de piste audio...
Dommage de ne pas ajouter un petit mot sur les dialogues avec un petit exemple. Les répliques des films de Jackson, souvent tirées des livres, sont épiques et peuvent, soutenues par la musique, réussir à nous faire dresser les poils, d'émotion et de puissance véhiculées. Là, on assiste à la tirade de Théoden:
Où sont le cheval et le cavalier ? Où est le cor qui sonnait ? Ils sont passé comme la pluie sur les montagnes, comme un vent dans les prairies. Les jours sont descendus à l’ouest derrière les collines, dans l’ombre. Comment en est-on arrivé là?La musique est là, pas de souci, on passe sans problème sur les modifications pour le background cantalien. Puis.. boum, la réplique se finit, la musique aussi, et le seigneur de Marcolès qui parlait balance un petit: "bon faut qu'on aille voir notre avant-poste"; presque aussi à propos et casse-ambiance que s'il avait proposé un petit kébab à son sbire après l'une des meilleures répliques de la trilogie...
Je suis ... ton père !! Bon, t'as faim, on va au restau?
(comme quoi, y aura toujours du Star Wars partout sur ce blog)
(comme quoi, y aura toujours du Star Wars partout sur ce blog)
Et maintenant, un mot des décors et costumes. Les décors sont pour la plupart vraiment beaux, vu qu'il s'agit souvent d'environnement naturels ou de vieilles pierres médiévales. Nous choisirons simplement le bon moment pour prendre une pause pipi et ainsi éviter ce que nous voyons ci-dessous.
Il veut filmer un décor médiéval, ça tourne mal !
Pour sûr qu'c'est joli le Cantal !
Vu la qualité des barbes et perruques, vous imaginez ce qu'aurait donné SylveBARBE ???
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Passons maintenant à l'histoire, plus ou moins dans le détail. Tout le truc commence par une intro "à la façon de la Communauté de l'Anneau" : narrée par les Voix de Galadriel et Bilbon, avec de très belles images du Cantal (c'est dommage de n'avoir qu'une résolution qui fait saigner des yeux quand même les productions les plus pauvres sur le net se permettent minimum la HD, mais bon, passons, on va dire que l'année de sortie _2015_ y est pour quelque chose)
La qualité de l'intro est vraiment correcte en comparaison de l'intro sur la Comté des films de Peter Jackson. Les scènes champêtres hobbites demandent somme toute assez peu de budget; en revanche la mise en place du scénario se fait exclusivement avec des illustrations sur fond de parchemin et de voix galadriale: c'est à la fois cheap, un peu long et difficilement compréhensible (c'est quelle cité d'Auvergne qui est en bisbille avec quelle autre déjà?).
Enfin grossièrement (je n'ai clairement pas envie de me refaire une troisième fois ce film dans l'immédiat pour dénouer cet écheveau scénaristique convenablement) : les cantalous hobbits et nains étaient prospères et se baffraient tranquillement de fromage dans l'abondance obtenue grâce à leur anneau magique quand celui-ci disparut. Le roi du Puits de Dôme en profita pour fondre sur le Cantal, même si certaines cités lui tenaient tête. Thorin, le roi déchu du Cantal, n'avait donc d'autre choix que de rallier à lui ces cités pour détruire le Puits de Dôme. Mais pendant ce temps, l'anneau de pouvoir cantalien a été retrouvé par un jeune Hobbit ...
Passée l'introduction et sa dizaine de figurants, l'armée du Puits de Doom, qui mixe Isengard et Mordor est alors composée de cinq (oui, cinq, comme tes doigts de ta main) péquenots... oulàlà "qui a la force de résister à la puissance du Puits de Dôme?" Ben, je sais pas, même le père Magott ferait l'affaire non?
Et puis là, boum, sans crier gare, un autre fondu !! MAIS NON !! Ça fait tellement pas pro...
