vendredi 25 janvier 2019

épisode 130 : C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !

S'il y a bien un sujet qui manque sur ce blog, c'est Star Wars le jeu de société. Ça fait un petit bout de temps que je voulais y mettre quelques critiques de jeux, ou même simplement quelques retours sur des parties. Idéalement, on ne parlerait que de jeux fraîchement débarqués dans les étals, mais j'avoue être assez blasé par les sorties récentes. Si je reste à l'affût d'un nouveau concept ludique, la plupart des derniers jeux testés semblent plutôt piquer des morceaux de gameplay à droite ou à gauche, et souvent à de bien meilleurs jeux. Du coup, pour commencer ces (hypothétiques) articles sur les jeux de société, on prend un titre assez ancien, totalement épuisé mais toujours très efficace : Cyrano.


Le système est on ne peut plus simple: chaque joueur a un papier et un crayon, à chaque tour on dévoile un thème et deux rimes. Il s'agit alors d'écrire un quatrain, en respectant les rimes, le thème, en essayant d'être le plus original, et bien sûr en tentant d'être le meilleur poète autour de la table (ces deux derniers points sont utiles pour le décompte des points, mais vous aurez compris que l'intérêt du jeu pour une fois réside ailleurs que dans la victoire).
Très fun, alternant des phases de réflexion où chacun se creuse la tête et des phases où les poètes lisent leurs œuvres à tour de rôle, Cyrano est une réussite ludique. Bien sûr, selon les rimes mais surtout selon les rimailleurs, certaines parties ne sont pas forcément tout public. Mais au moins les joueurs choisissent librement, le jeu s'adapte et ne contient rien de vraiment offensant/mauvais goût/gros beauf comme des titres à la Blanc Manger. 
Cela va de soit que ce genre de jeu, comme tous les jeux où l'on doit se mettre en scène (au moins un minimum sous les projecteurs quand on lit son poème) peut s'avérer difficile la première fois pour certaines personnes. Mais entre amis, quand on se sait ne pas être jugé (ou presque), même les plus timides se prendront rapidement au jeu pour d'excellents moments de rigolade. 
Pour être un tout petit peu complet, il convient de noter que je n'ai que très peu de parties à mon actif, et que je n'ai donc pas testé la rejouabilité. Heureusement le système pousse les poètes à trouver des rimes toujours différentes et originales; et bien sûr ce n'est pas non plus le genre de titre qu'on va enchaîner quinze heures d'affilée le même week-end !

Mais cessons toute cette prose pour quelques morceaux choisis parmi les meilleures œuvres de notre dernière partie. Toutes ne sont peut être pas du meilleur goût, qu'importe!




  "Psychopathe"
J'utilise ma perceuse
Pour tuer si je l'ose 
Uniquement en heure creuse
Ça apaise mon arthrose

  "Quinze ans seulement"
Derrière la tranchée les soldats patrouillent
À terre des corps entre les douilles 
Quinze ans seulement
Déjà eu par les Allemands

  sans titre
La tolérance a triomphé par de belles embrassades
La religion s'est tue devant la majorité 
Dieu a été refoulé par une ultime bravade
Démystifié par notre vaillante communauté

  "Nouveau programme"
Encore un changement
Dans notre enseignement
Ils nous cassent les couilles 
Avec ces carabistouilles 

  sans titre
La femme passant la ménopause
S'effrite de toutes parts sous l'ostéoporose
N'épargnant pas ses hanches devenues crémeuses 
Ni sa poitrine à l'odeur douteuse

  sans titre
Boire seul le soir une tasse de camomille
Devoir faire le trottoir dans les rues de Manille 
Ne plus avoir de jambon pour manger ses endives
Que de choses tristes qui pourtant arrivent

  sans titre
Torturé par l'aspect bleu de mes couilles 
Je ne saurai me satisfaire autrement
Qu'en me masturbant frénétiquement
Car ce soir je rentre de nouveau bredouille



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