Puis sans transition le Hobbit se retrouve dans la compagnie de Thorin écu-de-barbe, devisant avec Gandalf de la marche à suivre. "Et si on allait chez les elfes?" Quand Thorin Barbe-de-chêne refuse catégoriquement, on se rend compte en fait que des elfes se sont téléportés là... Oui, après une intro au fusain sur parchemin qui n'était pas loin d'atteindre les 10 minutes, on passe d'une scène à une autre avec des transitions dignes de ... #Ernest s'est endormi sur son clavier en cherchant une comparaison#
Sans transition encore, passons maintenant à la première baston (escarmouche..ron) entre des hommes du Nord (le Puits de Dôme) et les homme du Cantal (de Marcolès). Ça fait un peu petit mais c'est pas si mal foutu, même si certain figurants sont en roue libre, ils nous livrent une version pas désagréable de l'attaque des Uruk pour chopper les Semi-Hommes. A ceci près que l'attaque commence comme celle d'Osgilliath par le Mordor... Tout ça sent bon le découpage/charcutage pour ne pas avoir à écrire une seule ligne de scénar original...
Avant je voulais être Boromir, puis j'ai pris une flèche dans le genou...
Noooooon, Boromir est moooooort !!!!
Tout cet imbroglio scénaristique est entre-coupé de scènes bien trop nombreuses sur le seigneur d'Aurillac qui s'envoie cognac sur cognac, tout en refusant la proposition de son conseiller d'aller aider Thorin. Conseiller qui, notons-le au passage, a englouti tout le budget barbe: c'est bien le seul sur lequel les postiches ont un peu de crédibilité. Ces scènes sont peut-être drôles pour les autochtones qui connaissent la région et ont peut-être du passif avec Aurillac, mais pour le natif du [insérer random autre région] c'est pas utile. (Vous l'avez senti l'euphémisme là?) Surtout quand on commence à citer les commerçants locaux...
Quoi? Moi, je cabotine? meuuh non voyons ! Vous dites ça parce que je suis le seul à pas être doublé par quelqu'un d'autre !! De toutes façons, je suis là pour le cognac, renvoyez une lampée !
Mais retournons un peu suivre notre Bilbo de service qui arrive à Boisset, The Village qui doit se dresser contre l'envahisseur mais seulement si on lui balance l'anneau magique sous le nez ! L'occasion de vanter un peu l'hospitalité proverbiale de la région: tout le village rumine à l'arrivé d'un étranger, les sourcils se froncent, les fourches apparaissent... encore sûrement une private local joke... Grâce à l'anneau le hobbit amène tous les "nains" de Boisset en renfort au château des elfes où Thorin commence à préparer les défenses. Défenses mises à rude épreuve avec l'attaque des troupe du Puits de Dôme; qui a lancé une procédure RH et attaque avec une troupe multipliée ! Heureusement Gandalf arrive sur ces entrefaites, accompagné du seigneur de Marcolès qui a finalement décidé de venir aider Thorin. On se doute de la fin, hein, victoire pour le Cantal ! Et puis scène avec Bilbo vieux, qui écrit son livre pour Frodon. Cette scène de fin est vraiment plutôt bien foutue, il faut l'admettre (à ceci près que quand Bilbo écrit le bouquin, soit il n'a pas d'encre dans sa plume, soit il fait des gribouillages sur sa feuille... était-ce si dur de faire semblant d'écrire?).
Voici venue l'heure de faire le bilan ensemble de ces 70 minutes de film: ça oscille du visuellement sympa au visuellement suédé, le scénar est difficile à suivre, à coups de private local jokes, les acteurs sont pas fous, mais, oui, oui, mais... le doublage fait quand même le café, avec un côté méta fort sympathique. Ceci dit, une fois que vous l'aurez regardé une fois, l'expérience ne sera peut-être pas facile à réitérer si vous n'êtes pas des autochtones (ou si vous n'avez pas un groupe d'amis avec qui voulez partager une bonne bouteille devant).
Avant de finir, il convient tout de même de mettre ce truc en situation : son réalisateur a sorti le film a 19 ans, avec un budget ridicule estimé par Wikipédia à moins de 10 000 euros. Il a tout de même réussi, malgré son jeune âge à décrocher des subventions de sa région, de son député... pour un projet au final réunissant de nombreux figurants, et quasiment tous les doubleurs des films originaux ! Et s'il le vend en DVD (plusieurs milliers d'écoulés), il l'a aussi mis en ligne gratuitement ! Pour tout ça, allez le voir, et on se refera un visionnage ensemble autour d'une bonne bouteille de vin d'Alsace et/ou du Jura !
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Voici venue l'heure de faire le bilan ensemble de ces 70 minutes de film: ça oscille du visuellement sympa au visuellement suédé, le scénar est difficile à suivre, à coups de private local jokes, les acteurs sont pas fous, mais, oui, oui, mais... le doublage fait quand même le café, avec un côté méta fort sympathique. Ceci dit, une fois que vous l'aurez regardé une fois, l'expérience ne sera peut-être pas facile à réitérer si vous n'êtes pas des autochtones (ou si vous n'avez pas un groupe d'amis avec qui voulez partager une bonne bouteille devant).
Avant de finir, il convient tout de même de mettre ce truc en situation : son réalisateur a sorti le film a 19 ans, avec un budget ridicule estimé par Wikipédia à moins de 10 000 euros. Il a tout de même réussi, malgré son jeune âge à décrocher des subventions de sa région, de son député... pour un projet au final réunissant de nombreux figurants, et quasiment tous les doubleurs des films originaux ! Et s'il le vend en DVD (plusieurs milliers d'écoulés), il l'a aussi mis en ligne gratuitement ! Pour tout ça, allez le voir, et on se refera un visionnage ensemble autour d'une bonne bouteille de vin d'Alsace et/ou du Jura !
Salut !
RépondreSupprimerJe suis le réalisateur du Hobbit Cantalien, et j'ai eu le plaisir de tomber sur cet article qui m'a beaucoup fait rire. Je tenais à te remercier d'avoir pris la peine de visionner ce film deux fois(!) pour rédiger cette critique. Je t'avoue qu'après l'avoir visionné sans doute une bonne centaine de fois avec chaque projection, sans compter le montage qui a duré plusieurs mois, je ne peux plus le voir en peinture! ;-) Je suis bien conscient des (très) nombreux défauts de ce film, qui est à la base parti d'un délire entre amis. Mais je suis content de voir que tu l'as pris au second degré.
Je voulais juste donner une petite précision concernant les problèmes de transitions et de fondus au noir ; Enfait, dans la première mouture du film, le transitions entre les scènes étaient beaucoup plus fluides. Pas de fondus au noir dégelasses et de fondus audios inappropriés. Mais quelques semaines après les premières projections, et suite à certains retours de gens qui trouvaient le film trop long, j'ai décidé de le raccourcir d'une bonne vingtaine de minutes, et de supprimer certaines scènes. Mais... le fait est que j'avais perdu le fichier de montage d'origine sur mon logiciel, ce qui rendait impossible de reprendre le montage sur le master. J'ai donc été obligé de couper des scènes à-même le fichier vidéo, et la seule solution était de mettre ces transitions infâmes pour assurer les transitions.
J'ôse espérer que je me suis amélioré niveau réalisation depuis 2015. Si ça t’intéresse, n'hésite pas à visionner mon dernier court-métrage "l'étrange journée de Monsieur Goodman" dispo sur Youtube. Je serai heureux d'avoir ton avis dessus.
Merci et à bientôt !
Bonsoir Léo !
SupprimerMerci d'avoir pris le temps de répondre à mon article, ça fait vraiment plaisir!
Il existe donc une version longue ! Mon côté collectionneur aurait bien envie d'y jeter un petit coup d'œil 😄
Je vais aller voir ton dernier court métrage ; je te ferai un petit retour ensuite !